La prise en compte des risques dans la rénovation comme dans le neuf

    Longtemps utilisés comme pigments ou comme inhibiteurs de rouille dans les peintures, le plomb et ses composés restent présents dans de nombreux environnements de travail. En effet, malgré l’interdiction de la céruse en 1948, il faut attendre 1993 pour que la commercialisation de peintures contenant du plomb et ses composés soit interdite.

    Parmi les travaux présentant des risques liés au plomb, figurent le décapage de surfaces recouvertes de peintures plombifères, qu’il soit mécanique (grattage/sablage), thermique ou chimique, et des opérations comme le creusement de saignées, la démolition partielle ou totale de murs, cloisons, plafonds… Sachez que les déchets liés à ces travaux contiennent aussi du plomb.

    Avant d’intervenir sur des surfaces recouvertes de peintures anciennes, vous devez vérifier si ces peintures contiennent ou non du plomb. Ensuite, il faut déterminer le procédé de travail le plus adapté à la surface à décaper et le moins émissif.

    N’oubliez pas de consulter systématiquement la fiche de données de sécurité du produit en cas de décapage chimique ; les produits sous forme de gel ou de pâte sont à privilégier.

    Exposition au plomb : les risques pour la santé

    Le plomb pénètre dans l’organisme par voie respiratoire, à travers l’inhalation de poussières, fumées et vapeurs de plomb, et par voie digestive, via l’ingestion de particules en fumant, en mangeant, et en buvant, à quoi il faut ajouter celles non assimilées par la voie respiratoire.

    Ses effets toxiques peuvent être aigus (troubles neuropsychiques, douleurs abdominales) ou chroniques (atteintes du système nerveux central, périphérique, de la moelle osseuse et du sang — anémie, hypertension artérielle, insuffisance rénale). Ces affections peuvent être reconnues comme maladies professionnelles.

    Protéger les travailleurs avec des équipements collectifs et individuels

    En tant qu’employeur, vous avez l’interdiction d’affecter des travailleurs de moins de 18 ans et les femmes enceintes ou allaitant à des travaux exposant au risque plomb.

    L’employeur doit déclarer au service de santé au travail tous les salariés affectés à des postes pour lesquels un risque d’exposition au plomb existe. Les salariés pourront alors bénéficier d’un suivi individuel renforcé. Seul le médecin du travail peut prescrire des mesures de plombémie.

    L’employeur doit organiser la formation et l'information spécifique vis-à-vis du risque plomb de ces salariés.

    Pour protéger les salariés potentiellement exposés, mais également choisir le mode opératoire le moins émissif, des mesurages dans l’air doivent être réalisés par un organisme accrédité. Il s’agit d’un contrôle initial avant travaux, dit point zéro, réalisé dans toutes les zones concernées par les travaux, et de prélèvement atmosphérique sur opérateurs. La valeur limite professionnelle dans l’air pour le plomb est de 0,1 mg/m3 sur 8 heures.

    En fin de travaux, un prélèvement surfacique à l’aide d’une lingette doit être réalisé pour vérifier l’absence de contamination de la zone (le résultat ne doit pas dépasser le seuil de 1 000 µ/m²).

    La protection de vos opérateurs pendant toute la durée d’exposition au risque doit passer en premier lieu par des mesures de prévention collectives de type systèmes de ventilation ou d’aspiration collectifs efficaces, adaptés à la nature et au contexte des travaux à réaliser. Si ces équipements ne peuvent être installés ou sont insuffisants, vous devez alors fournir à chaque travailleur un appareil de protection respiratoire adapté. Vous choisirez également les modes opératoires les moins émissifs pour chaque tâche et en fonction de l’environnement : atelier, chantier à l’air libre, dans des locaux…

    En plus de la mise en place de mesures de prévention collectives et individuelles, des règles d’hygiène doivent obligatoirement être instaurées :

    • Mise à disposition de deux locaux aménagés en vestiaires collectifs. Un vestiaire « propre » pour le dépôt des vêtements de ville et un vestiaire « sale » pour le rangement des vêtements de travail. Ces deux vestiaires sont séparés par des douches. L’employeur doit s’assurer que les salariés ne pénètrent dans les vestiaires propres en fin de journée qu’après passage dans les installations de douches.
    • Interdiction de manger, boire ou fumer dans les zones concernées par le risque plomb, en tenue de travail (aménagement de lieux propres dédiés).

    En tant qu’employeur, vous devez également prendre en charge l’entretien des vêtements de travail souillés en prenant les dispositions nécessaires. En cas de prise en charge par une entreprise extérieure, les vêtements souillés doivent être placés dans un récipient clos avec un affichage clair indiquant la présence de plomb.

    Enfin, veillez à réaliser le nettoyage des lieux de travail et l’évacuation de vos déchets conformément aux prescriptions réglementaires.

    Pour en savoir plus

    Téléchargez la fiche prévention « Décapage des peintures plombifères ».

    Consultez sur le même thème : Traitement des peintures au plomb.

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