281 Maintenance des installations : opérations à risque

    ©DR

    Rémy Dupont est artisan électricien pour son entreprise 2EF, qu’il a fondée en 2010 à Laveyron, dans la Drôme. Avec ses trois salariés électriciens, il couvre un large panel d’interventions correctives. Lors des dépannages électriques, les situations de risque incluent les travaux sur des installations ou encore les travaux au voisinage de lignes sous tension. « La difficulté, c’est de parvenir à faire prendre conscience au client qu’il y a un risque évident », soupire le gérant. Certains clients peuvent résister à prendre les mesures de sécurité nécessaires. « Les habitations sont vieillissantes et sur de vieilles installations on peut observer des fils nus sous tension! » Il est important de mettre en sécurité les installations dangereuses, par exemple avec une boîte de dérivation, même si cela représente un coût supplémentaire pour l'entreprise. « Il faut avoir du tact et convaincre de la sécurité avant l'amélioration de l'habitat. »

    Formation et habilitation

    Les artisans travaillant seuls ne sont pas soumis aux habilitations électriques, bien qu’il soit recommandé de suivre des formations pour acquérir les compétences nécessaires. Chez 2EF, tous les salariés sont formés collectivement sur le terrain, en leur faisant réaliser des exercices pratiques durant les chantiers. « Nos formations et habilitations nécessaires incluent le BR (chargé d’intervention en basse tension, NDLR), le B2V (chargé de travaux au voisinage en basse tension, NDLR) et le travail en hauteur », précise le gérant. S’il n'est pas nécessaire d'avoir un chargé de consignation dans une entreprise – les employés peuvent consigner pour eux-mêmes – sur les gros chantiers, une personne est désignée pour gérer la consignation et le raccordement électrique du début à la fin des travaux. La prévention du risque électrique est essentielle pour garantir la sécurité des travailleurs et des clients. « Les entreprises doivent instaurer une culture de sécurité, en fournissant les formations et les équipements nécessaires, et en promouvant des pratiques sécuritaires sur les chantiers », conclut Rémy Dupont, également conseiller professionnel à la Capeb. 

    « La difficulté, c’est parvenir à faire prendre conscience au client qu’il y a un risque évident. »

    « Pas formé, pas toucher ! »

    Rémy Dupont plaide pour une spécialisation des entreprises d’électricité, bénéfique à terme pour l’emploi et la filière : « Si on n’est pas formé, on ne connaît pas le risque donc on ne touche pas. L’époque où un artisan faisait tout est révolue. Notre entreprise se spécialise et face à des demandes spécifiques, je préfère orienter vers des homologues plus experts. Nos métiers du bâtiment ont du mal à recruter du personnel compétent, mais si on arrive à se spécialiser dans un domaine, on pourra mieux former les gens. En tant qu’électricien, on est rarement concurrent direct ! La cotraitance est sûrement la meilleure solution car chacun a ses spécialités : domotique, maison neuve, rénovation, photovoltaïque, IRVE (Infrastructure de recharge pour véhicules électriques, NDLR)… »

     

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