En résumé

    La création d‘une fonction de référent pour identifier et prévenir les risques.
    Des investissements réguliers, parfois avec le soutien d’organismes publics.

    Reportage paru dans PréventionBTP n° 270-Février 2023-p. 22

    Photo : 270 Entreprise Besa photo ouverture

    Crédit photo : Jean-Baptiste Vetter

    270 Entreprise Besa photo ouverture

    C’est un chantier qui fait rêver, davantage par son prestige que son ampleur. L’entreprise Besa a récemment refait la peinture de deux candélabres de la place de la Concorde. La mission a valeur de test en attendant – peut-être – la réfection de tous les lampadaires afin de redonner son lustre à la place historique de Paris, avant les Jeux olympiques. Voilà un signe de reconnaissance et une jolie carte de visite pour la PME installée à Chilly-Mazarin, qui se définit avec poésie comme un « peintre de la ville ». Depuis plus d’un quart de siècle, elle redonne éclat aux lampadaires, poteaux indicateurs et autres mobiliers urbains, enlève graffitis et affiches qui dénaturent les rues.
    Est-ce à force de rouler sur les routes d’Île-de-France, de croiser des réverbères et des panneaux de signalisation pas toujours bien entretenus, que Didier Sancy a choisi de rendre nos villes plus belles ? Chauffeur de bus à la RATP, il décide de changer de route en 1988 et rejoint Besa, avant de reprendre les rênes de l’entreprise en 1995. « Elle était déjà spécialisée dans les travaux de peinture sur voirie, je l’ai développé en conservant cette particularité. C’est une activité qui exige un réel savoir-faire. Je peux m’appuyer sur un noyau de salariés fidèles et bien formés, capables d’intervenir partout en Île-de-France, pour repeindre aussi bien un banc public que le mât d’un stade », témoigne le chef d’entreprise.

    Cultiver l'esprit d'équipe

    Ses clients sont des collectivités dans 80 % des cas, parfois des grosses entreprises du BTP. Et si les chantiers sont généralement de petite taille, occupant un ou deux compagnons, leur accumulation et les travaux effectués sur voirie exigent une attention permanente, entre manipulations de produits parfois nocifs et risque routier. « Pour éviter l’ennui des tâches répétitives et le danger de la routine, j’essaie de varier les missions », explique Didier Sancy, sensible depuis toujours à l’esprit d’équipe, au bien-être au travail et à la prévention. Sans doute la conséquence de sa passion pour le rugby, un sport qu’il a pratiqué plus jeune et qui exige d’être soudés, pour gagner ensemble et éviter les accidents. En 2021, il décide de passer la vitesse supérieure à travers la signature d’un contrat d’accompagnement avec l’OPPBTP.
    Dans un premier temps, un audit a permis de réaliser un diagnostic précis, avec à la clé des recommandations sur les méthodes à mettre en place et les investissements à effectuer afin d’améliorer encore la sécurité mais aussi mieux protéger l’environnement. La démarche s’est traduite par la désignation d’un référent « risque chimique » qui a bénéficié d’une formation spécifique. Plus largement, tous les salariés ont suivi des formations dans les locaux de l’OPPBTP, début 2022. Une première journée a été dédiée aux risques routiers et chimiques, une seconde était destinée à améliorer les connaissances sur la signalisation temporaire de chantier. En parallèle, un inventaire précis des produits chimiques utilisés a été effectué via le site preventionbtp.fr, à partir des étiquettes et fiches de données sécurité. « Cela nous a permis d’identifier certains produits dangereux, classés CMR 1 et 2. Nous avons trouvé des solutions de substitution pour certains et, pour ceux jugés indispensables, nous avons réfléchi à une démarche particulière de prévention », souligne le dirigeant.

    Des engagements forts

    Ainsi, Besa a investi dans l’achat d’armoires antifeu ventilées pour un coût de 27 000 euros, dont la moitié prise en charge par la Cramif. La caisse régionale est également intervenue pour financer plusieurs autres projets, en particulier le remplacement des véhicules légers et des nacelles de chantier. « Les engins ont été adaptés afin de répondre à nos exigences en termes de prévention et de protection de l’environnement », poursuit-il. Spécialisée dans les aménagements, l’entreprise Kollé a adapté les carrosseries afin d’installer une enveloppe sanitaire. Avec cette protection spécifique, la conduite s‘effectue dans un environnement sain, sans diffusion d’odeurs. En parallèle, les véhicules ont été équipés de bacs de rétention, qui récupèrent les produits en cas de renversement. Autant d’engagements forts, qui permettent de gagner en prévention et d’améliorer la qualité de vie au travail. « Nous sommes une famille, j’ai envie que mes compagnons travaillent sans risque et dans de bonnes conditions », conclut Didier Sancy. 

    270 Entreprise Besa extincteur véhicule

    Équipés d’un extincteur, les véhicules ont bénéficié d’un aménagement sur mesure, avec une cloison empêchant la diffusion des odeurs.

    270 Entreprise Besa armoires coupe-feu dans l'atelier

    Des armoires coupe-feu, ventilées et fermées à clé, ont été installées dans l’atelier pour entreposer les produits les plus dangereux.

    270 Entreprise Besa Machine nettoyage pinceaux

    Une machine permet de nettoyer les pinceaux en circuit fermé. Les résidus sont récupérés dans un bac de rétention.

    270 Entreprise Besa aménagement des véhicules

    L’aménagement des véhicules a été revu, pour gagner en efficacité et limiter les risques en cas de renversement des produits.

    270 Entreprise Besa site preventionbtp

    Un inventaire, réalisé avec l’aide du site preventionbtp.fr, a permis d’identifier les produits classés dangereux.

    270 Entreprise Besa Cabine gonflable pour peinture au pistolet

    Une cabine gonflable équipée d‘extracteurs permet de réaliser des peintures au pistolet, dans un environnement sécurisé.

    Bilan de performance

    Les engagements de Besa pourraient constituer un élément concurrentiel dans les prochaines années. « Je communique beaucoup auprès des clients pour expliquer notre démarche, tant en termes de prévention que de protection de l’environnement. Ce n’est pas encore un élément décisif pour gagner un marché, mais il pourrait le devenir. Les collectivités sont de plus en plus sensibles à la responsabilité sociétale », estime Didier Sancy.

    Focus

    Référent « risque chimique », un relais pour les équipes

    La création d'un poste de référent « risque chimique » permet, au quotidien, de mieux sensibiliser les salariés aux risques encourus.

    Salarié historique et chef d’équipe, Fabien Blay est, en toute logique, devenu le référent de l’entreprise dans sa politique de prévention. Focus sur une mission qui exige une attention de tous les jours.

    Comment êtes-vous devenu référent «  risque chimique  »?

    C’est une mission importante pour une entreprise de peinture, qui a été créée dans le cadre du contrat d’accompagnement mis en place avec l’OPPBTP. Pour cela, j’ai suivi une formation de la Caisse régionale assurance maladie Île-de-France (Cramif). De la connaissance des risques à la déclaration d’un accident du travail, elle propose un tour d’horizon des problématiques en deux jours.

    Quel est votre rôle au quotidien?

    Les décisions sont prises en commun avec le patron. Je vérifie l’atelier et les véhicules avant que les compagnons ne partent sur le terrain, j’effectue un état des lieux au retour pour identifier les éventuels problèmes. Je réalise un inventaire chaque semaine et je conseille sur les achats à effectuer, comme les masques ou les gants, je fais passer les messages de prévention… Cette fonction de référent a permis de mieux sensibiliser les salariés au risque chimique. Dès qu’il y a un souci, ils n’hésitent pas à venir me voir. On y gagne en efficacité et en prévention.

    Quelles sont vos réalisations?

    Parmi les actions fortes, l’entreprise a investi dans des armoires coupe-feu permettant de protéger les produits chimiques. Cela contribue également à mieux gérer les stocks. Autre exemple : une machine à circuit fermé permet de nettoyer les pinceaux, pour gagner en sécurité, efficacité mais aussi pour préserver l'environnement. Plus largement, des bacs ont été installés dans l’atelier afin de récupérer les déchets à chaque retour de chantier et d’éviter les mélanges dangereux. Ils sont ensuite traités par l’entreprise Chimirec.

    Cette fonction de référent a permis de mieux sensibiliser les salariés au risque chimique.

    Fabien Blay, référent « risque chimique »

    À 31 ans, Fabien Blay est déjà un ancien ! Titulaire d’un BEP Peinture et d’un BP Peinture & Décoration, le jeune homme a intégré Besa dès 2012. Aujourd’hui chef d‘équipe, il est logiquement devenu le référent « risque chimique ». Rouage essentiel, il s’assure que les consignes de prévention sont respectées au quotidien et fait remonter les informations en provenance du terrain, dans un souci d’amélioration permanente.

    Photo : 270 Entreprise Besa Fabien Blay

    Crédit photo : Jean-Baptiste Vetter

    La méthodologie appliquée
    Besa a placé la responsabilité sociétale (RSE) et la qualité de vie au travail au cœur de ses préoccupations, notamment à travers un contrat d‘accompagnement signé avec l’OPPBTP. Grâce à cette politique, elle a été candidate aux Victoires de la Prévention 2022, dans la catégorie « Management de la prévention ». L’entreprise favorise les réseaux pour se tenir informée et progresser. Elle est membre du groupement des entrepreneurs de peinture industrielle (Gepi) et du groupement des entrepreneurs spécialisés dans le traitement et l’embellissement des surfaces (Gestes). Les investissements réguliers dans de nouveaux matériels contribuent au bien-être des salariés tout en améliorant la productivité. Cette politique est accompagnée par la Caisse régionale assurance maladie Île-de-France (Cramif), qui subventionne ces investissements jusqu’à 50 %.

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