Engin sur un chantier

    « Les machines que vous utilisez préservent-elles votre santé et votre sécurité ? ». C’est en substance à cette question que les professionnels du BTP ont été amenés à répondre dans le cadre d’une enquête en ligne lancée en juin dernier¹ par la Capeb, la FFB, la FNTP et l’OPPBTP. L’objectif était de mesurer leur degré de satisfaction de la prise en compte des problématiques de santé et sécurité sur les machines qu’ils utilisent et d’identifier des pistes d’amélioration dans le cadre de la consultation publique ouverte par la Commission européenne sur la révision de la directive Machines .

    Trop d’exposition au bruit, aux poussières et aux vibrations

    Parmi les principaux enseignements de cette étude, les professionnels interrogés jugent insuffisant le degré de protection des machines vis-à-vis du bruit, des poussières et des vibrations. Même si les conducteurs d’engins et le personnel environnant sont généralement équipés d’EPI pour se soustraire au bruit, celui émis par les machines au travail est susceptible d’exposer tous les salariés à des risques néfastes pour leur vigilance et nuisibles à leur santé.

    Le thème des vibrations, quant à lui, « n’est pas suffisamment développé dans la directive Machines au regard des risques de lésions, en termes de TMS, sur des utilisateurs susceptibles d’être exposés à des doses de vibrations trop importantes cumulées sur une journée », notent les commanditaires de l’enquête.

    Risques avec un niveau de protection jugé insuffisant


    Par ailleurs, les aides à la conduite sont plébiscitées par les professionnels dans les versions standards des machines, pour faciliter le travail au quotidien des conducteurs. Les sondés estiment également que les automatismes et moyens de contrôle des fonctions de sécurité ne devraient pas être aussi configurables qu’actuellement par le personnel utilisateur. Ils mettent en lumière également de nouveaux risques propres à tromper la vigilance des conducteurs : smartphones ou interfaces trop nombreuses sur le tableau de bord, par exemple. Le recours en cabine à des « kits mains libres » et d’autres solutions de bord, propres à l’automobile, sont à développer selon les personnes interrogées.

    Améliorer l’accès au poste de conduite

    Côté sécurité, c’est principalement l’accès aux postes de conduite ainsi qu’aux points de remplissage, de réglage ou de maintenance des engins, qui sont majoritairement jugés insuffisants en termes d’ergonomie d’accès, entraînant des risques de chute pour les utilisateurs. « Les normes y pourvoient partiellement, faute d’une exigence claire et précise quant à l’ergonomie, qui manque toujours à la directive Machines », note le rapport d’enquête. Par ailleurs, les contributeurs soulignent que les solutions d’ergonomie d’utilisation et d’accès en découlant doivent être anticipées lors de la conception pour toutes les opérations hors conduite nécessitant un accès aux organes vitaux de la machine, comme le remplissage de carburant, le graissage ou la maintenance.

    Thèmes de sécurité

    Renforcer l’ergonomie des machines

    Interrogés sur les thèmes relevant de l’ergonomie, les professionnels sondés se déclarent plutôt satisfaits de la simplicité de prise en main et du confort d’utilisation. Ils estiment néanmoins nécessaire de renforcer la conception ergonomique des machines pour faciliter la conduite et l’entretien. Les accès aux organes mécaniques, notamment aux points de maintenance et aux points de levage, sont donc à améliorer pour plus de sécurité.

    Par ailleurs, les utilisateurs sont en demande d’une formation du personnel de maintenance accrue via un tutoriel approprié aux opérations à mener pour le maintien de la fiabilité et de l’état de conservation des machines. La formation des utilisateurs aux nouveaux produits pourrait être améliorée grâce notamment à l’e-learning. « Ceci s’avère nécessaire face à une complexité croissante des automatismes embarqués dans les machines », peut-on lire dans l’enquête.

    Enfin, il ressort de l’enquête que la notice d’instructions est disponible dans moins de 60 % des cas, et qu’elle n’est pas lue systématiquement par la moitié des utilisateurs. Un tiers préférerait une version électronique au format papier. Un quart seulement la considère utile et suffisante. « Les notices d’instructions des machines pourraient être plus accessibles (simple et lisible), moins volumineuses et plus modernes. Cette exigence de la Directive Machines au 1.7.4.1 reste à améliorer dans les faits pour une meilleure utilisation des machines et pour fournir les instructions propres à leur maintenance ainsi que pour la formation sur les risques résiduels propres à chaque machine », conclut l’enquête.


    1. L’enquête a recueilli plus de 150 réponses d’utilisateurs de machines (membres de l’encadrement, utilisateurs et préventeurs) dans des entreprises du BTP de toutes tailles.

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