Violence et harcèlement au travail

    ©Getty Images / Isayildiz

    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation internationale du Travail (OIT) appellent à des mesures concrètes pour répondre aux problèmes de santé mentale dans la population active. Deux nouvelles publications traitant de cette question ont été publiées fin septembre : les directives de l'OMS sur la santé mentale au travail et une note d'information dérivée de l'OMS et de l'OIT. On estime que 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année pour cause de dépression ou d’anxiété, ce qui coûte près de 1 000 milliards de dollars à l'économie mondiale.

    Le rapport de l’OMS sur la santé mentale dans le monde, publié en juin 2022, indique que sur un milliard de personnes vivant avec un trouble mental en 2019, 15 % des adultes en âge de travailler ont connu un trouble mental. Discuter de la santé mentale ou la révéler reste un tabou dans les milieux professionnels du monde entier.

    Formation des dirigeants

    Pour la première fois, l'OMS recommande une formation des dirigeants, afin de renforcer leur capacité à prévenir les environnements de travail stressants et à répondre aux travailleurs en détresse.

    « Il est temps de se concentrer sur l'effet néfaste que le travail peut avoir sur notre santé mentale », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS. « Le bien-être de l'individu est une raison suffisante pour agir, mais une mauvaise santé mentale peut aussi avoir un impact débilitant sur les performances et la productivité d'une personne. Ces nouvelles directives peuvent contribuer à prévenir les situations et les cultures de travail négatives et offrir une protection et un soutien en matière de santé mentale dont les travailleurs ont grand besoin. »

    Impliquer les travailleurs dans l'identification des RPS

    La note d'information conjointe de l'OMS et de l'OIT explique les directives de l'OMS en termes de stratégies pratiques pour les gouvernements, les employeurs et les travailleurs et leurs organisations, dans les secteurs public et privé. Pour les employeurs, l'atténuation des risques psychosociaux (RPS) peut être obtenue en intégrant la santé mentale dans leur système de gestion de la SST existant, indiquent l’OMS et l’OIT. Les travailleurs et leurs représentants devraient être impliqués dans l'identification des RPS au travail et devraient être informés et formés sur les mesures adoptées pour prévenir les risques associés. En plus d'un cadre juridique solide visant à prévenir les RPS et à protéger la santé mentale au travail, les deux institutions estiment qu’il doit être soutenu par des mécanismes de conformité adéquats, notamment par le biais de conseils, d'enquêtes et d'actions coercitives menées par des inspecteurs du travail compétents et formés.

    Approches participatives

    La note comprend également un tableau listant des RPS potentiels avec en regard des exemples d’actions organisationnelles possibles.

    Par exemple : promouvoir des approches participatives de la conception des tâches, organiser une rotation des tâches ou une refonte du poste en réponse au manque de variété du travail et à la sous-utilisation des compétences ou à la sous-qualification pour le travail ; investir pour améliorer les environnements de travail et les équipements, conformément aux exigences légales en matière de santé et sécurité, en consultant les travailleurs et/ou leurs représentants.

    La convention (n° 155) et la recommandation (n° 164) de l'OIT sur la sécurité et la santé au travail offrent un cadre juridique pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Cependant, seuls 35 % des pays déclarent disposer de programmes nationaux de promotion et de prévention de la santé mentale liée au travail selon l'Atlas de la santé mentale de l'OMS.


    La pandémie de Covid-19 a déclenché une augmentation de 25 % de l'anxiété générale et de la dépression dans le monde, exposant à quel point les gouvernements n'étaient pas préparés à son impact sur la santé mentale et révélant une pénurie mondiale chronique de ressources en santé mentale. En 2020, les gouvernements du monde entier n'ont consacré en moyenne que 2 % des budgets de santé à la santé mentale, les pays à revenu moyen inférieur investissant moins de 1 %.

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