L'activité du Bâtiment entre en récession selon la FFB
2023 confirme une mauvaise année pour la construction neuve de logements, avec un recul des ventes de près de 39 % en individuel sur dix mois et de 29 % en promotion immobilière. Selon la FFB, l’année 2024 devrait connaître une situation encore pire.
Date de mise à jour : 14 déc. 2023
Auteur : Fabienne Leroy
©OPPPBTP
Le logement neuf connaît une crise violente, selon la FFB qui constate que le marché retombe à proximité de ses plus bas niveaux historiques de 1992-1993 (275 000 unités). Avec 286 000 mises en chantiers attendues sur l’année, la production baisse sévèrement dans le neuf, de l’ordre de 22 %. Quant aux permis de construire, ils chutent de 24 %.
Si la crise impacte fortement les logements neufs, elle n’épargne pas les autres secteurs. C’est le cas du non-résidentiel neuf, qui compte pour 19 % du chiffre d’affaires dans le Bâtiment. Les surfaces commencées et autorisées reculent de 14 % et 4 % respectivement. Seuls les bâtiments administratifs échappent à ce mouvement de fond pour l’instant, même si la production évolue à peine (+0,4 %).
Seule l'amélioration-entretien ressort en hausse
Quant au segment de l’amélioration-entretien (54 % de l’activité), il enregistre une réelle croissance, de près 3 % en volume, notamment grâce à la rénovation énergétique. La crise du neuf impacte toutefois fortement l’année 2023, qui se solde par une baisse d’activité de 0,6 %. Selon la FFB, elle entraîne dans son sillage la perte de 3 000 postes en un an, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein (ETP).
Enfin, la FFB note une recrudescence des défaillances dans la construction : sur les onze premiers mois de l’année, et par rapport à la période de 2019 (hors crise sanitaire), elles progressent de 2 %.
L’activité du Bâtiment toujours en berne en 2024
Selon les projections de la FFB, la récession se poursuivra dans le secteur en 2024. Ainsi, les mises en chantiers de logements neufs reculeront encore de 16 %, alors que les permis perdront 12 %, ce qui provoquera une chute d’activité de 21 % en volume.
Dans le non-résidentiel neuf, les surfaces commencées s’afficheront en retrait de 1,1 %. La bonne tenue des bâtiments administratifs, de l’hôtellerie et des bâtiments industriels se traduira par une hausse de 2 % des surfaces autorisées. Ce qui n’empêchera pas une baisse d’activité de ce segment de 6 %.
Dans l'amélioration-entretien, la FFB parie sur un léger tassement avec une croissance d’activité limitée à 1,6 % en raison de la mise en place progressive des nouvelles aides à la rénovation. Citons MaPrimeAdapt’, le programme EduRenov’ et le nouveau dispositif MaPrimeRénov, très orienté rénovation globale « et peinant à trouver son public », malgré un objectif ambitieux (1,6 milliard d’euros de crédits supplémentaires).
En 2024, le chiffre d’affaires bâtiment en volume annoncé par l’organisation professionnelle reculerait de 5,5 % et pourrait conduire à une chute rapide de 90 000 postes.
L'activité baisserait de 5,5 % en 2024 selon les projections de la FFB.