En résumé

    ● Une préparation cruciale pour réussir en un temps contraint l’expérience acquise sur le précédent viaduc.
    ● Des enjeux de prévention intégrés.


    Dossier paru dans PréventionBTP n°278-Novembre 2023-p. 15

    Photo : Chantier du mois Viaduc Porte de Gesvres 1.1.

    Chantier du mois Viaduc Porte de Gesvres 1.1.

    Ouvrage d'art

    Poser une charpente de 750 tonnes sur ses appuis au-dessus d’une autoroute en réduisant les nuisances est un défi, relevé avec brio.

    Lexcitation est palpable sur le chantier de la Porte de Gesvres en cette nuit du 13 au 14 juin 2023. Durant quelques heures seulement, une portion de l’autoroute A11 est coupée à la circulation afin de permettre le lancement de la charpente de ce viaduc, élément clé des travaux d’aménagement en cours visant à relier le périphérique est au périphérique nord. L’objectif ? Fluidifier le trafic pour les 87 000 véhicules qui empruntent cette portion chaque jour via cet échangeur grâce à l’installation de trois ouvrages d’art, dont ce viaduc. Le temps est compté pour poser la charpente du viaduc de 750 tonnes sur ses appuis. Ses mensurations donnent la mesure de l’opération : 106 mètres de long pour 14 mètres de large, posée à 6,5 mètres de hauteur sur trois travées de part et d’autre de l’autoroute. Éric Bon, responsable de l’aménagement de la Porte de Gesvres pour Vinci Autoroutes, détaille les étapes qui ont précédé le lancement en lui-même : « Lors de la phase de levage, la charpente est soulevée grâce à des vérins hydrauliques afin d’y positionner deux chariots (modules de transport autopropulsés, lire ci-contre, NDLR), qui vont élever la structure à la bonne hauteur. » Quelques minutes après la coupure du trafic routier, la charpente va être transportée d’un seul tenant vers ses appuis au niveau des culées d’extrémités et des piles centrales. « Si le déplacement de la charpente est estimé à moins de deux heures, une fois au niveau des appuis, nous devons parvenir à l’ajuster avec une précision de l’ordre du centimètre. » Cette phase de dévérinage – ajustement et pose – va durer jusqu’au petit matin, avant la réouverture de l’autoroute aux automobilistes.

    Un chantier en maîtrise d'ouvrage zéro accident

    Côté prévention, le chantier est en Moza (maîtrise d’ouvrage zéro accident. « Ceci implique des procédures strictes en termes de sécurité, qui portent leurs fruits, confirme Éric Bon. Depuis dix ans, en maintenant cette exigence, on tend vers le zéro accident. La validation de sous-traitants passe par le mémoire sécurité, la souscription à une charte d’engagement et la participation aux formations sécurité. » Après le succès de cette opération nocturne, le viaduc sera finalisé avec le bétonnage du tablier et des longrines, avant l’ouverture de l’échangeur à la circulation automobile d’ici à quelques mois.

    Depuis dix ans, en maintenant cette exigence, on tend vers le zéro accident. 

    Des techniques pour assurer la continuité de la circulation automobile

    Le chantier est conduit en coactivité avec le fonctionnement normal de l’autoroute A11 et du périphérique nantais autour desquels sont conduits les travaux. Si les flux sont strictement séparés, l’ensemble du personnel sur le chantier reste exposé à un fort volume sonore et à de la fatigue cognitive, prévenus grâce à des EPI adaptés.

    Le phasage des travaux nécessite d’adapter les schémas de circulation sur le site et les lieux de travail. « Par exemple, lorsqu’on travaille sur le périphérique nord, on va alterner des séquences soit sur la rive extérieure soit sur la partie centrale, explique Éric Bon, Vinci Autoroutes. Les accès ne sont pas les mêmes, et font donc l’objet de plans qui sont systématiquement mis à jour et transmis à tous 
    les intervenants. »

    Les « risques exportés » sont également pris en compte tout au long de l’opération. Il s’agit des risques engendrés par le chantier sur les parties prenantes externes, comme les salariés de l’exploitant Cofiroute et les usagers de l’autoroute. Un rôle supplémentaire pour le coordonnateur SPS spécifique à ce type de chantier, « L’exploitant est très impliqué et joue le rôle de partenaire fort, avec une réunion hebdomadaire consacrée spécifiquement à ce sujet », souligne Matthieu Trichet de Presents.

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