Échafaudages de pied : adopter les bonnes règles d’utilisation
Sujet à des risques de renversement principalement lors du montage et du démontage, l’échafaudage de pied requiert de respecter des règles édictées par la réglementation en vigueur.
Date de mise à jour : 15 juil. 2024
Sécuriser les opérations de montage et de démontage
Les échafaudages de pied sont utilisés principalement en rénovation de façade. Installés par des professionnels, ils sont constitués de composants préfabriqués et équipés de plancher de travail. Leur solidité, stabilité et sécurité répondent à des exigences minimales prescrites par des normes européennes. Ces dernières couvrent les échafaudages jusqu’à une hauteur de 24 mètres.
Les échafaudages de pied doivent être installés en sécurisant le niveau supérieur avant d’y accéder avec des garde-corps. Il existe deux méthodes possibles selon que l’échafaudage dispose ou non d’une protection intégrée.
- Dans le cas où la protection est intégrée, la mise en place du garde-corps participe à la construction de la plate-forme. Il est mis en place depuis le plancher inférieur, lui-même équipé de son garde-corps.
- Lorsque l’échafaudage ne dispose pas d’une protection intégrée, le garde-corps définitif est installé sous la protection d’un garde-corps provisoire qui est mis en place depuis le plancher inférieur, lui-même équipé de son garde-corps définitif. Ce principe est applicable à tous types d’échafaudage.
Utiliser un équipement individuel de protection contre les chutes
Lorsque la protection collective ne peut être utilisée, des équipements individuels de protection doivent être mis à disposition des travailleurs. Si le fabricant l’indique expressément dans sa notice, des harnais peuvent être fixés à un point d’ancrage sur l’échafaudage. À défaut, l’ancrage doit être réalisé sur l’ouvrage lui-même.
Échafaudages de pied : s’assurer de la stabilité du sol
Avant d’installer un échafaudage, il faut se renseigner sur la pression que le sol peut supporter. S’il repose sur la terre, il faut répartir les charges transmises par les platines des poteaux.
Il ne faut jamais faire reposer les pieds d’un échafaudage sur des matériaux de construction creux ou des pièces de bois travaillant en flexion. Lorsque les irrégularités du terrain ne peuvent être compensées par les vérins, il faut utiliser les éléments tubulaires prévus par le constructeur.
Ancrage de l’échafaudage
Pour éviter le renversement total ou partiel de l’échafaudage, il est indispensable d’installer des ancrages et amarrages qui resteront pendant la durée de vie de la plate-forme.
Les ancrages doivent être disposés en quinconce d’un poteau à l’autre. Leur nombre est précisé par le fabricant ou par la personne en charge de réaliser la note de calcul et les plans de montage ou de démontage lorsque la configuration n’est pas prévue par la notice du fabricant.
Différents éléments peuvent servir d’ancrage :
- des éléments architecturaux faisant partie intégrante de la construction ;
- des étrésillons fixés dans les baies ;
- des chevilles fixées dans la construction, principalement dans les murs en béton ou des chaînages des planchers ;
- des dispositifs d’ancrage permanent.
Toutefois, il ne faut jamais utiliser un garde-corps de balcon, une barre d’appui ou une descente d’eau pluviale.
Règles d’amarrage
Un amarrage doit reprendre les efforts de traction et de compression dus à l’utilisation et au vent. Il doit aussi s’opposer au déplacement latéral de l’échafaudage. Il est réalisé à l’aide de tubes fixés d’une part sur un dispositif solidaire de la construction et d’autre part sur un poteau de l’échafaudage à au plus 200 mm d’un nœud.
L’effort maximal admissible dans un amarrage est de l’ordre de 500 daN. En aucun cas l’effort indiqué par le constructeur ne devra être inférieur à 300 daN.
S’assurer de la protection périphérique des planchers
Lorsque le mur comporte des ouvertures exposant le personnel à un risque de chute, le plancher doit être protégé de garde-corps extérieurs mais également d’une protection intérieure.
L’accès aux planchers de l’échafaudage se fait à l’aide d’un des trois moyens suivants :
- des échelles à échelons ;
- des échelles à marches ;
- un escalier.
Cas particulier des échafaudages en porte-à-faux
Lorsqu’un échafaudage ne peut reposer sur le sol, ou s’il n’est pas nécessaire qu’il descende jusqu’au sol pour l’exécution des travaux, il peut être installé sur des consoles.
L’ancrage des consoles peut être assuré soit par des étrésillons bloqués dans les baies soit par des tubes en appui de part et d’autre de la baie.
Téléchargez la fiche prévention « Les échafaudages de service ».
Réglementation sur les échafaudages
Le Code du travail prévoit notamment que les échafaudages ne peuvent être montés, démontés ou sensiblement modifiés que sous la direction d'une personne compétente et par des travailleurs qui ont reçu une formation adéquate et spécifique aux opérations envisagées (article R4323-69 du Code du travail).
En outre, il est précisé que les matériaux constitutifs des éléments d'un échafaudage doivent être d'une solidité et d'une résistance appropriées à leur emploi (article R4323-72 du même Code).
Aucun échafaudage ne peut demeurer en service s'il n'a pas fait l'objet depuis moins de trois mois d'un examen approfondi de son état de conservation.
Cet examen implique des vérifications techniques concernant notamment la présence et la bonne installation des dispositifs de protection collective et des moyens d'accès et l'absence de déformation permanente ou de corrosion des éléments constitutifs de l'échafaudage pouvant compromettre sa solidité (arrêté du 21 décembre 2004 relatif aux vérifications des échafaudages et modifiant l'annexe de l'arrêté du 22 décembre 2000 relatif aux conditions et modalités d'agrément des organismes pour la vérification de conformité des équipements de travail).
Concernant les échafaudages de services, il est préférable de respecter les normes NF EN 12810 pour les composants préfabriqués et NF EN 12811 pour les équipements temporaires de chantier.