Le stress des artisans est à la hausse

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    Les artisans ont une bonne perception de leur état de santé : 82 %, contre 72 % en 2019, selon la septième édition du baromètre Arti Santé*, publiée le 5 mai. Et ce, en dépit de la crise sanitaire. La qualité de leur sommeil est également bonne : 63 % des 1 769 répondants dorment entre six et huit heures par nuit, une donnée qui se rapproche de celle de l’ensemble de la population française. De plus, en 2020, les dirigeants qui se déclarent assez voire très fatigués sont moins nombreux (49 % contre 58 % en 2019). Une amélioration à nuancer, souligne l’étude, car ils sont 67 % à déclarer avoir des troubles du sommeil : 48 % se réveillent au milieu de la nuit et ont du mal à se rendormir et 42 % se réveillent précocement le matin et ne se rendorment pas.

    Selon le baromètre Arti Santé 2020, 60 % des artisans se sentent souvent stressés. Selon le baromètre Arti Santé 2020, 60 % des artisans se sentent souvent stressés.

    Des dirigeants stressés

    Une première depuis quatre ans : le nombre de dirigeants se déclarant souvent voire très souvent stressés a augmenté et représente 60 % des répondants. Depuis sept ans, les résultats du baromètre alertent sur le stress des dirigeants d’entreprise artisanale, leur état émotionnel semble cette année majoritairement atteint par la situation sanitaire. Les chefs d’entreprise à la pérennité menacée sont plus susceptibles d’être souvent voire très souvent stressés (82 %).

    Exigence mentale

    Au-delà du stress, le nombre d’artisans percevant leur travail comme étant exigeant mentalement ne cesse d’augmenter : 90 % ont cette perception (91 % en 2019 et 88 % en 2018). En cause : le poids des démarches administratives, la charge de travail, les contraintes de délais, etc. Une charge qui empiète sur leur vie privée puisqu’ils sont encore 85 % à avoir des difficultés à trouver le bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Or, lorsque ces contraintes sont cumulées, il y a un risque que ce sur-investissement ne se traduise par un épuisement professionnel. 32 % des répondants déclarent avoir rencontré des difficultés psychiques au cours de l’année 2020.

    Augmentation de la fatigue ressentie

    Autre tendance liée à la crise sanitaire, le confinement de la mi-mars 2010 a fortement impacté les congés des dirigeants d’entreprise : 27 % d’entre eux ont dû les réduire et 21 % n’en ont pas pris du tout. 41 % des dirigeants d’entreprise ont pris moins de deux semaines de congés, contre 30 % en 2019. Avec pour conséquence une augmentation de la fatigue ressentie qui s’installe en fin d’année.

    Détecter le mal-être

    Point positif, les artisans sont de plus en plus nombreux à oser faire part de leur mal-être : 60 % disent l’avoir évoqué avec quelqu’un. Mais beaucoup reste à faire. Raison pour laquelle, mentionne l’étude, la Capeb, la CNATP et leur pôle d’innovation Iris-ST ont poursuivi leur politique de prévention auprès des personnes qui entourent les chefs d’entreprise, notamment les conjoints, pour qu’ils sachent comment détecter le mal-être et leur venir en aide si besoin.

    Dispositifs de soutien

    Autre point d’appui signalé : 76 % des chefs d’entreprise artisanale se sont sentis aidés et accompagnés par les différents dispositifs de soutien mis en place par les pouvoirs publics mais également dans la mise en œuvre des mesures sanitaires nécessaires à la poursuite de leur activité. Ils déclarent avoir été aidés en majorité par leur comptable (69 %) et par les organisations professionnelles (66 %), l’OPPBTP arrivant en troisième position (28 %), suivi par les services de l’État (26 %).

    Soutien des artisans en période de crise

    Incertitude sur l’évolution de la pandémie

    Malgré la crise, 75 % des artisans déclarent avoir le moral au beau fixe. Cela s’explique, selon l’étude, notamment par le fait que le secteur du bâtiment s’est relativement bien porté après le premier confinement, avec une reprise rapide de l’activité. Pour autant, l’optimisme des dirigeants concernant l’avenir de leur entreprise est en baisse (46 % contre 54 % en 2019) notamment à cause du manque de perspectives sur l’avenir et l’incertitude sur l’évolution de la pandémie. À noter cependant cette année, une baisse du nombre d’entreprises dont la pérennité est menacée : 23 %, contre 31 % en 2019. Une baisse qui s’explique par les mesures de soutien gouvernemental qui ont permis de contenir les effets de la crise.

    * L’enquête nationale sur les conditions de travail et la santé des chefs d’entreprise artisanale a été menée par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, la Chambre nationale de l’artisanat des travaux publics et du paysage (CNATP) et le pôle d’innovation Iris-ST. 1769 chefs d’entreprise ont répondu entre décembre 2020 et janvier 2021.

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