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Risques

Réchauffement climatique, le BTP s’engage

La 37ème édition des Journées Nationales de Santé au Travail dans le BTP s’est tenue début juin à Tours. Réunissant autour de spécialistes en santé au travail, des experts issus de nombreuses disciplines (agences gouvernementales, météorologues, cardiologues, dermatologues…), elle a fait le point sur le réchauffement climatique et ses impacts dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.

Date : 13/06/2025

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Cendrine Barruyer

Réchauffement climatique, le BTP s’engage

© OPPBTP

Incertitude, adaptation, innovation ces trois maîtres mots auront jalonné la 37ème édition des Journées Nationales de Santé au Travail dans le BTP. Le premier à marteler ces trois mots est Damien Seguin, skipper handicapé (il est né sans main gauche) qui a réussi la prouesse de boucler le Vendée Globe en 84 jours. Invité d’honneur de ces journées, il a fait vibrer l’auditorium Pierre de Ronsard, du Palais des Congrès de Tours partageant sa passion de la voile, sa fureur de vivre («la mise en danger est réelle mais elle vous fait sentir extrêmement vivant») et son amour pour notre planète, qu’il a placé au cœur de sa course. Damien Seguin était le héraut idéal pour ouvrir ce congrès dédié aux défis du réchauffement climatique et à l’urgence pour tous, à commencer par le secteur du BTP, de se renouveler pour y répondre.

Le défi de l’innovation

Incertitude, adaptation, innovation, les termes ont été repris par Guillaume Babarit, Président de San.T. BTP, organisateur de l’événement.

  • Incertitude devant les bouleversements climatiques,
  • Adaptation du BTP qui se trouve en première ligne à la fois comme co-responsable. « Le secteur du bâtiment représente 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et il génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre » a rappelé Guillaume Babarit. Et comme victime lorsque ses salariés sont exposés aux températures extrêmes, aux intempéries, aux nouveaux risques biologiques.
  • Innovation enfin car cette situation est «une formidable opportunité» pour inventer des solutions inédites. « Le BTP peut devenir un laboratoire d’idées au service de l’économie et du bien-être collectif ».

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La santé au travail, partie intégrante de la santé globale

Dans la foulée de ces ouvertures éclairantes, le congrès s’est poursuivi enchaînant un bilan sur la situation actuelle, les scénarios climatiques 2030 et 2100 pour la planète, les outils mis en place par Météo France pour accompagner les entreprises au plus près de leurs besoins. Sans oublier l’évolution de la législation avec la publication à la veille de ces rencontres (1er juin 2025) du décret 2025-482; les auditeurs de ces journées ont eu la primeur d’une véritable explication de texte par la DGT.

L’Anses et Santé Publique France, ont élargi le débat aux conséquences directes et indirectes de ces bouleversements sur la santé des citoyens, avec notamment les pics de passages aux urgences qui, s’ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg, sont un signal d’alerte important. Car le changement climatique amène à repenser la santé de manière globale. C’est l’avènement de l’exposome et du fameux « One Health » qui intègre l’environnement, le mode de vie, le travail, la santé de la planète…

Un mot clef : l’adaptation

Après les chiffres, les projections sur les scénarios du futur et l’épidémiologie, les sessions suivantes se sont focalisées sur l’individu, sa capacité à réagir face aux températures extrêmes, les mécanismes de thermorégulation dont dispose le corps humain… mais aussi les limites de ces mécanismes. Et lorsque ces mécanismes sont dépassés, la pathologie apparait : aux côtés du coup de chaleur qui peut entraîner des décès immédiats (ou retardés), le cœur, la peau, sont également parmi les cibles principales de ces bouleversements climatiques.

Alors que faire ? Sensibiliser est une première étape. La création d’un Observatoire national sur les cancers cutanés en juin 2024 est une réponse. L’enquête Sunshine menée l’été dernier par les équipes de San.T.BTP Tours en est une autre. En parallèle, les différents travaux sur les EPI présentés par l’OPPBTP et l’INRS montrent également la capacité d’innovation du secteur pour protéger au mieux les équipes.

Choisir les bons outils

Quels outils pour mesurer l’astreinte thermique ? Le sujet a été marqué par de riches débats. Le WBGT, un indice international calculé à partir de la température de l’air, son humidité, sa vitesse de déplacement, et le rayonnement solaire ? L’ATP (astreinte thermique prévisible) un outil d’anticipation qui modélise le bilan thermique du corps au poste de travail ? La cardiofréquencemétrie (mesure de la fréquence cardiaque) qui permet d’évaluer l’astreinte cardiaque d’un effort ? Les EPCT (extrapulsations cardiaques thermiques) qui correspondent à la variation de la fréquence cardiaque au repos avant une exposition thermique et à la fin de cette exposition ? Gageons que cette confrontation d’idées permettra de faire émerger des consensus.

Les dernières sessions du congrès ont mis l’accent sur des situations de terrain concrètes ou des expérimentations comme le port d’un bracelet anti-coup de chaleur.

Prochain rendez-vous des 2 au 4 juin 2027 à Toulouse. Le SRAS Santé au Travail (Brice Roumiguière) et le CHU de Toulouse (Pr Yolande Esquirol) reprennent le flambeau pour trois journées sur le thème « Construire sans se déconstruire, le défi de l’allongement du travail dans le BTP ». Une autre thématique assurément au cœur de l’actualité.

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