Deux opérateurs, salariés d’un sous-traitant d'une entreprise de gros œuvre, interviennent sur le nettoyage d’un bassin de rétention d’eau situé au sous-sol d’un bâtiment. Après avoir vidangé le bassin avec une pompe thermique mise à disposition par l’entreprise de gros œuvre, ils replient cet équipement et procèdent au brossage et à l’évacuation des boues résiduelles du bassin.

    Durant cette tâche, ils éprouvent des douleurs, des vertiges et des nausées. Ils sortent du bassin et s’évanouissent. Un troisième salarié, d’une autre entreprise, à proximité du bassin, ressent les mêmes symptômes, mais parvient à prévenir les secours. Les trois salariés sont évacués au CHU le plus proche.

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    ©Lipsum

    Pourquoi est-ce arrivé ?

    • Les travaux se déroulaient dans un espace confiné au deuxième sous-sol d'un bâtiment.
    • L’entreprise sous-traitante n’a pas réalisé d'évaluation spécifique des risques liés aux travaux en milieu confiné.
    • L’entreprise a utilisé les équipements mis à disposition par l’entreprise de gros œuvre,
    • en l’occurrence une pompe thermique qui génère du monoxyde de carbone.
    • Il n’y avait pas de système d’extraction d’air vicié ni de ventilation forcée.
    • Les salariés n’étaient pas informés sur le risque lié au monoxyde de carbone et n’ont pas réagi dès l’apparition des premiers symptômes.

    Le monoxyde de carbone, un risque méconnu

    Le monoxyde de carbone est la première cause de mortalité par intoxication en France (accidents du travail et domestiques confondus).Une personne sur cinq pense être alertée par l’odeur en cas d’émanation de monoxyde de carbone, selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), alors que ce gaz ne dégage aucune odeur.Il n’existe aucun appareil de protection respiratoire filtrant (masque à cartouche) qui protège du monoxyde de carbone.

    3 pistes pour éviter l'accident

    1. Évaluer les risques spécifiques au travail en milieu confiné

    Outre les risques traditionnels (chute de hauteur, heurt…) l’intervention dans un milieu confiné peut exposer les salariés qui y pénètrent à une atmosphère présentant des risques pour leur santé et leur sécurité.

    Ces risques peuvent être dus à :

    • L’absence ou l’insuffisance de ventilation naturelle liées à la conception ou l’emplacement de l’ouvrage (fosses, silos, vides sanitaires, caves, égouts…)
    • La toxicité des matières, substances ou fluides qui y sont utilisés. L’accumulation de gaz liée à la décomposition des matières organiques présentes dans les réseaux (hydrogène sulfuré) peut provoquer une intoxication aiguë, voire mortelle.
    • La nature des travaux exécutés et les équipements mis en œuvre. Les équipements thermiques, par exemple, peuvent générer une concentration de monoxyde de carbone.

    2. Respecter les consignes de la notice du fabricant

    • La majorité des accidents en espaces confinés sont dus à une atmosphère déficiente en oxygène ou à la présence de gaz toxiques.
    • Procéder à un contrôle de l’atmosphère avant et pendant l’intervention (détecteur portable 4 gaz).
    • Mettre en œuvre une ventilation forcée permettant d’amener de l’air sain et d’extraire l’air vicié.
    • Privilégier l’utilisation d’équipements électriques ou canaliser les gaz d’échappement à l’extérieur de l’espace confiné.
    • Prévoir une procédure d’intervention en cas d’incident ou d’accident.

    3. Sensibiliser les opérateurs

    • Certains salariés pensent encore que la présence de gaz peut être détectée grâce à son odeur et qu’un masque à cartouche est suffisant pour se protéger. Ce n’est pas le cas avec le monoxyde de carbone.
    • Informer les salariés sur les risques liés au travail en milieu confiné.
    • Les former à l’utilisation des EPI (détecteurs, masques auto-sauveteurs…) et des équipements
    • de ventilation.

    Solutions et ressources

    ÉQUIPEMENT. Masque auto-sauveteur

    L’auto-sauveteur à génération chimique d’oxygène MSA SSR 30/100 est un appareil respiratoire d’évacuation. Il permet au porteur de respirer quelle que soit l’atmosphère ambiante, aussi bien dans les cas de déficience d’oxygène, qu’en présence de substances toxiques dangereuses. Grâce à sa taille, très compacte, et son faible poids, le dispositif peut être porté en permanence à la ceinture ou sur la poitrine, afin d’être immédiatement disponible en toute situation de risque. Il peut être actionné en quelques secondes et fournir de l’oxygène au porteur lors de son évacuation de la zone dangereuse, ou pendant l’attente d’un sauvetage. La durée d’utilisation varie de vingt à cent minutes, selon l’intensité de l’effort fourni par le porteur. 

    254 Fiche AT masque autosauveteur MSASSR30

    ÉQUIPEMENT. Balise de chantier

    La balise MultiAREA est composée d’une centrale sur chariot mobile avec un flash et une sirène d’alarme puissante. Il est possible de déployer jusqu’à six détecteurs explosimètres et/ou toxiques sur châssis. Un châssis peut recevoir un ou deux capteurs (sulfure d’hydrogène (H2S) et produits inflammables (LIE) par exemple). La centrale peut être alimentée sur secteur (220V) ou grâce à une batterie de 24 V. Ce système de détection de gaz périmétrique Atex a été conçu pour un déploiement rapide. Les gaz qui peuvent être détectés sont le monoxyde de carbone (CO), le sulfure d’hydrogène, l’oxygène et les produits inflammables.

    254 Fiche AT balise chantier MultiRAE

    ÉQUIPEMENT. Ventilateur portable antidéflagrant

    Cette gamme de ventilateurs est prévue pour toutes les applications d’extractionsde gaz ou vapeurs créant un risque d’explosion. Les modèles WPA sont montés sur un châssis tubulaire afin d’être facilement transportables d’un point à un autre en fonction de l’utilisation. Trois modèles sont disponibles suivant les débits requis. Le ventilateur portable modèle WPA-P-N/Ex de construction Atex est constitué d’un corps en acier, d’une hélice radiale en aluminium, d’un moteur antidéflagrant, positionné dans un châssis tubulaire antivibratoire. L’hélice radialeest montée directement sur l’axe du moteur. La virole d’aspiration et le corps sont équipés de liaisons en cuivre pour éviter les charges électrostatiques.

    254 Fiche AT EXPAIR ventilateur portable antideflagrant

    Le risque d'asphyxie ou d'intoxication dans le BTP.Travailler dans des lieux confinés peut induire un risque d’asphyxie ou d’intoxication. Certains gaz comme le monoxyde de carbone et le sulfure d’hydrogène sont extrêmement toxiques.

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