Port d'EPI adaptés contre le risque d'intoxication par fumées de soudage

    Inscrire l’ensemble des travaux exposant aux fumées de soudage ou aux fumées métalliques de procédés connexes à la liste des substances, mélanges ou procédés cancérogènes au sens du Code du travail. C’est ce que préconise l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport d’expertise diffusé en avril dernier, dans la mesure où il n’est pas possible d’imputer un risque de cancer à chacun des divers agents associés à l’activité de soudage.

    « Avec cette recommandation, en plus des travailleurs exposés aux fumées de soudage, nous proposons également d’inclure les travailleurs exposés aux fumées métalliques de procédés connexes dont la composition en agents cancérogènes s’avère similaire à celle des fumées de soudage, explique Dominique Brunet, cheffe de l’unité de l’évaluation des valeurs de référence et des risques des substances chimiques à l’Anses. Cette recommandation permet également d’inclure les professionnels dont la soudure n’est pas l’activité principale ainsi que les travailleurs exposés de façon passive, de par leur présence à proximité de personnes effectuant des opérations de soudage. »

    528 000 salariés français exposés aux fumées de soudage

    Rappelons qu’en 2018, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les fumées de soudage en tant que cancérogène pour l’Homme (groupe 1) sur la base de preuves suffisantes chez l’Homme pour les cancers du poumon et de preuves limitées pour le cancer du rein.

    Des études postérieures ont conclu à des preuves suffisantes pour le cancer du larynx et à des preuves limitées pour les cancers de la cavité buccale et nasosinusiens.

    Selon l’enquête Sumer 2017 conduite par le ministère du Travail, 126 700 salariés du secteur de la construction, sur 528 000 salariés au total (2,1 % des salariés français), sont exposés aux fumées de soudage d’éléments métalliques. La profession de soudeur n’est pas la seule concernée. De nombreux travailleurs peuvent être exposés à ces fumées tout au long de leur carrière sans que la soudure ne constitue leur activité principale. La construction, l’installation et la réparation de machines et d’équipements, la réparation de véhicules ou encore la métallurgie sont autant de secteurs d’activité concernés.

    Capter les fumées à la source

    Pour prévenir les risques de cancer, l’Agence souligne l’importance de la sensibilisation et de la protection des professionnels exposés de façon directe ou indirecte aux fumées cancérogènes. « Pour y parvenir, il s’agit de former et sensibiliser les employeurs et les salariés à l’utilisation des procédés les plus adaptés et les moins émissifs selon les opérations de soudage à effectuer. Capter les fumées à la source et surveiller les expositions sont également des actions à mettre en place », précise Dominique Brunet.

    L’Anses recommande également d’acquérir davantage de données sur les différents risques de cancers liés à une exposition à des fumées métalliques et pour lesquels les preuves sont aujourd’hui limitées ou non concluantes.

    Enfin, l’Agence rappelle que les travaux de soudage émettent aussi des radiations UV (ultraviolets) classées « cancérogènes pour l’Homme » (groupe 1) par le CIRC, qui sont à prendre en compte dans la protection des travailleurs exposés.

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