Le BTP, mais aussi les autres secteurs et la société tout entière

Le changement climatique s’intensifie et impacte toutes les activités humaines. Pour Christian Clot, chercheur et fondateur du Human Adaptation Institute, l’une des clés de la prise de conscience consiste à rendre tangible la réalité de la chaleur extrême. C’est tout l’objet de sa « chambre climatique » (récemment vue à Batimat), un simulateur capable de recréer des conditions caniculaires et d’offrir, selon lui, « un électrochoc émotionnel » : au-delà du chiffre sur le thermomètre (50°C à l’ombre), la canicule se traduit par une pression physique et psychologique redoutable. Quelles actions mener pour réduire les risques et mieux s’adapter ? Le secteur du BTP module les horaires de travail, privilégie certains équipements adaptés ou planifie plus de pauses. Toutefois, Christian Clot prévient : « Nous ne pourrons pas nous mettre au chômage technique durant des mois lorsque ces périodes de canicule se multiplieront. Un changement global des organisations est nécessaire, car les décisions prises uniquement entreprise par entreprise ne suffiront pas. » Et de citer d’autres industries également concernées comme l’agriculture, les transports aériens, ou encore les services de secours, très exposés et souvent sans moyens suffisants. Le récent Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) a le mérite d’exister, mais reste largement sous-doté financièrement, selon le chercheur. Au-delà des mesures techniques, un volet socio-éducatif s’avère indispensable : « Apprendre à bien boire, gérer la fatigue nocturne, réfléchir à de nouveaux rythmes de travail : ces choix ne relèvent pas que de la sphère professionnelle, mais d’une transformation profonde de la société. »