Bâtiment de nettoyage des banches, vue extérieure

    ©DR

    Les banches demeurent l’outil indispensable pour le coulage du béton sur les chantiers BTP. Or, leur gestion opérationnelle est souvent externalisée. « Chez Vinci Construction France, on se réapproprie le cœur de nos métiers et nous attachons une grande importance à ne pas sous-traiter ces prestations», estime Jean-Paul Chamard, directeur de Solumat Ile-de-France.

    La révision des coffrages est une activité pénible ‒ peu mécanisée, salissante, souvent réalisée en extérieur ‒ et à fort risque pour les opérateurs : risque de heurts, manutentions multiples, gestes répétitifs, avec comme conséquence des troubles musculo-squelettiques ou des blessures.

    Avec plus de 20 000 m² de banches métalliques en rotation, Solumat Ile-de-France a choisi de mécaniser le processus. « C’est l’image du Groupe, donc il est important de les envoyer en excellent état sur un nouveau chantier. Elles sont systématiquement révisées, nettoyées et repeintes. » Pour améliorer les conditions de travail et accélérer les cadences de rotation, l’entreprise a construit un bâtiment dédié en 2016.

    Une cadence élevée de révision des banches grâce à la mécanisation

    D’une surface de 2 300 m², ce bâtiment tout en longueur (86 mètres de long sur 26 mètres de large) abrite trois lignes de révision de coffrages à sens unique : les banches brutes entrent d’un côté de la chaîne et ressortent de l’autre côté, remises en état. Chantal Labry, responsable qualité, prévention, environnement de l’entreprise, détaille les grandes séquences de la remise à neuf des coffrages.

    Le nettoyage

    Première étape : le nettoyage. À cause des cadences élevées des chantiers, les banches reviennent dans un état dégradé, chargées de restes de béton. «Auparavant, le nettoyage était réalisé par un opérateur équipé d’une lance haute pression, avec un risque de projection de morceaux de béton ou de gravillons. Maintenant, nous réalisons d’abord un piquage du gros béton avant un nettoyage à eau froide à haute pression (1000bars) avec pour partie les eaux de pluie récupérées de la toiture.» Cette opération est effectuée dans des cabines de lavage. Elle est entièrement robotisée. Avantage du site en termes de prévention des risques, les pompes de lavage et la motorisation sont situées en galerie technique souterraine, assurant ainsi un niveau acoustique correct dans l’usine.

    Process automatisé de nettoyage haute pression des banches. Process automatisé de nettoyage haute pression des banches. ©DR

    Le ponçage

    Les coffrages sont ensuite positionnés à plat sur des châssis poussés par un tracteur pousseur électrique (sur batterie) pour s’acheminer vers l’atelier ponçage, où une ponceuse automatique effectue un à deux passages. « Nous vérifions la structure du coffrage et réalisons un redressage si besoin. Si la banche a pris un choc, on tire la peau coffrante comme on le ferait avec une carrosserie. Les postes de soudure sont suspendus par un bras articulé et sont munis d’un système de torche aspirante. »

    Les brosseuses sont équipées de systèmes d’aspiration à la source contre les poussières métalliques-béton. Les brosseuses sont équipées de systèmes d’aspiration à la source contre les poussières métalliques-béton. ©DR

    La peinture

    Les coffrages sont ensuite démontés pour ôter les accessoires qui ne sont pas repeints. L’étape de peinture ‒ qui concerne 80 % des coffrages ‒ est réalisée en cabine par un opérateur spécialisé qui va doser sa peinture à solution aqueuse, avant une courte séance d’étuvage pour accélérer le séchage. « Pour ces opérations avant et après peinture, on est obligé de basculer la passerelle de coffrage qui est lourde, donc des aides au levage assurent l’équilibre de la charge de 250kilos et son transport très facilement, ce qui contribue à diminuer la pénibilité pour les opérateurs.» Enfin, les banches sont remontées, empilées et stockées à l’extérieur, dans l’attente d’un prochain chantier.

    Manipulateurs industriels pour le basculement de la passerelle et du garde-corps Manipulateurs industriels pour le basculement de la passerelle et du garde-corps. ©DR

    L’amélioration des conditions de travail au service de la productivité du site

    Le souci du confort de travail, garant d’une productivité accrue, a été omniprésent lors de la conception et de la construction de ce bâtiment. « Plusieurs études d'ergonomes du groupe Vinci ont été réalisées, sur la globalité de chaîne mais aussi parfois sur le métier. Nous avons également été accompagnés par la caisse régionale d'assurance maladie d'Ile-de-France (Cramif) dans la mise au point du processus. Nous avons ensuite effectué une étude d’ergonomie au démarrage de l’atelier. »

    Le bilan est doublement positif. Au niveau de la prévention tout d’abord, Chantal Labry est catégorique : « Nous constatons une diminution marquée de la pénibilité. Pour rien au monde nous ne retournerions dehors faire ça à la main! » Mais les cadences ont également pu être considérablement améliorées, selon Jean-Paul Chamard : « Nous remettons à neuf entre 150 et 180m² par jour, contre 70 à 100m² avant la construction des lignes de révision. Nous gardons la possibilité d’augmenter encore nos cadences en décalant les horaires pour monter à 180-190m²/jour, ce qui représente plus d’un semi-remorque de coffrage par jour (168m²). » La prévention au service de meilleurs résultats.

    Solumat Île-de-France, filiale de Vinci Construction France

    Solumat Île-de-France est une filiale de Vinci Construction France, du pôle Vinci Construction. L’entreprise répond aux besoins de coffrage, d’étaiement, d’installations provisoires de chantier et autres services sur l’Île-de-France. Son chiffre d’affaires annuel est de 40 millions d’euros en moyenne.

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