A59 - La formation et le suivi médical de salariés BTP

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    Avec 12% de stagiaires en plus en 2018 par rapport à 2017, la formation continue confirme son essor au sein de l’artisanat du BTP, comme le révèle la septième édition de l’étude de l’Observatoire national des formations à la prévention suivies dans les entreprises artisanales du BTP.

    Menée par la Capeb, la Chambre nationale de l'artisanat, des travaux publics et paysagistes (CNATP), l’Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail (Iris-ST) et l’OPPBTP, cette étude prend en compte les actifs du BTP (chefs d’entreprise et salariés) des entreprises de moins de 20 salariés ayant suivi une formation en 2018.

    Le progrès observé est d’abord à mettre au crédit de la hausse de 30% des formations liées à la gestion, mais aussi des formations à la prévention, en hausse de 21%, avec 82 700 stagiaires en 2018. Surtout, ce domaine conserve sa première place avec une part de 55% des effectifs formés, principalement alimentée par les formations obligatoires à la sécurité.

    Bond des formations au risque électrique

    La nouvelle réglementation, qui impose aux personnes travaillant à proximité de réseaux aériens et enterrés d’être formées et de détenir l’Autorisation d’intervention à proximité des réseaux (l’AIPR) au 1er janvier 2018, explique en partie le bond de 58 % des formations au risque électrique. Celles-ci figurent en haut du podium devant celles concernant la conduite d’engin (en progression de 11 %), le travail en hauteur (+13%) et le secourisme (+12%).

    Les formations à la gestion de la sécurité affichent également une progression marquante de 27 %, en contraste avec la décrue de 6 % enregistrée par les formations relatives aux opérations particulières, et la faible évolution de la problématique amiante, à +1 %.

    Une dynamique qui s’applique à tous les métiers

    Avec 677 formations suivies, soit +5 %, en 2018, le sujet des contraintes physiques attire également davantage de stagiaires. Cette tendance incite à poursuivre les efforts de sensibilisation sur ces questions. En effet, l’écart reste important entre le très faible taux qu'elles représentent en termes de formations suivies (1% de l’ensemble) alors même que les manutentions manuelles constituent la première cause d’accidents pour les professionnels du BTP et que les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont en tête des maladies professionnelles dans ce secteur.

    Si les formations à la prévention sont en hausse dans tous les métiers du BTP, les opérateurs des travaux publics, les électriciens et les couvreurs-plombiers-chauffagistes figurent en 2018 parmi les métiers les mieux représentés.

    En revanche, les chefs d’entreprise, bien qu’exposés aux mêmes risques professionnels que leurs salariés, privilégient les formations techniques (65%) aux formations à la prévention (23%), même si celles-ci progressent de 6%. Les femmes aussi sont en retrait, avec un taux de 2% seulement alors qu’elles forment 8% des actifs du BTP. Autre variable clé, l’âge : 60% des stagiaires en prévention ont entre 20 et 40 ans. Les plus de 51 ans n'en représentent que 15% alors que leur part pèse 30% des actifs du BTP, un écart qui pourrait être lié à leur expérience.

    Au niveau des territoires, si la majorité des régions affichent une dynamique positive, le Grand-Est, les Hauts-de-France et la Normandie se démarquent, alors que l’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur restent un peu à la traîne.

    Valoriser les outils numériques

    Les résultats de l’étude rencontrent un écho particulier aujourd’hui. Aux yeux de Françoise Despret, présidente de la CNAP, « la crise sanitaire actuelle a confirmé que pour nos artisans la sécurité de leurs salariés était essentielle ».

    Reste à aller de l’avant : « Nous devons poursuivre nos efforts pour motiver les chefs d’entreprise artisanale à développer leur culture prévention avec une approche pragmatique et positive pour impacter leur performance globale », souligne Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP.

    Parmi les leviers d’action identifiés par l’Observatoire, il s’agit notamment de rendre les formations plus adaptées aux spécificités des entreprises afin de faciliter leur suivi par les chefs d’entreprise et les conjoints non-salariés notamment. Certains outils pourraient être davantage exploités à l’avenir : « La réalité virtuelle, la réalité augmentée et les formations numériques constituent de véritables atouts pour rendre la formation plus accessible », fait valoir Patrick Liébus, président de la Capeb et de l’Iris-ST.

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