A30 - Lutte contre les addictions

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    Détecter les personnes addictives

    Un manque d’équilibre, une difficulté d’élocution ou des tremblements, certains signaux visibles doivent vous alerter. D’autres le sont moins comme le manque de réflexe ou de concentration ou encore des erreurs fréquentes, des décisions étranges ou l’isolement social. Soyez attentifs à ces signes car la consommation de boissons alcoolisées ou de drogues peut engendrer des difficultés pour votre entreprise.

    Perte d'équilibre due à l'alcool Perte d'équilibre due à l'alcool

    Pourquoi détecter les personnes addictives ?

    Les actions de prévention et de détection de l’usage d’alcool ou de drogue sont justifiées à plusieurs titres.

    • Sur un plan éthique, elles permettent d’éviter qu’un salarié alcoolisé ne se mette en danger ou mette en danger un de ses collègues ou un tiers.
    • Sur un plan juridique, elles permettent à l’employeur de répondre à son obligation de sécurité de résultat. La responsabilité de l'employeur peut être engagée en cas d'accident causé par un salarié ivre par exemple.
    • Sur un plan économique, elles permettent à l’entreprise de limiter le coût financier. En effet, les salariés sous l’emprise de drogue ou d’alcool peuvent causer des problèmes de sécurité, une diminution des performances ou une augmentation de l’absentéisme, des arrêts de travail plus fréquents et plus longs, des retards répétés, une désorganisation du travail, une baisse de productivité, une hausse des incidents et des accidents dus à la baisse de vigilance, surtout dans les situations de travail à risque (conduite de véhicules, travail en hauteur, utilisation de machines, d’outils dangereux ou d’engins de levage).

    Lutte contre les addictions : par quoi commencer ?

    Afin de ne pas stigmatiser le comportement d’un salarié en particulier, commencez par une sensibilisation générale aux addictions. Une fois la prise de conscience établie, il sera plus facile d’aider certains cas particuliers. Bien sûr, il n’est pas question de confronter les compagnons à leur consommation d’alcool ou de drogue. Cela pourrait être interprété comme une ingérence dans leur vie privée. Ce sont les conséquences que cette consommation peut avoir dans un contexte professionnel qu’il faut mettre en avant.

    Comment aborder le sujet ?

    Pour vous aider à aborder le sujet des addictions, entourez-vous de votre DRH, des représentants du personnel, ainsi que du service de santé au travail. Ils vous aideront à organiser des campagnes d’information dans l’entreprise, rédiger le règlement intérieur ou une note interne pour les entreprises de moins de 50 salariés qui n'ont pas de règlement intérieur.

    Plusieurs actions peuvent être mises en place pour aborder le sujet sans stigmatiser l’un ou l’autre de vos salariés.

    • Vous pouvez profiter d’un quart d’heure sécurité pour parler des addictions. Dans ce cas, donnez des informations médicales objectives sur les effets des produits, licites ou illicites.
    • Impliquez tout le personnel à tous les niveaux de la hiérarchie : encadrement, délégués du personnel, salariés.
    • N’hésitez pas à faire intervenir, en association avec le médecin du travail, des organismes de prévention spécialisés en addictions.
    • Créez des groupes relais avec des salariés volontaires qui deviennent eux-mêmes des acteurs de la prévention. Ils sont incités à réfléchir à toutes les données du problème et aux situations à risque : faut-il laisser partir un collègue qui a trop bu lors d’un pot organisé par l’entreprise ?
    • Vous pouvez aussi mentionner dans le règlement intérieur l’interdiction d’introduire sur le lieu de travail des substances illicites et encadrer la réalisation de sondages par la voie de questionnaires anonymes.

    Comment créer de la proximité ?

    Face à un employé ou un collègue en situation d’alcoolémie ou de consommation de stupéfiant, instaurez petit à petit un dialogue de confiance. Positionnez-vous clairement en soutien. La frontière entre vie privée et vie professionnelle est ténue dans ces situations : centrez la discussion sur le travail et les éventuelles difficultés rencontrées. Évitez surtout le discours moralisateur. Demandez plutôt « Avez-vous déjà songé à arrêter? » Si la réponse est négative essayez d’approfondir. Le fait d’avoir posé cette question peut déclencher l’envie d’arrêter. Si la réponse est positive, orientez vers une consultation spécialisée.

    Il est interdit de faire un dépistage systématique des addictions. Les modalités de dépistage et les conditions de recours des salariés doivent être encadrées dans le règlement intérieur et concerner les salariés occupant des postes de travail dits « à risques ».

    Se faire aider par le médecin du travail

    Le médecin du travail joue un rôle déterminant dans la prévention du risque d’addiction sur les lieux de travail. Il peut mettre en place un accompagnement des salariés en difficulté face à l’alcool. Il peut, par ailleurs, avec l’accord de l’employeur, envisager un aménagement du poste de travail. « La visite médicale permet d’aborder ces sujets. Il faut montrer que nous ne sommes pas dans la sanction. En tant que médecin, je m’autorise à poser des questions sur la consommation de drogue ou d’alcool en dehors du temps de travail », explique Claudine Vigneron, médecin du travail à l’APST-BTP. Il convient aussi de les associer aux démarches effectuées au sein de l’entreprise. Posez-lui des questions et élaborez ensemble des actions collectives.

    Pour en savoir plus
    • Boîte à outils Addictions IRIS-ST
    • Ecoute alcool : 0 811 91 30 30
    • Écoute cannabis : 0 811 91 20 20
    • Tabac info service : 3989
    • Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les conduites addictives: www.drogues.gouv.fr
    • L’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) dispense des conseils de prévention et des interventions qui couvrent l’ensemble des addictions: www.anpaa.asso.fr
    • Pratiques addictives en milieu de travail : ce document fait le point sur les pratiques addictives en entreprise et les risques professionnels qui leur sont liés. Il détaille la démarche de prévention à mettre en place.
    • « Premiers combats », créé par la Fondation du BTP, est un jeu en ligne destiné à alerter les apprentis, de manière pédagogique, sur les risques liés à une prise excessive d’alcool et de drogues.
    • L’association Éclat-Graa et l’Institut de santé au travail du Nord Pas-de-Calais (ISTNF) proposent aux entreprises une plate-forme interactive où les questions sur la législation des produits fumés en milieu du travail peuvent être abordées.
    • Le site Internet de la MILDT propose des vidéos sur les thèmes de la responsabilité des employeurs, des employés, le dépistage, des extraits de thèmes abordés lors des assises nationales « Drogues illicites et risques professionnels ».
    • «Substances psychoactives : comment prévenir les risques ?» est un guide édité par la commission Prévention Santé Sécurité d’EGF.BTP. Très pratique, il décrit des actions concrètes à mettre en place dans une démarche de prévention des risques d'addiction.

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