Les salariés de la construction sont les plus exposés aux produits chimiques cancérogènes

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    L’exposition à un produit chimique concerne 32 % de l’ensemble des salariés (tous secteurs) suivis par les médecins du travail et de prévention en France, selon l’enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels (Sumer) de 2017, reprise dans une étude de la Dares dédiée aux produits chimiques cancérogènes, publiée le 6 juin 2023. Cette enquête recense les expositions des salariés à 94 produits chimiques au cours de la dernière semaine travaillée. Le médecin repère à cette occasion certains produits cancérogènes comme l’amiante, la silice, les gaz d’échappement diesel...

    Résultat : en moyenne, en 2017, 2 730 000 salariés, soit 11 % d’entre eux, sont exposés à au moins un produit chimique cancérogène. Cela correspond à 4 500 000 situations d’expositions, en raison de la multi-exposition d’une partie de ces salariés.

    Consulter l'enquête.

    Cinq produits chimiques cancérogènes particulièrement présents

    Parmi ces 94 produits chimiques, 28 sont classés cancérogènes avérés ou probables par le Centre international de recherche sur le cancer (ou par l’Union européenne). Les cinq produits chimiques cancérogènes auxquels les salariés sont les plus exposés en 2017 par ordre décroissant, sont les gaz d’échappement diesel, les fumées de soudage, les huiles minérales entières, les poussières de bois et la silice cristalline.

    Autres enseignements de l'enquête Sumer : les expositions aux gaz d’échappement diesel touchent le plus grand nombre de salariés, celles à la silice cristalline et à l’amiante sont parmi les plus dangereuses et l’exposition au formaldéhyde est présente dans de nombreux secteurs.

    La construction, secteur le plus concerné par l'exposition au risque

    Les ouvriers représentent plus des deux tiers des salariés exposés à au moins un agent cancérogène chimique, alors qu’ils ne constituent que 29 % de l’ensemble des salariés. Les ouvriers qualifiés sont davantage exposés que les non qualifiés (35 % contre 17 %).
    Parmi les quatre grands secteurs d’activité, celui de la construction est le plus concerné, avec 36 % de ses salariés exposés, suivi de l’industrie (18 %), de l’agriculture (12 %) puis du tertiaire (8 %).

    L’enquête révèle également que neuf salariés sur dix exposés à au moins un agent chimique cancérogène sont des hommes ; 19 % d’entre eux sont concernés par ce risque, contre 3 % des femmes salariées. La part de salariés exposés décroît avec l’âge : elle est supérieure ou égale à 12 % pour les moins de 39 ans, alors qu’elle est de 8 % pour ceux de 60 ans ou plus.

    Les salariés des petites entreprises fréquemment exposés

    Les intérimaires et les agents à statuts (SNCF, industries électriques et gazières, etc.) sont particulièrement touchés (respectivement 20 % et 17 %) ; viennent ensuite les apprentis et stagiaires (13 %), qui sont davantage concernés que les salariés en contrat à durée indéterminée (11 %).

    Enfin, les salariés des petits établissements (moins de 10 salariés) sont plus fréquemment exposés à au moins un produit chimique cancérogène (13 %, contre 9 % dans les établissements de 200 à 499 salariés). Les politiques formalisées de prévention y sont moins développées que dans les grands établissements.

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