Cancer

    Vingt-deux ans après son interdiction (décret n° 96-1133 du 24 décembre 1996), l’amiante fait encore des victimes. Mis en place en janvier 1998, le programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM) vient de présenter le bilan de vingt années de surveillance des cas de mésothéliome (1998-2017). L’évaluation, menée à partir de l’extrapolation des données récoltées sur 21 départements, conclut que le nombre annuel de nouveaux cas se situe autour de 1100 versus 800 à la fin des années 1990. La quasi totalité de ces cancers de la plèvre est due à l’amiante. Mais ce cancer survient « après une très longue période de latence », explique Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique de l’InVS-Santé-publique-France. Chez l’homme, la durée moyenne d’exposition est de vingt-sept ans.

    Le BTP en première ligne

    La survie moyenne n’a guère changé au fil des ans : elle reste de l’ordre de 12 à 13 mois. En revanche, l’âge de diagnostic est passé de 70 à 75 ans. Autre enseignement majeur issu de ce suivi : un déplacement progressif des expositions des métiers d’utilisation et de transformation de l’amiante vers les métiers d’intervention sur des matériaux contenant de l’amiante, au premier rang desquels le BTP et les sociétés de désamiantage. Depuis 2016, plus de 50 % des mésothéliomes diagnostiqués affectent en effet des professionnels de la construction (plombiers, installateurs d’eau et de gaz, travaux d’isolation, électriciens…)

    Vers un nouveau dispositif de surveillance : le DNSM

    Pour renforcer les systèmes de surveillance, Santé publique France propose la mise en place d’un « Dispositif national de surveillance des mésothéliomes ». À terme, ce dispositif devra notamment permettre d’optimiser la surveillance épidémiologique de tous les mésothéliomes sur le territoire national, de développer l’utilisation des connaissances pour la prévention du risque amiante dans le cadre du travail et de mesurer l’évolution des modalités de reconnaissance médico-sociale, et particulièrement de l’information.

    Renforcer la prévention

    Les experts recommandent, de leur côté, de renforcer les actions de prévention auprès des populations concernées. Présenté à l’occasion des 34es journées nationales de santé au travail dans le BTP en 2017, qui portaient précisément sur « l’amiante dépoussiéré », le guide Amiante publié par l’OPPBTP rappelle que, selon l’arrêté du 23 février 2012, tout travailleur doit avoir une formation adaptée avant sa première exposition à l’amiante. En outre des formations de « recyclage » sont nécessaires pour entretenir les connaissances.

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