270 Dossier photo ouverture

    ©JCP Entreprise

    En résumé

    ITE : des mesures particulières contre les chutes de hauteur sont à mettre en place.
    Le guide de l'OPPBTP regroupe les pratiques de prévention adaptées.

    Dossier paru dans PréventionBTP n° 270-Février 2023-p. 6

    Plus de 7,2 millions de logements en France (19,5 % du parc) ont un bilan énergétique de classe F ou G du diagnostic de performance énergétique (DPE), selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE). Dans le cadre de la loi Climat et résilience, ces « passoires énergétiques » doivent être rénovées et depuis le 1er janvier 2023, les logements qui consomment plus de 450 kWh par mètre carré et par an sont interdits de mise en location. Or, effectuer des travaux d’isolation intérieure s’avère compliqué dans des logements occupés. L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) constitue alors une solution particulièrement adaptée puisqu'elle ne nécessite pas d'accéder aux logements.

    L’ITE, une solution courante pour la rénovation

    L'isolation thermique par l’extérieur (ITE) est une technique qui consiste à rapporter une couche d'isolant sur la façade d'un bâtiment pour améliorer ses performances thermiques, ce qui participe à la réduction des consommations d'énergie. Pour réaliser les travaux d’ITE, l’équipement le plus couramment utilisé est l’échafaudage de pied. Cependant, le positionnement de l’échafaudage par rapport à la façade, au début des travaux, implique des moyens de protection contre les chutes de hauteur. À l’avancée des travaux, une évolution de ces moyens est nécessaire pour permettre leur réalisation tout en protégeant les travailleurs. En octobre 2022, l’OPPBTP a publié le guide « ITE par enduit sur isolant-Mettre en œuvre les bonnes pratiques lors de travaux d'isolation thermique par l'extérieur avec un isolant rigide » ayant pour but de proposer un cadre organisationnel et technique pour l’ensemble du processus des travaux, de la préparation à la réalisation. « Ce guide répond à une vraie attente du marché, compte tenu des exigences de performance énergétique réglementaires, pour la construction neuve mais également dans le cadre de la rénovation des bâtiments anciens, particulièrement concernés par la technique d’ITE », précise Valérie Tournier, responsable du domaine enveloppe second œuvre au sein de la direction technique de l’OPPBTP. « Le point spécifique du positionnement de l’échafaudage par rapport à la façade, lié à la prévention des risques de chute de hauteur, posait question, et la FFB a sollicité l’OPPBTP pour contribuer à apporter une réponse. »

    Quelles protections contre les chutes de hauteur?

    C’est Gabriel Staniul, responsable technique du Sfece (Syndicat français de l'échafaudage, du coffrage et de l'étaiement) qui nous en détaille les enjeux. « Les panneaux d’isolant déployés pour les opérations d’ITE, souvent supérieurs à 20centimètres d’épaisseur, nécessitent d’éloigner d’autant l’échafaudage de la façade. Or depuis 1965, la réglementation impose les éléments de protections collectives sur les planchers d’échafaudages distants de plus de 20centimètres de la façade. Malheureusement, le garde-corps posé côté intérieur, pour remplir cette fonction, représente une gêne dans les gestes du professionnel. Il implique également des opérations de modification de l’échafaudage à l’avancée du chantier. » Le développement de l’ITE avait incité les fabricants d’échafaudages à développer des solutions techniques alternatives (consoles extensibles ou rabattables…), qui n’ont cependant pas rencontré leur public « ni du côté des entreprises en propre, car ces éléments complémentaires constituent un coût considéré comme non négligeable, ni du côté des loueurs, car ces matériels spécifiques sont difficiles à rentabiliser. » Résultat, ces équipements restent peu visibles sur les chantiers et peu connus des entreprises.

    270 Dossier ITE 2e photo (isolant) Lorsque l'isolant est posé, après un temps de séchage préconisé par le fabricant du produit de collage, 24 heures minimum, il peut être considéré comme partie intégrante de la façade.


    « La problématique était de trouver une méthodologie pour travailler en sécurité, dans de bonnes conditions, et économiquement réaliste pour l’entreprise », expose Valérie Tournier. Et qui ne soit pas sujet à interprétation. « Une enquête menée par la FFB auprès des entreprises a montré qu’un certain nombre d’entre elles ôtaient les protections collectives après la pose de l’isolant, lorsque la distance à l’échafaudage était redevenue inférieure à 20centimètres. La pertinence de cette pratique, avec un isolant ne constituant pas un élément structurel de l'ouvrage, n'avait cependant pas été vérifiée. »

    Isolation thermique par l'extérieur : une démonstration par essais

    Un programme d’essais, élaboré en concertation avec les professionnels de la filière, a permis de démontrer que lorsque l'isolant est posé, après attente du temps de séchage préconisé par le fabricant et au minimum 24 heures, celui-ci peut être considéré comme partie intégrante de la façade. En conséquence, la situation devient conforme à ce qui est demandé par le Code du travail. La Direction générale du travail a validé cette démonstration. Cette avancée valait bien un guide récapitulatif des bonnes pratiques en termes de prévention des risques. 

    Le point spécifique du positionnement de l’échafaudage par rapport à la façade, lié à la prévention des risques de chute de hauteur, posait question.

    En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies. Ceux-ci nous permettent de connaitre votre profil preventeur et d’ainsi vous proposer du contenu personnalisé à vos activités, votre métier et votre entreprise. En savoir plus