Eurovia organise des chantiers test

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    Pendant le confinement, les routes étaient quasi désertes et la plupart des entreprises, à l’arrêt. Certains clients d’Eurovia ont souhaité en profiter pour refaire les enrobés. Mais « le critère numéro un de la décision de la reprise, c’était bien sûr que l’on soit prêt, c’est-à-dire que les procédures de sécurité aient été coconstruites, que les salariés y soient formés et que les équipements de protection soient disponibles », indique Franck Ollivier, directeur prévention santé sécurité d’Eurovia.

    La première phase a donc consisté à coconstruire les règles et référentiels internes de sécurité sur la base du guide publié par l’OPPBTP le 2 avril, puis de sa deuxième version mise à jour le 10 avril.

    Un groupe de travail rassemblant des représentants de l’instance de dialogue social supra légale – réunissant la direction d’Eurovia France et les représentants nationaux de chaque organisation syndicale représentative – et la direction de la prévention a été créé. Quatre réunions avec le groupe de travail ont permis d’échanger et de faire évoluer les règles et consignes. Douze autres réunions avec cette instance de dialogue social ont permis de suivre la déclinaison de ces procédures internes dans les agences, qui comportent chacune un comité social et économique (CSE).

    Des référents Covid traits d’union

    Première étape : désigner des référents Covid (un sur chaque chantier et un par agence) pour jouer les traits d’union entre les compagnons et les préventeurs afin d’ajuster les consignes aux réalités du terrain si besoin. Une réunion par mois par agence doit aussi être consacrée au suivi de chantier avec le CSE, pour faire le point sur les procédures et faire état des audits Covid réalisés par les référents sur les mesures de sécurité mises en place. Par exemple, s’agissant de la désinfection des machines et des outils, la consigne est que la personne qui s’apprête à les utiliser les désinfecte.

    La deuxième étape de la reprise d’activité s’est focalisée sur l’approvisionnement en masques. Le stock de 60 000 masques a été réquisitionné par l’État. Eurovia a donc dû en commander à nouveau deux millions, dont la moitié a été réceptionnée fin avril. Par ailleurs, des chantiers tests ont démarré. Car la troisième phase de la reprise d’activité a consisté à remettre sur les rails un chantier test par agence. Le but ? Éprouver les mesures déployées. Les salariés identifiés comme à risques et qui présentaient des symptômes, eux, sont restés confinés.

    Formation d’une demi-journée

    Le chantier test Eurofos de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) a, par exemple, redémarré le 16 avril. La veille, Nicolas Croteau, chef du chantier et référent Covid pour l’agence locale, a reçu une formation d’une demi-journée dispensée par le responsable prévention de l’agence pour intégrer toutes les mesures sanitaires à respecter puis les relayer à son équipe d’une quinzaine de compagnons avant la reprise du chantier.

    Quotidiennement, les référents Covid vérifient que les consignes sont appliquées et font l’inventaire des stocks de matériels de protection. Une fois par semaine, ils font également remonter au responsable de l’agence les besoins matériels et les adaptations nécessaires.

    Ainsi, concernant la tenue de chantier, il était initialement prévu de se changer sur le chantier Eurofos, mais comme il fallait ensuite reprendre le fourgon utilisé pendant la journée, cela posait problème. À présent, « les salariés rentrent au dépôt, se changent au vestiaire, mettent leur tenue de travail dans un sac et deux jours plus tard, les lavent chez eux à part, pour ne pas mélanger le linge avec celui de leur famille et éviter ainsi toute contamination », rapporte Nicolas Croteau. La remise en route a été plus simple sur les chantiers les plus mécanisés comme celui qu’il dirige : il y a peu d’interactions pour les tâches d’enrobage de routes communales ou départementales par exemple, qui se font au finisseur, contrairement aux trottoirs ou surfaces exiguës qui nécessitent un travail d’équipe et manuel.

    Port du masque et distanciation sociale

    Chez Eurovia, le port du masque dépend de la situation de travail. « Plutôt que d’obliger tous les salariés à porter un masque toute la journée, nous avons opté pour un parti pris : pour une personne qui fait des efforts, c’est illusoire de croire qu’elle va le garder toute la journée. Nous demandons aux salariés de les avoir avec eux et de les mettre quand les mesures de distanciation sociale ne sont pas possibles », précise Franck Ollivier.

    Un chauffeur de pelle dans sa cabine le porte peu. En revanche, les compagnons qui réalisent des chantiers d’enrobage manuels les utilisent la majeure partie de la journée. S’agissant de la pause déjeuner, certaines agences dressent des barnums, d’autres organisent des rotations pour éviter que tout le monde se retrouve en même temps dans la salle de repos. Pour se rendre sur le lieu de travail, en région parisienne, des masques sont attribués aux salariés habitués des transports en commun. Pour les chantiers qui requièrent du personnel en grand déplacement, Eurovia a pu louer des hôtels complets afin d’être en mesure de les loger et d’assurer le repas du soir, même pendant le confinement.

    Propos recueillis mi-mai 2020

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