Les entreprises appelées à se mobiliser pour prévenir les addictions

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    Le gouvernement a adopté le 9 mars 2023 sa stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives 2023-2027. Il fait de la prévention et de l’éducation une priorité en matière de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Parmi les acteurs à mobiliser dans les milieux professionnels figurent les entreprises et les services publics.

    Dans le document présentant cette stratégie, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) souligne que « passer d’un sujet considéré comme extérieur à l’entreprise et tabou à une démarche de prévention collective et positive dans le cadre de la santé et de la qualité de vie au travail constitue encore un défi pour bon nombre d’employeurs. » Toutefois, elle souligne que les entreprises et les administrations « considèrent de moins en moins la question des conduites addictives comme un problème uniquement personnel et individuel qui ne concernerait pas l’employeur. »

    Consulter le document.

    La prévention des conduites addictives, enjeu de responsabilité sociale

    Les liens entre santé, bien-être des travailleurs et performance des organisations apparaissent par ailleurs plus évidents depuis la période de crise sanitaire, souligne le document. La prévention est moins perçue comme une contrainte ; elle se révèle une nécessité, un investissement utile au bon fonctionnement des organisations et à la qualité du travail.

    La Mildeca affirme également que le fait de créer un environnement de travail protecteur, qui ne génère pas de pratiques addictives (liées au stress, au harcèlement, à la perte de sens du travail, aux risques psychosociaux…), peut améliorer l’image de l’entreprise et contribuer à faire face aux difficultés de recrutement de certains secteurs d’activité. « La prévention des conduites addictives tend à devenir un des paramètres du management de l’entreprise et un enjeu de responsabilité sociale, comme souligné dans le plan de santé au travail 4 (2021-2025) », indique-t-elle.

    Cannabis : risque augmenté d'arrêt de travail

    La Mildeca revient également sur la consommation d’alcool, en soulignant son « impact négatif sur la participation au marché du travail et sur la productivité globale ». La lutte contre la consommation nocive d’alcool pourrait permettre une hausse de la participation au marché du travail et de la productivité évaluée par l’OCDE à 10,6 milliards euros par an et à une participation supplémentaire au marché du travail de 9 800 travailleurs équivalent temps plein.

    Plus largement, tout un corpus de recherche scientifique récent a mis en lumière l’importance des conduites addictives en milieu professionnel et la façon dont les parcours professionnels et la qualité de vie au travail étaient impactés par l’usage de substances psychoactives, lui-même étant favorisé par de mauvaises conditions de travail. Ainsi une étude conduite en 2022 à partir de la cohorte Constances révèle qu’avoir une consommation de cannabis régulière est associé à un risque augmenté d’environ 60 % d’avoir un arrêt de travail de courte durée dans les douze mois.

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