Impact en prévention

    La mise en place de dispositifs spécifiques pour les travaux en toitures assure une meilleure efficacité des équipements de protection et garantit une meilleure compatibilité avec les travaux.

    Quel dispositif choisir ?

    S16645 - cmistes 5

    Dans tous les cas où cela est possible, l’OPPBTP conseille de privilégier la mise en place d’un échafaudage de pied ancré à la façade, afin d’assurer la protection des opérateurs en bas de pente mais aussi le long des rampants. Dans ce cas, le fabricant de l’échafaudage devra certifier la capacité de son matériel à assumer cette fonction et indiquer, notamment, la répartition et la résistance de chacun des ancrages de l’échafaudage à la façade. Une étude d’adéquation est à établir dans ce cas par l’entreprise afin de formaliser ses besoins.

    La mise en place d’un échafaudage de façade peut également être envisagée par le Maitre d’Ouvrage, et/ou son CSPS, voire privilégiée, car ce matériel est plus adapté aux différentes configurations de façades et de toitures (décrochements, brisis, etc.) et aux besoins de chaque entreprise, si et seulement si l’harmonisation des besoins, et leur mutualisation ont pu être formalisées dans l’adéquation de l’échafaudage.

    Le garde-corps du dernier niveau de l’échafaudage devra comporter une protection intermédiaire (grille rigide ou filet de sécurité) et répondre aux caractéristiques des garde-corps de classe B ou C selon la pente de la toiture.

    Garde-corps

    Lorsque l’échafaudage périphérique ne peut être retenu comme moyen de protection et si le garde-corps est le moyen de protection sélectionné, qu’il s’agisse de travaux neufs, de travaux de réhabilitation, rénovation ou d’interventions ultérieures sur un ouvrage, il existe plusieurs modalités de fixation de garde-corps adaptées pour les rives de pignon.

    Pour rappel, selon la norme NF EN 13374+A1 relative à la conception et aux méthodes d’essai des protections périphériques provisoires, les garde-corps périphériques temporaires de chantier doivent comprendre une lisse haute et une lisse intermédiaire, pouvant être couplée ou remplacée par une protection intermédiaire (structure treillis ou filet de sécurité) ainsi qu’une plinthe, montés sur des potelets. Les dispositifs peuvent être fabriqués comme un ensemble monobloc.

    Un garde-corps est à considérer comme un ensemble, composés de ses lisses, des protections intermédiaires, des potelets, mais aussi des platines/inserts et fixations.

    S16645 - Classe garde-corps selon pente - NORME

    Selon la norme, les garde-corps se déclinent en trois classes différentes, A, B et C, et sont conçus et différenciés pour résister à des efforts qui varient selon l'angle d'inclinaison de la surface de travail par rapport à l'horizontale et de la hauteur de chute possible.

    Les garde-corps utilisés en bas de versants de toitures sont de classes B, voire C (ils doivent donc comporter une protection intermédiaire : grille rigide ou filet de sécurité) :

    S16645 - Garde-corps provisoire chantier - NORME Classe B

    • les garde-corps de classe B lorsque l’angle d’inclinaison de la surface de travail par rapport à l’horizontale est inférieur à 30° sans limitation de hauteur de chute, ou à 60° et que la hauteur de chute est inférieure à 2 mètres ;

    Garde-corps provisoire chantier - NORME Classe C

    • les garde-corps de classe C lorsque l’angle d’inclinaison de la surface de travail par rapport à l’horizontale est compris entre 30° et 45° sans limitation de hauteur de chute, ou entre 45° et 60° et que la hauteur de chute est inférieure à 5 mètres.

    NOTA : Dans le cas des versants de toiture, afin de faciliter le choix des protections collectives adaptées et afin de partager une définition favorisant les démarches de prévention, les hauteurs de chutes définies dans la norme NF EN 13374+A1 (2 et 5 mètres) pourront être assimilées à la longueur du rampant (sens perpendiculaire à la gouttière).

    Garde-corps : quelle fixation choisir ?

    Il existe plusieurs types de fixation de garde-corps conçus pour s’adapter, en mode provisoire, sur le dessus, en face latérale ou par le dessous de la charpente bois.

    On distingue principalement :

    Fixation garde-corps charpente bois 2 Crochets de fixation.

    • Les dispositifs à fixation mécanique sur le dessus de la charpente sont par exemple des crochets d’ancrage plats ou cambrés, fixés sur le dessus du chevron au moyen d’un étrier à boulons. La fixation peut également être réalisée soit par des pointes annelées, soit par des vis à bois, dont les dimensions et le nombre sont définis par le fabricant du dispositif. Certains dispositifs sont orientables afin de respecter l’angle d’inclinaison du garde-corps défini dans la norme NF EN 13374 +A1.Ce type de systèmes présentent l’inconvénient de devoir laisser de petites zones non couvertes au droit des ancrages et nécessitent l’intervention du personnel après le démontage du garde-corps, afin d’obturer les ouvertures laissées dans la couverture.

    • Les dispositifs à fixation mécanique sur une des faces latérales de la charpente sont par exemple des crochets d’ancrage torsadés fixés au moyen d’un axe à crampons. La fixation est également complétée par des vis à bois ou par des pointes annelées.

    Fixation garde-corps charpente bois 3 Crochet de fixation torsadé.

    Fixation garde-corps charpente bois 4 Axe à crampons.

    Fixation garde-corps charpente bois 5 Support orientable.

    • Les dispositifs à serrage manuel sur un ou plusieurs éléments de charpente s’adaptent aux dimensions des sections des pannes, chevrons et fermettes, dont ils épousent une partie du contour. Ils sont en général fixés sur la structure d’accueil par serrage manuel au moyen d’une tige filetée à poignée ou d’un levier. L’écartement du support de potelet par rapport à la panne sablière est réglable en fonction du débord de toit. Le support du potelet doit permettre de respecter les exigences d’inclinaison du garde-corps définies dans la norme NF EN 13374 +A1 et empêcher le déboîtement de ce dernier en cas de sollicitation du garde-corps.

    Fixation garde-corps sous-face charpente bois Fixation garde-corps par presse à levier.

    Fixation garde-corps charpente bois 7 Fixation par serre-joint orientable.

    Fixation garde-corps charpente bois 6 Fixation par serrage orientable.

    Garde-corps fixation charpente bois 2 Fixation par serrage par le dessous.

    En cas d’installation de ces différents dispositifs sur des parties de charpente en porte-à-faux, vérifier au préalable que leur résistance est suffisante.

    NOTA : quelle que soit la pente de la toiture, l’utilisation des différents systèmes de fixation doit permettre la mise en place d’un garde-corps de bas de versant, dont l’inclinaison :

    – ne doit pas s’écarter de la verticale de plus de 15° vers l’extérieur ou vers l’intérieur, pour les garde-corps de classe B ;

    – doit être comprise entre le plan vertical et la perpendiculaire à la surface de travail, pour les garde-corps de classe C.

    Fixer la protection efficacement

    Le choix de la protection collective temporaire à mettre en place en bas d’un versant de toiture doit faire l’objet d’une évaluation préalable des risques liés à son montage et à son adéquation avec les travaux à réaliser. Les dispositifs d’ancrage du garde-corps doivent être compatibles et adaptés, de par leurs formes et leurs dimensions, à la structure d’accueil à laquelle ils seront fixés. Celle-ci doit pouvoir résister aux efforts statiques et dynamiques pour lesquels le système de protection est conçu (norme NF EN 13374 +A1).

    Pour cela, une vérification préalable de la résistance de la structure d’accueil est nécessaire soit par le calcul soit par des essais. Les fourreaux, dans lesquels sont enfichés les potelets de garde-corps et faisant partie des dispositifs fixés à la structure d’accueil, doivent être équipés d’un dispositif de verrouillage (goupille, boulon, etc.) permettant d’assurer une liaison mécanique entre eux et l’antisoulèvement du potelet. En effet, une pente trop forte du plan de travail ou une longueur de fourreau insuffisante peuvent contribuer à faire sortir le potelet du fourreau en cas de sollicitation du garde-corps.

    Quel que soit le système de garde-corps utilisé, le fabricant est tenu de préciser dans une notice les exigences concernant leur mise en place sur la structure d’accueil (distance entre les fixations, modalités de pose, etc.).

    Pour les dispositifs à serrage manuel, la fixation à la structure d’accueil reposant principalement sur la force de serrage, il est impératif de connaitre et d’appliquer les instructions d’utilisation. Les équipements doivent notamment englober et/ou venir en buter des supports.

    Cas des fixations mécaniques par vissage :

    Vous reporter à la fiche Equipements de protections contre les chutes – Critères de performance - Fixation par vissage sur un support bois.

    Positionner les garde-corps à la bonne hauteur

    Garde-corps réhaussé toiture Protection toiture avec chien-assis

    La hauteur du plan de travail aux différents niveaux de la toiture doit également être prise en compte dans le choix des protections installées, pour compenser notamment un effet « courbe de chute » pour les salariés en fonction de leur position sur la toiture (notamment sur les « chiens-assis »).

    A cet effet, des protections réhaussées peuvent être mis en place afin d’assurer une protection de 1m minimum de hauteur par rapport au niveau de travail, en tenant compte de l’inclinaison et de la configuration de la toiture.

    Nota : Lorsque l’angle d’inclinaison de la surface de travail par rapport à l’horizontale est supérieur à 60° ou bien à 45° et que la hauteur de chute dépasse 5 mètres, les garde-corps périphériques ne constituent pas une protection appropriée.

    Dans ce cas, il conviendra d’utiliser :

    S15558 - Intervention toiture depuis PEMP

    • des équipements de travail adaptés pour réaliser les interventions en toiture (échafaudages, PEMP, etc.)

    Plate-forme intermédiaire versant toiture

    • des plateformes de travail intermédiaires en complément, en partie courante de la surface en pente, par exemple tous les 2 mètres ou tous les 5 mètres de hauteur de chute, respectivement pour les garde-corps périphériques des classes B et C.

    Quel est mon rôle en prévention ?

    Dans l’entreprise et sur le chantier, chaque niveau opérationnel (chef d’entreprise – encadrant de chantier - opérateurs, etc.) a un rôle à jouer dans la prévention des risques liés aux travaux en hauteur, et tout particulièrement lors de la mise en œuvre de protections collectives temporaires contre les chutes :

    Garde-corps en versant de toiture - Exemple de répartition des rôles et missions :

    Chef d’entreprise

    Encadrants de chantier

    (Conducteur Travaux / Chef de chantier)

    Opérateurs

    - Evaluation des risques pour les travaux en hauteur

    - Définition des règles, mesures de prévention (cadrage des modes opératoires)

    - Définition du matériel utilisable

    - Investissements, achats matériel

    - Etablissement des modes opératoires chantier (PPSPS + gestion situations de défaillance)

    - Choix du matériel le plus adapté + compatibilité des différents composants

    - Commande du matériel

    - Instruction et formation du personnel au poste

    - Contrôle régulier du respect des modes opératoires

    - Mise en œuvre, utilisation matériel

    - Respect des modes opératoires

    - Alerte en cas de défaillance, défauts sur le moyen de protection

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