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SANTÉ

Nos conseils pour préserver les épaules de vos salariés

L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps humain, mais c’est aussi l'une des principales zones touchées par les troubles musculo-squelettiques (TMS). Grâce à des dispositifs de prévention adéquats, il est possible d'éviter ou retarder leur apparition. A défaut, un dépistage précoce permet de détecter ces troubles à un stade encore réversible.

Dernière mise à jour le : 20/03/2025

C B

Cendrine Barruyer

En résumé :

L’épaule est très mobile mais fragile.
Le travail à bonne hauteur épargne l’articulation.

Article paru dans PréventionBTP n° 272-Avril 2023-p. 30

Trois os, quatre groupes musculaires et autant de tendons permettent au bras de se mouvoir dans toutes les directions de l’espace. Médecin du travail au BTPST de Voiron (Isère), le Dr Pauline Fouillard a consacré sa thèse de médecine à cette articulation complexe mais fragile. « Les TMS représentaient 80 % des maladies professionnelles reconnues dans l’échantillon que j’étudiais (poseurs de fermetures en Haute-Savoie) et parmi elles la majorité relevait du tableau 57 A (épaule). » Ces pathologies sont principalement des tendinites (inflammation de la coiffe des rotateurs) ou des tendino-bursites (inflammation de la bourse séreuse qui protège les tendons). L’arthrose (usure du cartilage) et la capsulite peuvent également limiter la mobilité de l’épaule. Il est essentiel de détecter ces pathologies précocement. « En consultation, je questionne toujours les salariés sur d’éventuelles douleurs de genou, dos ou épaule », indique le Dr Fouillard. Un tendon se répare en quelques semaines s’il est mis au repos sous anti-inflammatoire. Mais si on continue de le solliciter, la douleur risque de se chroniciser voire entraîner une rupture de la coiffe. Si cette dernière peut être réparée chirurgicalement, le retour à l’emploi après une telle intervention est souvent problématique. Un travail, conduit en 2016 par l’APST-BTP-RP au sein du RNV3P* chez les ouvriers du bâtiment, a conclu d’ailleurs que les pathologies de l’épaule donnent significativement plus de problèmes de maintien dans l’emploi (inaptitude, restriction d’aptitude…) que les autres TMS.

Identifier les gestes à risque

Toutes les professions du BTP peuvent être concernées. Certains gestes sollicitent plus l’épaule que d’autres : port de charges lourdes, tirage de câbles, pose d’enduit, serrage de banche… Les peintres, plâtriers, maçons, menuisiers, soudeurs, électriciens doivent donc être particulièrement vigilants. Surtout quand ils travaillent en rénovation, l’acheminement des matériaux étant plus compliqué. Autre danger pour l'épaule : l’amplitude articulaire, indique Ahmed Oudjani, ergonome au Sist-BTP 77. Le seul fait d’avoir les mains au-dessus des épaules crée une amplitude supérieure à 45 degrés. « L’usage de gazelles est un moyen de travailler à bonne hauteur. » Les efforts liés aux manutentions abîment également l’articulation. Le recours aux engins de levage s’impose quand c’est possible. « Du diable au palonnier à ventouses, tout ce qui favorise l’acheminement du matériel est à recommander », indique le Dr Fouillard. Les perches sont d’un grand secours pour peindre un plafond, à condition d’éviter les mouvements trop amples et trop rapides.

Sensibiliser les opérateurs

De nombreux dispositifs, comme des exosquelettes ou des systèmes de soutien de l’épaule, ont été développés. Mais « le plus efficace, conclut Ahmed Oudjani, c’est de sensibiliser les opérateurs. S’ils prennent conscience de leur corps, ils vont spontanément trouver des postures de repos, alterner l’utilisation d’une épaule puis de l’autre, modifier leur geste… ». Sans oublier que la priorité reste toujours d’adapter les postes aux conditions de travail.
*Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles.

Prévention des TMS sur vos chantiers : profitez des aides financières du Fipu

Le Fipu, fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle, vous aide financièrement à agir sur trois facteurs de risques de TMS (troubles musculo-squelettiques) :

  • les manutentions manuelles de charges ;
  • les postures pénibles définies comme positions forcées des articulations ;
  • les vibrations mécaniques.

150 millions d'euros d'aides financières directes sont mis à disposition des entreprises en 2024. 70% de ces subventions sont destinées aux entreprises de moins de 49 salariés.

- Faites-vous accompagner : l'OPPBTP invite les entreprises à faire appel à ses services pour les aider à monter leur dossier de subvention et organiser des actions de prévention des TMS.

- Accédez à notre boîte à outils pour tout savoir sur les aides financières du Fipu et la prévention des TMS.

- Faites directement vos demandes de subventions via la plateforme dédiée sur net-entreprises.fr.

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Choisir le bon angle

Tout mouvement dans lequel le bras s’éloigne de plus de 45 degrés de l’axe du corps sollicite la coiffe des rotateurs. Plus le bras est levé, plus les contraintes sont importantes. Le tableau 57 A, portant sur les affections de l’épaule a été modifié par le décret n° 2011-1315 du 17 octobre 2011. De nouvelles pathologies, comme la rupture de la coiffe et les enthésiopathies, ont été intégrées. Le tableau indique de manière précise les postures susceptibles d’entraîner la reconnaissance en maladie professionnelle (bras en abduction à plus de 60 degrés, plus de deux heures par jour). Ces durées sont réduites à une heure si l’abduction est supérieure à 90 degrés (bras au-dessus de la ligne des épaules).

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