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Dossier - Témoignage

« Travailler avec le maximum de sécurité, de précision et de rapidité »

Grutier expérimenté, Fabrice Jourdes évoque son parcours professionnel, l’évolution de son métier et la gestion des risques récurrents.

Dernière mise à jour le : 27/05/2025

« Travailler avec le maximum de sécurité, de précision et de rapidité »
295 Dossier - La grue, un matériel sous surveillance

Fabrice Jourdes, grutier du groupe Legendre, a vu son métier évoluer. Aujourd'hui, le matériel dont il dispose l'aide à anticiper les situations dangereuses.

Fabrice Jourdes, grutier du groupe Legendre, résume les tâches qui lui incombent sur le chantier : « Avec une grue, une cabine et des commandes, transporter les charges d’un point A à un point B avec le maximum de sécurité, de précision et de rapidité. » Sur le chantier bordelais où il opère actuellement, il fournit comme à son habitude plusieurs postes de travail, les banches, les poutres, les planchers, s’appliquant à « approvisionner, au bon endroit au bon moment ». Avant d’être embauché en CDI, en janvier dernier, il a travaillé pendant six ans comme intérimaire. Avant encore, pendant vingt ans, il a exercé son métier à la Socae, devenue Eiffage, à Limoges avant de s’installer dans le Bordelais. Ces années de pratique de la grue ont forgé son expérience.

L’assistance à la conduite

Depuis son premier CACES® obtenu en 1998, Fabrice Jourdes constate d’énormes évolutions dans son métier. « À cette époque, les grues à tour dataient des années 1980, témoigne-t-il. À part l’anémomètre, tout a changé, à commencer par l’aide à la conduite. Les caméras situées à l’aplomb du moufle couvrent les zones mortes et permettent de zoomer. » L’ensemble des données à sa disposition (indications de charge et de portée) contribuent à son efficacité et à sa sérénité, comme à celles du chantier. Son travail, dit-il, exige cependant de la constance et de la concentration. « Ce n’est pas le même effort qu’à d’autres postes, mais la fatigue se manifeste en fin de journée»

En relation constante avec le sol

Bien qu’isolé dans sa cabine, Fabrice Jourdes reste en relation constante avec les équipes au sol. Présent au montage de la grue, il participe au positionnement de la cabine lors de la fixation de la flèche et de la contre flèche. « En phase opérationnelle, je communique par talkie-walkie avec les chefs d’équipe de chaque section et l’assistant chef de chantier », explique-t-il. Le planning des opérations lui est transmis le matin lors de sa prise de poste. Son rôle en matière de sécurité a-t-il évolué ? Le matériel et les informations dont dispose aujourd’hui le grutier l’aident à anticiper une situation dangereuse. « Je suis particulièrement vigilant sur l’élingage, le poste qui comporte le plus de risques. » Le grutier identifie les élingueurs formés à la bande fluo sur leur casque. « Si j’estime que le colis n’est pas bien élingué, je ne lève pas la charge»

Le vent, risque premier

Constant ou en rafales, le vent est considéré comme le plus gros risque auquel le grutier peut être confronté. « Quand le vent atteint 50 km/h, une pré-alarme se déclenche et à 72 km/h on doit cesser l’activité et mettre la grue en girouette, rappelle Fabrice Jourdes. Si cette règle est appliquée, il n’y a pas de raison que l’accident survienne ». Et d’ajouter : « Les chefs de chantier sur ce point sont très raisonnables. »

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