En résumé

    ● Les petites coupures sont fréquentes sur les chantiers.
    ● Le travail dans l'urgence est en la principale cause.
    ● Même bénignes, elles doivent être soignées rapidement.

    « Je ne vais quand même pas déranger le médecin pour cela! » Les petites coupures sont fréquentes sur les chantiers, ce qui conduit les salariés à les banaliser. Il y a tellement d'autres risques plus graves. Pourtant, une coupure, même légère, mérite d'être correctement prise en charge. Quand la plaie affecte la paume, les nerfs ou les tendons fléchisseurs peuvent être atteints. De même, certaines blessures a priori superficielles au niveau des doigts peuvent affecter le fonctionnement de la main.


    Savoir prendre son temps!
    Les coupures se situent en priorité sur les mains. La précipitation est l'une des premières causes. « Dans l'urgence, les salariés ne portent pas suffisamment attention à la façon dont ils travaillent », note le Dr Pascale Cavion, médecin du travail au Sist BTP Lorraine. La pandémie a accentué cette tendance. « La pénurie d'effectifs désorganise les entreprises, on sollicite les intérimaires ou les apprentis sans prendre le temps de leur montrer la manière dont il faut utiliser et positionner l'outil» L'état du matériel peut également être en jeu. Une meule usagée dont le système de sécurité n'est pas en place ou un outil dont la lame est émoussée, et qui nécessite d’appuyer de toutes ses forces pour réussir à couper, présentent davantage de risques que des équipements bien entretenus. Sans oublier le recours à du matériel non destiné spécifiquement aux chantiers : par exemple l'utilisation des cutters à lames autocassantes, prévus pour un usage domestique. « Prendre son temps est le meilleur moyen d'éviter ces accidents. Qu'il s'agisse du temps consacré à informer et former le personnel à l'usage des outils, ou celui nécessaire pour installer l'objet à découper ou à usiner sur un établi ou un plan de travail stable », rappelle le Dr Cavion.


    Bien réagir en cas d'accident
    En cas de coupure, même modeste, le risque d'infection existe. Tout d'abord le tétanos. Ce bacille est omniprésent dans l'environnement, notamment dans la terre. « Beaucoup de salariés pensent encore que le tétanos est dû à la rouille! S'ils se coupent avec un objet non métallique ou avec une lame neuve, ils ne se sentent pas en danger» C'est faux ! Les plaies nécessitent un bon nettoyage immédiat au savon, en lavant abondamment pour enlever tous les corps étrangers. Ensuite, on désinfecte et on panse. Bonne nouvelle : les trousses de secours sont aujourd'hui présentes sur les chantiers. Le Dr Cavion note également que les connaissances des salariés sont meilleures. « Quand ils observent une ligne rose ou violette qui remonte le long de l'avant-bras, ils savent que c'est mauvais signe» Cette ligne annonce une lymphangite et nécessite une consultation médicale afin d'éviter l'évolution vers une septicémie.

    Article paru dans le magazine PréventionBTP n°263-Juin 2022-p. 28.

    Gants confortables, mains protégées

    Les nouveaux matériaux et les progrès du tissage ont totalement changé la donne. La « jauge » (épaisseur de la maille) est de plus en plus fine. « Le standard du marché est aujourd’hui une jauge 13, explique Alexandre Caballero chef de produit protection de la main chez Delta Plus. Et l’on arrive à proposer une protection F (protection maximale), avec des jauges 18, donc des gants très fins, permettant une excellente dextérité. » Autre progrès majeur : l’enduction. De plus en plus d'EPI sont enduits de mousse de nitrile, à la fois très respirante et légère, améliorant ainsi le confort du porteur tout en gardant une bonne prise, même en milieu humide ou gras. Enfin, l’efficacité a été largement revue à la hausse depuis 2016. Les tests anti-coupure, qui valident la résistance, sont beaucoup plus proches du risque de coupure en situation réelle, estime Nicole Gilliard, présidente de la commission gants de protection du Synamap.

    Quatre moyens d'éviter les coupures et leurs conséquences

    263 Santé - Les coupures sont à prendre au sérieux

    Bien s’installer avant de travailler

    Avant de couper, polir, tronçonner et perforer un matériau, il est essentiel de l’installer sur un établi stable à hauteur d’homme.

    263 Santé - Les coupures sont à prendre au sérieux

    Se protéger lors du nettoyage

    Beaucoup de coupures surviennent pendant les activités de nettoyage. Les déchets de tôle, limaille de fer, éclats de verre peuvent provoquer des coupures profondes. Si des déchets doivent être saisis à pleines mains, le port de gants anti-coupure est indispensable. Ces gants ont 6six niveaux de protection (de A, sans protection, à F, protection très élevée).

    263 Santé - Les coupures sont à prendre au sérieux

    Utiliser des appareils sécurisés

    Opter pour des appareils sécurisés (lame rétractable, appareil débrayable…). Ne jamais retirer les protections. Veiller à l’entretien et au changement régulier des pièces détachées (lames, disques abrasifs, perforateur…).

    263 Santé - Les coupures sont à prendre au sérieux

    Vérifier ses vaccinations

    Être à jour de ses vaccinations (en particulier le vaccin contre le tétanos) est essentiel. Chez l’adulte, le premier rappel doit être réalisé vers 25 ans, le suivant vingt ans plus tard.

    En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies. Ceux-ci nous permettent de connaitre votre profil preventeur et d’ainsi vous proposer du contenu personnalisé à vos activités, votre métier et votre entreprise. En savoir plus