Chantier du conservatoire de Montbéliard : l'entreprise Parietti insuffle ses compétences sur la prévention
Date : 25/07/2022
Loïc Féron

- L’entreprise Parietti met à contribution son savoir-faire dans les ouvrages d’art.
- Ses investissements (formation, matériel) se concrétisent au profit de la prévention.
Article paru dans PréventionBTP n°263-Juin 2022-p. 13
Identité
Maîtrise d'ouvrage : Pays de Montbéliard Agglomération
Maîtrise d'œuvre : cabinet Jacques Ripault Architecture, Betom, Lasa, Scènévolution et Cap Terre
Groupement d'entreprise (gros œuvre) : Parietti, TED
Effectif : 20 personnes (gros œuvre), une quarantaine (autres corps d'état)
CSPS : ACE BTP
Début des travaux : septembre 2020
Fin des travaux : fin 2022
Coût : 11,7 millions d'euros HT dont 3,2 millions pour le gros œuvre
OPPBTP : Virginie Mangel, ingénieur de prévention, agence Bourgogne-Franche-Comté

Le nouveau conservatoire de musique, de danse et d'art dramatique de Montbéliard (Doubs) sera d'ici à la fin de l'année l'élément structurant de la zone des Blancheries, une ancienne friche en cours d'aménagement. Le bâtiment de 6 000 m² sur quatre niveaux va donner accès à une série de salles de musique, un centre de ressources et un grand auditorium sur deux niveaux. Positionnée sur ce marché public avec la société TED, Parietti est mandataire de la partie gros œuvre*. Sur ce chantier emblématique, l'entreprise locale fait la démonstration de son savoir-faire et de la qualité de ses investissements, tant en matériels qu'en formations dédiées à la prévention.
Des modes opératoires adaptés à l'ouvrage
Atypique, l'ouvrage l'est par sa fonction. « Pour des raisons acoustiques, aucune des salles de musique n'est à angle droit », commente Thomas Boucland, ingénieur projet et conducteur de travaux sur l'opération. Il l'est aussi par sa forme. « Aux volumes du hall et de la salle de spectacle s'ajoutent des porte-à-faux de grande hauteur, qui impliquent des décaissés, des voiles d'un étage, beaucoup de reprises de charge et la mise en œuvre de poutres de grande portée. » La pose des vingt-deux poutres en béton, qui composent la structure du plafond de l'auditorium, a été l'une des étapes les plus délicates du chantier. L'entreprise Parietti a dû adapter ses modes opératoires et mettre à contribution le matériel qu'elle utilise habituellement pour de grands ouvrages d'art.
Des formations dédiées à la sécurité
Au démarrage du chantier, une formation, animée par l'OPPBTP, a été dispensée aux compagnons. Après l'atelier de la matinée, le regroupement de l'après-midi a permis d'envisager des améliorations en matière de prévention, comme l'intégration, dès la phase de préparation, de réservations dans les éléments préfabriqués permettant la fixation des garde-corps. « Ce chantier est l'occasion de mettre à profit sur le terrain les nouveautés insufflées à notre démarche de sécurité », explique Patrice Munsch, directeur opérationnel de Parietti. Une formation sur les questions de pilotage et de sécurité a aussi été délivrée aux encadrants, puis aux chefs d'équipe avant les opérateurs. « Dans le cadre de ce chantier, des investissements ont été réalisés pour renouveler le matériel, notamment le parc de tours d'étaiement, commente le dirigeant. Avec les formations, ils constituent le socle du plan d'action qui doit accompagner l'entreprise vers une politique de sécurité intégrée. »
* Avec les sociétés TED (génie civil, désamiantage et couverture) et Lacoste (bâtiment et travaux publics), Parietti (ouvrages d'art) est l'une les trois entités du Groupe V (150 personnes).
Ce chantier est l'occasion de mettre à profit sur le terrain les nouveautés insufflées à notre démarche de sécurité.
Réemploi, coordination, gestion des déchets…
L'entreprise Parietti combine l'acquisition de matériel neuf avec le réemploi d'équipements existants. Sur ce chantier,
les nouvelles tours d'étaiement avec système de garde-corps et montage en sécurité réutilisent les échelles d'accès. Pour un montage robuste et en sécurité, les ciseaux habituels ont été remplacés par des garde-corps MDS indémontables.
Des réunions hebdomadaires rassemblent les représentants de l'ensemble des entreprises sur les questions de sécurité et de coordination des travaux. Dans le cadre du CISSCT, une réunion interentreprises est organisée tous les trois mois par la coordination SPS. « La fréquence des audits et des causeries et, plus globalement, l'animation prévention intégrée, sont un plus pour ce chantier », commente Jean Fuchs, responsable QSE du Groupe V.
La bonne gestion des déchets sur chantier est assurée par la mise en service de bennes de tri (ferraille, bois, DIB) ainsi que par la prise en compte des déchets dangereux, comme les aérosols de chantier envoyés en filière d'élimination spécifiques.
Focus sur les actions de prévention

Circulations
L’aménageur de la ZAC a mis une parcelle de terrain à disposition du chantier pour créer une aire de circulation (à sens unique) à l’intention des camions de livraison. Le petit parking intérieur a été complété par une zone de stationnement extérieure dédiée aux compagnons.
Les visites, moments propices à la remontée d'informations
Une réunion du CSE de l’entreprise a été organisée sur le chantier de telle façon que ses membres puissent en faire la visite, rester ainsi au contact du terrain et de ses problématiques et apporter leur pierre à l’édifice. Toute visite de chantier est un moment d’échange propice à la remontée d’informations. Ce chantier en particulier est important pour l’agglomération mais aussi pour l’entreprise Parietti, qui y retrouve l’un de ses clients historiques. Nous avons à cœur de bien faire, tant sur le plan de la qualité que de la sécurité et de l’environnement.
Patrice Munsch, directeur opérationnel Parietti
Une garantie sur le tri et la collecte des déchets
L’acoustique intérieure mais aussi les sons émergents sont des enjeux majeurs de cette construction, qui doit tenir compte de la proximité d’une maison de retraite et de logements d’habitation. Au travers de la charte « chantier propre », le bureau d’études Cap Terre apporte par ailleurs une garantie sur le tri et la collecte des déchets et sur la propreté du chantier. Des réunions sur sites ont lieu tous les deux mois avec l’ensemble des intervenants.
Emmanuel Rho, directeur bâtiment, patrimoine et régie d'entretien, Pays de Montbéliard Agglomération
Les conducteurs de travaux ont un regard sécurité sur le chantier
Un travail de fond a été fait en amont par les conducteurs de travaux pour anticiper l’adaptation des modes opératoires. Issu de la certification Mase obtenue par l’entreprise Parietti en 2021, le système de management QSE intégré prévoit que les conducteurs de travaux réalisent eux-mêmes des audits. Ils ont, de fait, un regard sécurité sur le chantier. La démarche menée depuis plusieurs mois porte ses fruits. L’encadrement est impliqué et les compagnons le sont aussi, de plus en plus.
Jean Fuchs, responsable QSE du groupe V
Le + prévention : Travaux en hauteur : maîtrise du risque à tous les postes

Méthodologie
Habituellement mises en œuvre sur des chantiers d’ouvrages d’art (tabliers de pont), les tours d’étaiement auto-stables (Mills) servent ici à traiter les avancées en façade. Cette adaptation d’un mode opératoire permet de reprendre de grandes charges sur les portes-à-faux du bâtiment à des hauteurs de deux ou trois niveaux. Le dispositif permet aussi de monter en sécurité sur ces débords de façade au moment de la pose de poutres et du coffrage de dalles.