Semaine de la santé auditive au travail : un 7e sondage sur la perception du bruit par les actifs

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    À l’occasion de la huitième Semaine de la santé auditive au travail qui a lieu du 16 au 21 octobre prochain (lire l'encadré ci-dessous), un nouveau sondage Ifop évalue la réalité des impacts du bruit et des nuisances sonores subis sur le lieu de travail par les actifs en poste. Près de la moitié d'entre eux (45 %) indiquent que le bruit au travail a au moins une répercussion sur leur quotidien. Et 52 % des actifs en poste déclarent être affectés. À noter que ces résultats sont assez semblables aux sondages des années précédentes.

    Sans surprise, cela concerne 65 % des salariés du BTP-construction, et 57 % de l’agriculture et de l’industrie. Cette gêne progresse légèrement dans d’autres secteurs comme le commerce (54 %), l’administration (54 %) et les services (47 %).

    Si les plus de 50 ans (45 %) signalent moins fréquemment ces gênes (résignation ou meilleure protection ?), les personnes entre 35 et 49 ans semblent particulièrement concernées (57 % de l’échantillon), tout comme les 25-34 ans (55 %).

    La Semaine de la santé auditive au travail

    L’association JNA organise, du 16 au 21 octobre, la huitième édition de la Semaine de la santé auditive au travail. Les experts scientifiques et médicaux de l’association souhaitent sensibiliser sur la fragilité des mécanismes de l’audition, perturbés par le bruit et les expositions sonores au travail.

    L'association invite les professionnels de la santé au travail, les responsables QVT, CSE, HSE, handicap, RH et les dirigeants à agir par des campagnes de dépistage et de repérage des troubles de l’audition. Les actions de sensibilisation permettent en effet de prendre conscience des effets du bruit sur les mécanismes de l’oreille, et par conséquent sur l’équilibre général de la personne, du collectif et de l’entreprise.

    Elle invite à une dynamique transverse pour réduire le bruit dans tous les secteurs d’activité. L’audition n’est plus à appréhender par le seul champ du handicap. Avec l’annonce de l’allongement de la durée de vie au travail, l’audition se révèle un enjeu majeur du bien vivre ensemble et du bien vieillir dans l’entreprise. 

    Les salariés du BTP placent le bruit en tête des risques

    Le risque de surdité directement lié au bruit n’est toujours pas considéré comme un motif d’inquiétude majeur. Il est cité par seulement 6 % des interviewés, loin derrière les risques psychosociaux (26 %), les problèmes visuels (15 %) ou les TMS (15 %). Toutefois, les populations les plus exposées placent le bruit en tête de la pile des risques. C’est le cas des employés du BTP (16 %) et des ouvriers (12 %).

    Parmi les conséquences des nuisances sonores, les personnes sondées citent les répercussions auditives (33 %), les acouphènes (30 %), la fatigue (60 %), le stress (50 %), sans oublier les souffrances psychologiques (31 %). Enfin, en termes d’impact sur le lieu de travail, le bruit génère de l’incompréhension (49 %), de l’agressivité (45 %) et des tensions (44 %), selon le sondage.

    Les employeurs jouent-ils un rôle moteur sur ce sujet ? Selon l’enquête, les actifs estiment à 49 % que les entreprises ne se sont pas suffisamment emparées de la question, ce qui n’est pas le cas dans le secteur du BTP où les actions de prévention (fournitures de PICB* par l’employeur, dépistage, sensibilisation…) sont mises en place pour 72 % des répondants (lire l'encadré sur les professionnels du BTP ci-dessous).

    *Protecteurs individuels contre le bruit

    Les jeunes actifs : pas de gêne malgré l’exposition au bruit

    Enfin, du côté des salariés, sur l’échantillon global, 70 % des salariés sont prêts à jouer le jeu pour limiter le bruit et ne pas en subir les conséquences. Ils sont en effet plus nombreux à avoir entrepris des actions ou à les envisager, comme faire un test auditif, consulter un médecin ou demander des équipements individuels de protection.

    Cependant l'enquête constate qu’une proportion non négligeable d’actifs semble passer sous les radars (29 %). C’est le cas des jeunes actifs de 18 à 24 ans particulièrement nombreux à être exposés au bruit sans être gênés (18 % contre 9 % en moyenne). Ce qui tend à confirmer les enseignements des précédentes enquêtes pour la JNA révélant une insuffisante prise au sérieux de cet enjeu par la jeune génération… qu’il faudra donc continuer à sensibiliser.

    Professionnels du BTP : les valeurs d’exposition à connaître

    Les professionnels du BTP peuvent être exposés à des niveaux de bruits significatifs, dans le cadre de leurs activités. Pour rappel, des valeurs d’exposition réglementaires sont prévues à l’article R4431-2 du Code du travail. Elles autorisent un niveau d’exposition quotidienne ne dépassant pas 87 dB(A) et un niveau de pression acoustique de crête ne dépassant pas 140 dB(C). Précisons que la détermination de l’exposition au bruit tient compte de l’atténuation assurée par les protecteurs auditifs individuels portés par le travailleur (article R4431-3 du Code du travail).

    Avant d'équiper les salariés d'équipements de protection individuelle, d'autres mesures collectives ou portant sur l'organisation du travail seront envisagées par l'employeur.

    Pour en savoir plus, découvrez notre documentation et les solutions à mettre en place sur vos chantiers dans notre Boîte à outils dédiée « Bruit sur les chantiers ».

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