Pour la réfection complète de la couverture d'un pavillon, deux couvreurs ont échafaudé une façade et un pignon. Ils posent un écran sous toiture sur la croupe du pignon, sans avoir utilisé une échelle de toit sur la volige, et travaillent sur la partie du pignon dont la pente est moins prononcée. Brusquement, les deux opérateurs glissent et chutent sur le platelage de l'échafaudage situé 60 cm en contrebas de l'égout. L'échafaudage se renverse vers l'arrière, entraînant avec lui les deux compagnons, qui font une chute de 6 mètres. Ils s'en sortiront avec de multiples fractures, dont deux vertèbres pour l'une des victimes.

    Fiche accident parue dans PréventionBTP n°283-Avril 2024.

    283 Fiche AT illustration effondrement echaudage

    ©Lipsum

    Pourquoi est-ce arrivé ?

    • Il n'y a pas eu un réel examen d'adéquation de l'échafaudage tenant compte des différentes configurations de la toiture, notamment pour le pignon.
    • L'échafaudage ne disposait que d'un seul ancrage sur la façade, et aucun autre moyen de stabilisation n'avait été mis en œuvre.
    • Les salariés n'avaient pas de moyens d'accès et de circulation aux différents niveaux du rampant.
    • Pour compenser le manque d'ancrage, les salariés avaient lié l'échafaudage de façade et celui du pignon avec une moise et deux colliers, pensant que ce serait suffisant.
    • Les deux salariés n’étaient pas formés au montage et démontage d’échafaudage. Il n'y a pas eu de réception.

    La formation, un prérequis

    Tout intervenant sur échafaudage doit disposer d'un savoir-faire et de compétences spécifiques :

    formation au montage : destinée au personnel amené à monter un échafaudage (occasionnel ou non), cette formation vise à acquérir les compétences nécessaires au montage de l’échafaudage en sécurité conformément à la notice d’instruction ;formation à l’utilisation : elle s’inscrit dans le cadre de la formation à la sécurité au poste de travail exigée par la réglementation.

    3 pistes pour éviter l'accident

    1. S'assurer au préalable de l'adéquation de l'échafaudage

    Cette étude (ou examen) d’adéquation consiste à s’assurer que l’équipement de travail est adapté à l'opération à exécuter, et qu'il peut être utilisé conformément à la notice d’utilisation du fabricant. L’examen d’adéquation, établi par l’entreprise utilisatrice du matériel, tient compte des conditions et de l’environnement dans lequel l’échafaudage sera utilisé afin de formaliser les besoins et d’orienter le choix du matériel le plus adapté pour la réalisation des travaux. Il doit également tenir compte des éventuelles modifications ultérieures de l'échafaudage qui seraient nécessaires (surélévations, consoles…) pour s'adapter à l'évolution des travaux et des possibilités d'ancrage dans la façade. Il est indispensable que cet examen d’adéquation soit effectué et formalisé afin de valider le choix de l’équipement.

    2. Respecter la notice de montage

    Comme tout autre matériel, les échafaudages disposent d’une notice de montage regroupant les préconisations du fabricant sur les cas d’usage ainsi que sur les règles de montage et d’utilisation. Toute autre configuration d’utilisation (hauteur, porte-à-faux…) qui ne serait pas décrite dans la notice doit être étudiée avec le fabricant et faire l’objet d’une note de calcul et de plans de montage spécifiques. Le nombre et le positionnement des ancrages de l'équipement indiqués dans la notice et sur les plans de montage doivent être scrupuleusement respectés. Il est également important de rappeler que le mélange de matériel provenant de différentes marques est, dans tous les cas, formellement interdit par le Code du travail, la recommandation Cnam R408 et par les constructeurs d’échafaudages dans leurs notices techniques.

    3. Procéder aux vérifications des échafaudages

    Les vérifications des échafaudages font partie des dispositions visant à prévenir les risques de chutes de hauteur. Elles s'effectuent dans différentes situations telles que :

    • Première utilisation (mise en service).
    • Modification dans la configuration de l'échafaudage, d’incident ou d’accident, de conditions météo particulières (remise en service).
    • Trimestriellement pour l’examen approfondi de l’état de conservation.
    • Quotidiennement pour l’état de conservation.

    La vérification des échafaudages doit également être réalisée par une personne compétente, interne ou externe à l’entreprise. Les différentes vérifications doivent être formalisées et les PV à disposition du chantier, de préférence affichés sur l’échafaudage.

    Solutions et ressources

    EQUIPEMENT. Échafaudage de pied MDS

    L'échafaudage F3000 de Duarib est un échafaudage façadier à cadres en acier, montage et démontage catégorie MDS1 et MDS2. Chaque cadre est renforcé par deux traverses, assurant ainsi une grande rigidité à la structure. Les garde-corps sont mis en place avant le plancher depuis le niveau inférieur, et permettent une circulation sécurisée sur le plancher supérieur. Les planchers en alu/bois, de 72 cm de largeur, disposent également de trappes et sont disponibles en quatre longueurs (de 1,5 m à 3 mètres). L'échafaudage atteint une classe 4 de charge avec les planchers de 3 mètres.

    283 - fiche AT - ressources

    APPLICATION. Check Chantier, une application prévention

    L'OPPBTP a conçu l'application Check Chantier. Cette dernière propose un accompagnement au quotidien sur les chantiers. En un seul et même endroit, il est possible de réaliser des vérifications d'échafaudage, de contrôler des engins de chantier, d'effectuer l'accueil d'un collaborateur, mais aussi de consulter des documents et vidéos, et de contacter un conseiller en prévention en ligne.

    266 Check Chantier : une application prévention pour vos chantiers

    EQUIPEMENT. Système d'amarrage d'échafaudage

    L’Isol-Ex de Layher a été développé spécifiquement pour reprendre des efforts latéraux appliqués aux échafaudages amarrés sur des façades comportant une isolation extérieure. Le système est installé tous les cinq amarrages. Il permet d'avoir une zone libre de 0,3 à 0,4 m entre la façade et l'échafaudage, laissant aux intervenants l’espace nécessaire pour placer l'isolant. L’ensemble, simple à installer grâce à son gabarit de perçage, peut reprendre une charge latérale trente fois supérieure à une vis avec anneau. Seuls les tirefonds restent dans le mur. Le reste du système est réutilisable et permet un réglage simple.

    Ancrage ISOLEX Layher

    PUBLICATION. Système d'amarrage d'échafaudage

    L'Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail (Iris-ST) met à disposition un mémo de sensibilisation à la santé et à la sécurité au travail, sur le thème des échafaudages de pied. Les échafaudages de pied sont des équipements d’accès en hauteur couramment utilisés par certains métiers du bâtiment. Ils assurent une protection collective des travailleurs mais leur utilisation présente des risques. Cet outil a été réalisé en collaboration avec l'OPPBTP. Il est disponible en version papier auprès de l'Iris-ST.

    283 - fiche AT - ressource

    Les échafaudages sont conçus pour être utilisés dans différentes configurations et typologies de travaux et pour des hauteurs pouvant être très importantes. Plusieurs corps de métier peuvent être amenés à y travailler successivement ou en même temps, multipliant ainsi les cas d’usage, les besoins, mais aussi, par conséquent, les risques. Lire l'analyse d'un accident sur preventionbtp.fr

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