Des doigts amputés par une toupie
Date : Octobre 2023
Adrien Gaudron et Didier Renouat
Un salarié est en train de fabriquer un cadre de porte. Pour rainurer la traverse haute, il monte une fraise à rainurer, sur l'arbre de la toupie, le tout surmonté d'un guide à bille, car la pièce est cintrée. Comme il n'a qu'une pièce à usiner et que la rainure est de faible profondeur, l'opérateur n'installe aucun dispositif de protection. Alors qu'il amène l'extrémité de la traverse au contact de l'outil, un rejet violent de la pièce se produit. La pièce de bois est éjectée. Plus rien ne s’oppose entre sa main gauche (qui maintenait l'extrémité de la pièce) et l’arbre en rotation, sa main est donc « projetée » contre les outils. Il perd deux phalanges, à l'index et au majeur.
Fiche accident parue dans PréventionBTP n°277-Octobre 2023.

© Lipsum
Pourquoi est-ce arrivé ?
- Il n'y avait aucun dispositif de protection.
- Aucun dispositif de maintien de la pièce (de type serre-pièces, butée d'attaque…) n'avait été installé.
- Le salarié n'avait pas utilisé de gabarit d'usinage.
- La vitesse de rotation était trop faible.
- Les outils utilisés n'étaient pas conçus pour un amenage manuel.
Un accident prévisible
Les outils d’une toupie peuvent tourner à 4 500 tours par minute, ce qui équivaut à une vitesse de plus de 150 km/h. En cas de rejet, c’est à cette même vitesse que le bois est projeté. Le temps de réaction pour éviter le contact entre la main de l’opérateur et l’outil tournant est de 2 millièmes de secondes. Il est illusoire, en cas de rejet et en l'absence d'équipements de protection adaptés, d'espérer échapper à la blessure.
3 pistes pour éviter l'accident
Solutions et ressources
Afin de sensibiliser les apprentis aux bons gestes et à la prévention, un formateur en menuiserie de CFA a eu l’idée de se mettre en scène dans des vidéos courtes, accessibles via un QR Code apposé directement sur chacune des machines à bois concernées.