En résumé

    Le chantier comporte trois sections progressant par phases.
    L’accueil joue un rôle déterminant.

    Photo : #261_CDM La Roya_Ouverture 2

    Crédit photo : Frédéric Vielcanet

    #261_CDM La Roya_Ouverture 2

    Travaux publics

    Le 2 octobre 2020, la tempête Alex coupait du monde les habitants de la vallée de La Roya. Depuis, le groupement d’entreprises compose avec les contraintes environnementales pour rétablir les voies d’accès.

    Pour accéder au village de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), il faut encore, en ce mois de janvier, franchir plusieurs ponts provisoires. Quinze mois après les ravages causés par la tempête Alex, les travaux d’urgence battent leur plein. Trente-cinq kilomètres de voirie et une dizaine de ponts ont été détruits, ainsi que près de quatre cents logements. Le drame a fait dix morts et huit disparus. Derrière la gare SNCF, un terrain sert de base arrière logistique au groupement d’entreprises désigné par le conseil départemental pour reconstruire les infrastructures routières.

    Un mur de soutènement de 500 mètres

    Sur les deux cents brèches recensées, les numéros 2&3 où nous nous rendons se situent sur la RD91, en direction de la vallée des Merveilles. À cet endroit, la route a totalement été emportée par le flot. « Le choix a été fait de créer un mur de soutènement de 500 mètres de long qui englobe les deux brèches, explique Jean-Philippe Disdero, chef de chantier principal de l’entreprise Garelli. Cette option impacte moins le lit de la rivière et son écoulement» Depuis l’aval vers l’amont, le chantier de construction de l’ouvrage comporte trois sections qui progressent par phases : terrassement, bétonnage des semelles – après travaux en souille – et coulage du voile béton (lire p. 18). « Le phasage est essentiel pour éviter les interférences entre personnes. Qui plus est, dans un contexte où la rivière peut du jour au lendemain se transformer en torrent, ce chantier exige beaucoup d’anticipation. »

    Des quarts d’heure sécurité spécifiques

    Sur le plan des effectifs, le chantier est organisé en quatre équipes, chacune disposant d’un secteur et d’un responsable. Associées à une météo hivernale, les difficultés d’accès des engins et véhicules font partie des contraintes environnementales. « Plus globalement, la sécurisation des personnes a été pensée dès la conception pour que nos équipes disposent des meilleurs moyens, outils et méthodes », commente Émeric Savy, conducteur de travaux de la Nouvelle Sirolaise. Sur ce chantier hors norme, qui fait appel à l’insertion professionnelle, l’accueil joue un rôle déterminant. Installations, organigramme, postes de travail, procédures de secours… un entretien individuel permet de cerner au mieux l’environnement de travail, les aspects prévention sont ensuite repris par des quarts d’heure sécurité spécifiques à chaque phase, comme les circulations autour des machines lors du terrassement.

    « Dans un contexte où la rivière peut du jour au lendemain se transformer en torrent, ce chantier exige beaucoup d’anticipation ».

    Une main-d’œuvre locale qui monte en compétences

    Confrontés à de forts besoins de main-d’œuvre, les chantiers de reconstruction de la vallée peuvent compter sur les salariés des entreprises locales intégrées au groupement et au personnel intérimaire proposé par T’Plus, une agence d’emploi et d’accompagnement. « Une entreprise de TP locale comme Pastorelli apporte sa connaissance du terrain et de l’urbanisme local, commente Nicolas Roland, responsable QSE, de la Nouvelle Sirolaise. Quant à l’insertion professionnelle, c’est à terme une source de recrutement. »

    Faute d’expérience significative dans les métiers de travaux publics, le personnel issu de l’insertion est dans un premier temps assigné à des tâches basiques. « Certaines personnes ne connaissant pas les dangers d’un chantier de TP, il est d’autant plus important de garder la même équipe sur les mêmes postes. Cette organisation facilite l’accueil, la montée en compétences et la sensibilisation aux risques ». L’apprentissage de la prévention vaut aussi pour les entreprises locales, peu familières de ce type d’ouvrage, mais disposant des savoir-faire pour s’y adapter.

    Via l’entreprise d’insertion, les intérimaires peuvent suivre une formation d’une semaine avant de réintégrer le chantier pour un cycle de mise en pratique. Le travail y gagne en unité, en performance et en sécurité. « Au sein du groupement, nous faisons en sorte d’harmoniser les messages de prévention selon les populations ciblées et en complémentarité avec le travail du CSPS. De telle sorte que tout le monde travaille au diapason. »

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