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    La CAPEB, la CNATP, et le pôle d’innovation IRIS-ST ont dévoilé le 21 mail dernier les résultats de la 5e édition du baromètre ARTI Santé BTP, enquête nationale de référence sur les conditions de travail et la santé des artisans du BTP. Cette dernière, menée auprès de 2 000 artisans du BTP, confirme les tendances inquiétantes observées lors des éditions précédentes : malgré une légère amélioration de l’état de santé des artisans du BTP, ils sont encore 30% à se déclarer en mauvaise santé, contre 39% en 2017.

    Les chefs d’entreprise artisanale n’ont par ailleurs jamais été aussi préoccupés : 58 % se disent stressés (+15 points en un an). En cause selon l’étude, le poids des démarches administratives, la charge de travail, les contraintes de délais et le manque de repos. « Ce stress, qui impacte la qualité de sommeil des artisans, les expose à un risque accru d’épuisement professionnel », note l’étude. Ils sont ainsi 59% à affirmer se sentir très fatigués (contre 56 % en 2016 et 58 % en 2017).

    Autre facteur de préoccupation, la forte hausse de la proportion d’artisans souffrant de troubles émotionnels. Quelque 33% des artisans déclarent désormais souffrir de nervosité, d’irritabilité et d’angoisses, contre 24% en 2017. Parallèlement, les artisans sont de moins en moins optimistes vis-à-vis de l’activité de leurs entreprises et du secteur (-10 points en un an), alors qu’ils sont paradoxalement 60 % à avoir observé une progression de leur activité en 2018.

    L’année 2018 marque par ailleurs une nouvelle intensification des rythmes de travail hebdomadaire des dirigeants : 65 % des artisans travaillent plus de 50 heures par semaine (63 % en 2017) et 26 % plus de 60 heures (24 % en 2017). Travailler en dehors des jours ouvrés est une pratique courante chez les artisans qui sont 59 % à travailler systématiquement ou régulièrement le week-end.

    Diminution des TMS malgré un suivi médical insuffisant

    Côté santé, l’enquête révèle que le suivi médical des artisans du bâtiment reste quasi inexistant : seuls 11 % des artisans sont suivis médicalement pour leur activité professionnelle, contre 13 % en 2017. De plus, 56 % d’entre eux consultent leur médecin généraliste à de très rares occasions voire jamais, la principale raison invoquée étant le manque de temps.

    Malgré ce manque de suivi médical, les artisans déclarent être de plus en plus attentifs aux conséquences de leur activité sur leur santé. « Cela peut se traduire notamment par l’achat d’équipements permettant l’amélioration de leurs conditions de travail », note l’enquête. Enfin, quelque 66 % des chefs d’entreprises déclarent souffrir de douleurs musculaires, un chiffre en baisse pour la 3e année consécutive grâce aux actions de prévention mises en place dans les entreprises.

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