Accidents de travail dans le BTP

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    Avec un indice de fréquence qui diminue de 51 à 47,7 entre 2019 et 2021*, le BTP voit sa tendance à la baisse se confirmer dans les données de sinistralité de l’Assurance maladie-Risques professionnels 2021. « À 6,5 % sur deux ans, c’est une baisse dans la moyenne de ces dernières années », souligne Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP. Un signe notable néanmoins, car la profession a connu une forte reprise de l’activité avec beaucoup de nouveaux entrants dans la profession et une augmentation de 8 % du nombre de salariés dans le BTP entre 2019 et 2021. « Globalement, cet afflux de main-d’œuvre semble avoir été bien géré, et le BTP poursuit donc la baisse de la sinistralité, ce qui n’est pas vrai pour tous les secteurs d’activité », indique Paul Duphil.

    Le nombre d’accidents du travail (AT) dans le BTP (CTN B) en 2021 se situe un peu au-dessus de 2019, avec 752 accidents de plus qu’en 2019 (environ 89 000 AT sont recensés), soit presque 1 % d’accidents du travail supplémentaire.

    Tous secteurs confondus, le nombre d’AT, 640 565, reste inférieur à 2019 avant la crise sanitaire (-7,8 %) et l’indice de fréquence se situe autour de 31 AT pour 1 000 salariés en 2021.

    Retrouvez le livret sinistralité du CTN-B sur le site ameli.

    Principales causes des accidents du travail dans le BTP
    • Accidents liés à la manutention manuelle : près d’un accident sur deux.
    • Accidents liés aux chutes : 30 %, dont 15 % pour les chutes de hauteur et 14 % de plain-pied.
    • Accidents liés à un outillage à main : 13 %.

    Ces grands types de causes sont à l’origine de 94 % des AT de quatre jours d’arrêt et plus.

    Les décès liés au risque routier en baisse

    En ce qui concerne les décès, ils s’élèvent à 126 en 2021. Après avoir fortement augmenté en 2019 (+65 %), le nombre de décès réintègre la fourchette 110-145 annuellement enregistrés, signale la Cnam. « Le nombre de décès est toujours trop élevé. Toutefois, avec l’inclusion des décès faisant suite à un malaise, il est difficile de comparer les données dans la durée, qui semblent néanmoins indiquer une baisse », signale le secrétaire général de l’OPPBTP. En 2021, plus de 40 % des décès sont liés à des malaises et 10 % environ au risque routier.

    Principales causes de décès liés aux AT dans le BTP
    • Risque routier (y compris malaises) : 14
    • Malaises (hors risque routier) : 54
    • Chute de personne, de hauteur : 24
    • Chute agent matériel (tombant sur victime) : 11
    • Perte contrôle moyen transport – équipement manutention : 5
    • Problème électrique entraînant un contact direct : 3

    Quant aux accidents de trajet, la tendance nouvellement à la hausse du nombre de ces accidents, observée depuis 2018 dans le CTN B, se poursuit et interrompt donc les baisses constatées en longue période depuis au moins 2009 dans le BTP, indique la Cnam. Le nombre d’accidents de trajet, 5 259, dépasse de 81 cas celui de 2019. Cependant, le nombre de décès liés au risque routier passe de 39 en 2019 à 27 en 2021. « C’est plutôt une bonne tendance par rapport aux autres secteurs alors que beaucoup de nos compagnons sillonnent les routes », commente Paul Duphil.

    Accidents du travail dans le BTP : les intérimaires et les jeunes toujours spécialement exposés aux risques

    « La gravité reste un sujet préoccupant, même si l'on constate une baisse notable de l’indice de gravité, passant de 27,9 en 2019 à 24,8 en 2021, cette évolution ne se reflète pas dans les AT mortels. Le nombre d’AT graves et mortels reste trop élevé, s’inquiète Paul Duphil. Et ce, particulièrement pour les nouveaux intégrés en intérim et les jeunes. » Un peu moins de 10 % des décès du CTN B concernent des salariés de moins de 25 ans, alors que tous secteurs confondus cette proportion est de 5 %.

    Chez les intérimaires, le nombre d’AT s’élève au moins à 11 075 en 2021, ce qui vient augmenter de 12 % le nombre d’accidents du travail pour lesquels le secteur du BTP est concerné, selon la Cnam, qui a réalisé un focus spécifique sur cette population. « 28 décès de plus, ce n’est pas négligeable et cela traduit aussi la très large surexposition des intérimaires par rapport aux salariés en CDI », précise Paul Duphil. La Cnam a calculé une sur-sinistralité à 22,2 %.

    Pour répondre à cette situation préoccupante des intérimaires, l’OPPBTP a lancé en cette fin d’année 2022 une campagne de communication, d’information et d’actions de terrain ciblée sur l’intérim. Il reste également actif sur les sujets de formation initiale et la sensibilisation des jeunes aux risques professionnels : partenariat avec les CFA du BTP pour mieux y intégrer la formation à la santé-sécurité, avec l’Afpa pour contribuer à la montée en compétences des stagiaires et apprentis sur la prévention des risques, renouvellement de l’opération 100 minutes pour la vie début 2023…

    Les maladies professionnelles en baisse

    Le nombre de maladies professionnelles (MP) diminue de 4,7 % par rapport à 2019, passant d’environ 7 300 MP à 7 007 MP. Ce nombre est inférieur aux niveaux de 2018 et 2019, mais dépasse les niveaux atteints en 2017 et antérieurement.

    La hiérarchie des grandes familles de MP reste comparable en 2021 à celle de 2019, bien que les parts représentées par chacune d’elles au sein de l’ensemble des MP évoluent un peu : ainsi, la part des TMS augmente de 1,4 point et celle des MP amiante baisse de 1,2 point.

    L’essentiel des MP du CTN B sont des TMS, en particulier du tableau MP 57, c’est-à-dire des affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail, qui représentent autour de 70 % des MP du CTN B. Les affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle de charges lourdes (MP 98) représentent, avec 673 cas, près de 10 % des MP du CTN B et la deuxième cause de maladie professionnelle.

    Les autres MP sont en comparaison moins présentes, 460 cas sont liés à l’amiante, 6,6 % des MP, environ 1 % de moins qu’en 2019.

    Les cancers de l’amiante représentent la moitié des nouvelles MP liées à l’amiante (proportion similaire à celle observée en 2019 et 2020). 32 % des MP amiante concernent les cancers broncho-pulmonaires.

    En 2021, les cancers liés à l’amiante prolongent leur baisse, sauf en ce qui concerne les mésothéliomes. Les pathologies non cancéreuses liées à l’amiante augmentent par rapport à 2020 mais ne rattrapent pas pour autant les niveaux constatés en 2019.

    *Données issues du livret statistique de la sinistralité AT-MP 2021 du CTN B, industries du bâtiment et des travaux publics. En raison du peu de représentativité des données 2020, année de crise sanitaire, nous comparons les données 2021 à celles de 2019.

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