284 Dossier EPI Mohamed Trabelsi

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Alors que le mois de mars 2025 fut le plus chaud jamais enregistré en Europe selon l’observatoire Copernicus, les entreprises du BTP mettent à jour leur DUERP face aux vagues de chaleur à venir. Le point avec Mohamed Trabelsi.

Quelles mesures organisationnelles l'employeur peut-il mettre en place?

En premier lieu, le plan d’action mentionné explicitement dans le DUERP doit associer le maximum de parties prenantes, dont le maître d’ouvrage, le maître d'œuvre et le coordonnateur SPS, tout en restant entre les mains de l’employeur, qui connaît le mieux les risques de son activité. Il peut adapter les horaires, limiter le temps d’exposition, augmenter la fréquence des pauses, etc. Il peut également prendre des mesures pour limiter la charge physique par rapport aux enjeux de température, par exemple avec plus de mécanisation de certaines tâches. Par ailleurs, il y a un enjeu de renforcement de la vigilance partagée et collective et d’anticipation d’exigences complémentaires, comme la mise à disposition de trois litres d’eau fraîche par salarié et d’un espace ombragé, ventilé et rafraîchi.

Quels équipements de protection individuelle privilégier?

D’abord, il est nécessaire d’adapter les EPI aux fortes chaleurs. Ensuite, on propose des équipements contre la chaleur et le rayonnement solaire. Le protège-nuque, qui peut être rafraîchissant et accompagné d’une protection UV, et les vêtements longs qui protègent le corps sont très importants. Un tee-shirt à manches courtes qui revendique une protection UV est une aberration. Cette couverture des bras et des jambes offre d’ailleurs une protection face à la propagation des tiques lors des vagues de chaleur. Par ailleurs, certains dispositifs innovants peuvent s’avérer précieux, comme ces capteurs autour du bras qui vont mesurer la température corporelle et alerter en cas de risque de coup de chaleur.

Comment circonscrire au mieux le risque UV?

Pour les UV, il n’existe aucun chiffre de sinistralité lié au travail en France. On sait qu’il y a 150 000 cas de carcinome cutané chaque année, un cancer fortement corrélé à l’exposition aux UV. Or, l’Organisation internationale du travail estime qu’un décès sur trois de cancer cutané est lié au travail. Pourtant, en Allemagne ils sont reconnus comme maladie professionnelle, avec quatre mille cas par an ! Face à ce risque, certains vêtements et lunettes de protection certifiés permettent de se protéger des UV, et le site www.soleil.info, reconnu par l'OMS, donne l’indice UV sur toute la France, la Réunion et la Martinique.

Certains dispositifs innovants peuvent s’avérer précieux, comme ces capteurs autour du bras qui vont mesurer la température corporelle et alerter en cas de risque de coup de chaleur. 

Mohamed Trabelsi, responsable développement et projets spécifiques au sein de l'OPPBTP

Ingénieur de formation, Mohamed Trabelsi est responsable développement et projets spécifiques au sein de la direction technique de l’OPPBTP. Il est chargé des enjeux liés au changement climatique et spécifiquement des fortes chaleurs.

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