En résumé

    Qu’ils soient dus aux phénomènes climatiques ou à l’intervention dans des lieux réfrigérés ou dans des zones nécessitant des températures élevées, les écarts de température peuvent avoir un impact sur votre santé.

    Travailler par plus de 30 degrés peut engendrer fatigue, déshydratation et dans les cas les plus graves, provoquer des coups de chaleur qui exigent une hospitalisation rapide. Le froid peut quant à lui engourdir les membres et provoquer des gelures voire dans les cas les plus sévères, des hypothermies. Tous les professionnels du BTP peuvent être confrontés à ce risque qui nécessite la mise en place de mesures de prévention adaptées.

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    Les risques liés aux variations de température dans le BTP

    Pose d’une charpente par – 15 °C, construction d’une route par 35 °C, réalisation de travaux de peinture dans un four industriel… Les professionnels du BTP doivent parfois travailler dans des environnements très froids ou très chauds. Mais ces situations ne sont pas sans risque : les températures extrêmes peuvent avoir un impact sur la santé et provoquer fatigue, déshydratation, coup de chaleur hypothermie…

    Les situations les plus à risque concernent les salariés et artisans qui travaillent à l’extérieur et les professionnels qui interviennent dans des zones spécifiques où les températures sont très froides (magasins frigorifiques, chambres froides…) et dans des lieux très chauds (forges, chaufferie, fours industriels…).

    Le climat de la France étant plus propice aux épisodes caniculaires qu’au grand froid, il est plus fréquent d’être confrontés à des températures élevées. Quand il fait très chaud, il est recommandé de décaler les horaires de travail, de boire beaucoup et de faire régulièrement des pauses. Quand les températures sont très basses, il faut bien se couvrir et pouvoir disposer d’un endroit chauffé et de boissons chaudes.

    - 10 degrés, + 30 degrés

    Tailleur de pierre qui manipule un burin par – 15 °C, couvreur qui intervient sur un toit en zinc en été, étancheur qui coule du bitume par 35 °C… Les températures extérieures peuvent être parfois particulièrement problématiques pour les professionnels du BTP.

    Le Code du travail n’indique pas de seuil de température en dessous et au-delà desquelles le travail pourrait être impacté. Néanmoins, on estime que les températures supérieures à 30 °C et inférieures à 10 °C peuvent engendrer des risques pour la santé. Ces seuils peuvent varier en fonction du poste occupé. Un travail qui demande des efforts physiques important va provoquer une augmentation de la température corporelle et la chaleur extérieure sera moins bien supportée.

    A noter : le régime de chômage intempérie permet aux entreprises d’anticiper les risques inhérents aux intempéries. Il permet également d'assurer une indemnisation aux salariés du BTP temporairement privés d'emploi en raison des conditions atmosphériques, tout particulièrement lorsque l'interruption du travail est indispensable à leur sécurité ou à la protection de leur santé.

    Evaluer le risque pour mieux y répondre

    En période de canicule, il est recommandé de vérifier chaque jour la météo pour pouvoir anticiper. La mesure la plus efficace à mettre en œuvre est de décaler les horaires de travail et de commencer les journées avant que le soleil se lève (par exemple, journées de 6 h à 12h) ou plus tard en soirée. Il est par ailleurs conseillé d’aménager les postes de travail en limitant les tâches exigeant des efforts physiques importants et de prévoir des aides à la manutention si nécessaire. Pour les postes les plus concernés par la chaleur, des roulements peuvent être mis en place pour éviter qu’un salarié en particulier n’y soit particulièrement exposé.

    Sur les chantiers du BTP, les employeurs sont tenus de mettre à la disposition des travailleurs trois litres d’eau, au moins, par jour et par travailleur. Qu’il fasse chaud ou froid, il est recommandé de permettre aux équipes de bénéficier d’un endroit pour se reposer : base vie chauffée en hiver et disposant de boissons chaudes, local équipé d’un frigo avec des boissons fraîches et des brumisateurs en été.

    La pratique du ramadan

    Les dates du jeûne musulman changent chaque année. Pratiquer le ramadan en été peut être problématique quand on est couvreur, maçon ou constructeur de route. Il existe un risque réel de déshydratation. La fatigue peut par ailleurs provoquer une baisse de la vigilance. Il est conseillé de mettre en place des mesures spécifiques pour les salariés pratiquant le ramadan : aménagement du poste de travail, changement des horaires, possibilité de partir en congés…

    Phénomènes climatiques et lieux spécifiques

    La cause principale du risque d’être confronté à des températures extrêmes est la météo. La canicule et le grand froid peuvent être aggravés par d’autres facteurs tels que le vent ou la pluie.

    L’autre raison pour laquelle les professionnels du BTP peuvent être confrontés à des températures élevées ou très basses est l’intervention dans des sites spécifiques de type fours industriels ou chambres froides.

    Des phénomènes climatiques extrêmes

    La France connaît régulièrement des épisodes caniculaires.

    En 2019, des records de chaleur ont été enregistrés avec un pic à 45,9 °C à Gallargues-le-Montueux, dans le Gard, le 28 juin.

    Le 25 juillet 2019, il a fait plus de 41 ° C à Dunkerque ou à Lille et 42,6 °C à Paris.

    Les épisodes de grand froid sont beaucoup moins fréquents, mais dans certaines régions notamment montagneuses, il n’est pas rare de voir le thermomètre passer en dessous des 10 degrés. Le froid engendre aussi un autre problème : le gel et le verglas qui induisent le risque de chutes.

    Le vent peut augmenter la sensation de chaleur ou de froid. Lorsque les températures sont très basses, l’humidité renforce l’inconfort. L’utilisation de machines, outils ou matériaux portés à haute température tels que le bitume ou les enrobés sont aussi des facteurs aggravants. La fatigue, l’absorption d’alcool ou de médicaments et les problèmes cardiaques peuvent aussi augmenter les risques liés au travail dans des températures extrêmes.

    Intervention dans des chambres froides, zones réfrigérées, forges, fours industriels…

    Les équipes du BTP peuvent avoir à intervenir dans des lieux à température inhabituelle. Un électricien peut être missionné pour réparer un tableau électrique dans un entrepôt réfrigéré, un maçon peut avoir à réaliser un mur dans une forge. Les variations de température entre l’extérieur et le lieu d’intervention peuvent constituer un facteur aggravant notamment en cas d’alternance rapide entre les deux.

    En cas d’intervention dans ce type de lieux, il est conseillé de se mettre en relation avec l’entreprise cliente qui indiquera les mesures de prévention à mettre en œuvre. Elle peut également disposer d’équipements spécifiques qui peuvent être prêtés aux professionnels du BTP chargés d’intervenir. Un temps d’acclimatement au poste de travail peut être également envisagé.

    Des conséquences qui peuvent être graves

    Travailler dans des températures extrêmes peut engendrer fatigue et baisse de la vigilance. Les épisodes caniculaires et le grand froid peuvent provoquer des coups de chaleur et des cas d’hypothermie dont les conséquences peuvent être particulièrement graves.

    De la fatigue au coup de chaleur

    La forte chaleur provoque fatigue et baisse de la vigilance. Elle peut causer des maux de tête, nausées, vertiges, crampes, tachycardie et des malaises liés à la déshydratation. Le coup de chaleur (lorsque la température corporelle dépasse les 40,6 °C) est une urgence vitale. Les symptômes vont de la fatigue et des anomalies du comportement aux nausées et vomissements.

    La chaleur peut engendrer une baisse de la vigilance et induire d’autres risques, de chutes par exemple.

    Engourdissements, gelures et hypothermie

    Travailler dans un environnement très froid peut provoquer une perte de la dextérité, causer des engourdissements, des troubles de la circulation sanguine notamment aux mains (syndrome de Raynaud), des gelures… Les cas les plus graves sont les situations d’hypothermie qui peuvent causer des troubles de la conscience, un coma voire un décès.

    Prévention des risques liés aux températures extrêmes

    Postes de travail en extérieurs :

    Article R4225-1 du Code du travail : pour les travaux en extérieur, l’employeur doit veiller à notamment protéger les travailleurs contre les conditions atmosphériques.

    Mise à disposition de boissons :

    Articles R4225-2 à R4225-4 du Code du travail : obligation générale pour chaque employeur de fournir aux travailleurs de l'eau potable et fraîche.

    Ambiance thermique des locaux de travail :

    Articles R4223-13 à R4223-15 du Code du travail

    Obligations complémentaires pour les chantiers du BTP :

    Article R4534-142-1 du Code du travail : Les travailleurs doivent disposer soit d'un local permettant leur accueil dans des conditions de nature à préserver leur santé et leur sécurité en cas de survenance de conditions climatiques susceptibles d'y porter atteinte, soit d'aménagements de chantiers les garantissant dans des conditions équivalentes.

    Article R4534-143 du Code du travail : pour les employeurs du BTP, il est précisé que la quantité d'eau potable mise à disposition sur les chantiers doit être d'au moins 3 litres par jour et par travailleur.

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