Les apprentis du CFA de Quimper seront formés pour les interventions sur les matériaux contenant de l’amiante.

    ©CFA de Quimper

    Le Bâtiment CFA Finistère (Quimper) vient de mettre en place plusieurs formations « Prévention du risque amiante sous-section 4 » (intervention sur matériaux amiantés). Une initiative qui fait suite à un besoin exprimé par la Direccte (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), les organisations professionnelles mais aussi les entreprises et artisans de la région qui regrettaient un manque d’offres dans le sud du Finistère. Toutes les entreprises dont les salariés sont exposés à l’amiante doivent en effet leur faire suivre une formation obligatoire. «Les Direccte ont fait du risque amiante une priorité, témoigne Didier Lamade, directeur du CFA. Les contrôles se multiplient, ce qui va renforcer la prise de conscience, de la part des entreprises comme des donneurs d’ordre, qui ont l’obligation de faire des repérages avant les travaux pour identifier les matériaux amiantés.»

    Souvent moins conscients et informés de la présence d’amiante

    Particularité de ces modules : «Dans la plupart des autres CFA, ces formations sont proposées uniquement aux entreprises, en externe. Nous avons fait le choix d’intégrer également cette formation dans le cursus de nos apprentis en brevet professionnel, pour qu’ils disposent d’une plus-value à leur entrée dans le monde du travail», explique Didier Lamade. Concrètement, les apprentis, souvent moins conscients et informés de la présence d’amiante dans le bâti existant, bénéficieront de deux jours de formation (soit 14 heures), intégrés dans le cursus selon les disponibilités et les contraintes. Ils identifieront les opérations spécifiques pouvant entraîner la libération de fibres d’amiante, apprendront les procédures recommandées pour les interventions sur les matériaux contenant de l’amiante ou encore les principes de ventilation et de captage des poussières.

    Plate-forme pédagogique pour un coût de 58 000 euros

    Pour son projet de formation, le directeur du CFA a fait appel à Marc Sellier. À 52 ans, son parcours et son expérience ont fait mouche : après avoir notamment travaillé dans la mécanique de précision, le négoce dans le BTP et la logistique, il a été formateur-préventeur chez Amaxtéo, un institut de formation à la prévention des risques et à la remédiation des polluants du bâtiment. À charge pour lui de mettre en place le projet, qui a nécessité la création d’une plate-forme pédagogique pour un coût de 58 000 euros, pris en charge à hauteur de 10 % par la Direccte et 50 % par le CCCA-BTP.

    Roulotte mobile de décontamination

    Cette plate-forme associe une roulotte mobile de décontamination qui pourra, à terme, être mise à disposition des trois autres CFA regroupés au sein du réseau Bâtiment CFA Bretagne, avec des compartiments préfabriqués, fixes au centre de Quimper. De quoi imaginer toutes les situations auxquelles sont potentiellement confrontées les salariés. «La roulotte de chantier permet de mettre en scène tout le processus de décontamination, à savoir la circulation de l’air, les moyens de filtration, les douches…, explique Marc Sellier. Dans les compartiments, nous pouvons faire travailler les stagiaires sur une problématique particulière, par exemple les soliers pour le ragréage ou le retrait des produits amiantés, comme les dalles de sols. Ils permettent aussi de se former à la mise en place du balisage du chantier et des bâches de protection, à la phase de décontamination des matériaux et opérateurs, ou encore à la gestion des déchets».

    Trois types de public

    Les premières formations ont commencé au mois de mars 2021. D’une durée de deux à cinq jours pour les formations préalables (de 495 à 990 euros) et d’une journée pour les formations de recyclage (290 euros), elles regroupent six à huit personnes et s’adressent à trois types de public : l’opérateur de chantier, le personnel d’encadrement de chantier et, enfin, l’employeur ou l’encadrant technique qui rédige les procédures et a les compétences pour les faire appliquer. Une quatrième formation permet de cumuler les trois fonctions. Au-delà des cours théoriques en salle, elles incluent des mises en pratique (un tiers à 60 % du temps de formation, selon les publics).

    Parallèlement, des sessions d’une demi-journée sont proposées : formation à la sensibilisation au risque amiante pour rappeler aux entreprises et aux donneurs d’ordre leurs responsabilités, formation aux appareils de protection respiratoire (APR), et formation spécifique pour le personnel en charge des tâches administratives. Didier Lamade attend désormais avec impatience la fin de la crise de la Covid pour inaugurer officiellement les équipements et faire connaître cette nouvelle offre auprès des entreprises, avec l’ambition de réaliser quinze à dix-huit sessions par an.

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