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SANTÉ

Les tiques sur un chantier, savoir s’en protéger

Les tiques se fixent sur la peau pour se nourrir du sang de leur victime. Nos conseils pour éviter les morsures et les maladies qu'elles peuvent transmettre.

Dernière mise à jour le : 25/07/2025

C B

Cendrine Barruyer

En résumé :

● Les tiques peuvent transmettre des maladies graves.
● Des mesures simples limitent le risque de contamination.

Article paru dans PréventionBTP n°297-Juillet-Août 2025-p. 30

« Autrefois, il était rare qu’un patient vienne me consulter en novembre pour une piqûre de tique, aujourd’hui il m’arrive d’en recevoir en décembre », constate le Dr Ahed Zedan, coordinateur du Centre de compétences de maladies vectorielles à tiques de Compiègne. Ses observations personnelles montrent que la période pendant laquelle les tiques sont présentes (traditionnellement d’avril à octobre) s’est singulièrement allongée. Diverses études, notamment celle conduite actuellement par l’Université de Lorraine (lire encadré), vont dans le même sens. La raison ? Sans doute un effet du réchauffement climatique et de la récurrence d’hivers doux. Il existe un risque de maladie vectorielle, contamination par une bactérie lors d’une morsure de tique, qui est à prendre en compte. Parmi ces maladies vectorielles, la plus connue est la borréliose de Lyme (maladie de Lyme), une affection qui, si elle n’est pas traitée par des antibiotiques, immédiatement après la contamination, peut entraîner des complications articulaires, neurologiques, cardiaques… Longtemps, seules les régions du Centre et du nord-est de la France étaient concernées. Qu’en est-il aujourd’hui ? « Il n’y a plus de limites géographiques et on trouve des tiques infectées aussi bien en Bretagne que dans le Sud… », indique le spécialiste.

Agir de façon adaptée

Que faire face à cette évolution ? Il convient de prendre les mesures nécessaires pour éviter les tiques et agir de façon adaptée en cas de morsure. En moyenne, 15 % des tiques sont infectées. En pratique, si l'on enlève la tique dans les heures qui suivent la morsure, la probabilité d’être contaminé est faible. Plus on attend, plus le risque augmente. Il faut donc la retirer rapidement mais pas n’importe comment. « Quand la tique se sent en danger, elle régurgite, explique le Dr Zedan. Elle peut alors transmettre des microbes dangereux. » La solution : le tire-tique, qui permet d’extraire l’intrus en douceur. « Je déconseille tout autre moyen, y compris la pince à épiler. » Il faut donc systématiquement ajouter un tire-tique dans la trousse de chantier ! Et ensuite ? Si un érythème migrant (une tache rouge entourée d’un anneau plus pâle) apparaît, on consulte sans tarder. Un traitement antibiotique immédiat permettra de guérir la maladie. « Il faut surveiller le site de la morsure pendant au moins quatre semaines », alerte le Dr Zedan. D’autres affections que la borréliose de Lyme peuvent être transmises par les tiques, notamment l’encéphalite à tique. Elle est due à un virus, et il existe une vaccination contre cette maladie. « En Allemagne, pour certaines populations exerçant dans des zones très endémiques, comme la Forêt Noire, la vaccination est fortement recommandée », note le Dr Zedan. En France le vaccin est seulement conseillé pour les personnes qui travaillent en milieu forestier.

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Le boom de la recherche sur les tiques

Les tiques bénéficient d’un regain d’intérêt. Depuis 2017, l’Université de Lorraine a ainsi lancé CiTique, un projet destiné à mieux connaître les zones où ces arthropodes se développent et les maladies qu’ils transmettent. L’objectif est notamment de créer une carte interactive. D’ores et déjà, CiTique a permis de montrer que 15 % des tiques analysées sur tout le territoire sont infectées. Autre résultat important, un tiers des morsures a lieu dans des jardins privés ou des parcs publics. De son côté, le Dr Zedan monte, avec l’Université de technologie de Compiègne (UTC), un projet de diagnostic simplifié des maladies vectorielles à tiques combinant l’Intelligence artificielle (Pr Shawky, UTC), la biologie moléculaire (Pr Padiollaud, UTC) et la clinique (Dr Zedan, polyclinique Saint-Côme). 
Le projet est en recherche de mécènes. Contact : scr.zedan@stcome.com

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