Le maçon à son poste de travail (partie 2) - Protéger les maçons travaillant face au vide
Réaliser un mur de maçonnerie expose les opérateurs à travailler face au vide. Pour limiter les risques de chute de hauteur, il est nécessaire de mettre en place une protection plaquée sur la face extérieure de la maçonnerie.
Date de mise à jour : 1 sept. 2020
Appréhender les risques liés à l’activité
La réalisation des murs en maçonnerie génère des risques de chute liés au travail face au vide. Ceux-ci nécessitent donc la mise en place de protections plaquées.
Protections périphériques temporaires
La protection plaquée exige que les opérateurs soient formés au montage et qu’ils disposent de la notice d’instructions du fabricant. Par ailleurs, le mode opératoire de pose ne doit pas exposer les opérateurs à un risque de chute dans le vide, ce qui impose une réflexion en amont des travaux. Notamment ce qui ce concerne :
- le calepinage des supports ;
- l’organisation des approvisionnements des matériaux de maçonnerie (appareil de levage ne nécessitant pas la dépose de la protection) ;
- l’accessibilité des murs extérieurs (remblais périphériques réalisés pour mettre en place la protection dans de bonnes conditions) ;
- le choix de l’équipement de travail en hauteur permettant la pose et la dépose de la protection en sécurité.
En général, la protection plaquée est montée sur des supports métalliques traversant la maçonnerie. Ils sont fixés sur la face interne de celle-ci par des écrous papillons. Il existe également des supports positionnés sous le premier rang de maçonnerie et fixés par des chevilles à la face supérieure de la dalle. Selon la hauteur et le type de protection, celle-ci est rigidifiée ou non par des supports intermédiaires.
Lisses clavetées sur des supports coulissants goupillés sur les montants.
Ces équipements doivent supporter la charge de 125 daN horizontale accidentelle et se conforment à l’ensemble des exigences concernant les garde-corps.
On distingue deux types de protection : les protection grimpantes et les dispositifs montés sur la plate-forme de travail faisant appel à des gardes-corps.
Les protections grimpantes
Leurs trois grandes familles recourent à des lisses métalliques horizontales, des panneaux grillagés ou encore des filets.
Panneaux grillagés.
- Les lisses métalliques horizontales coulissent le long de montants verticaux. Elles se fixent à la hauteur voulue par un dispositif de serrage généralement fileté ou à clavette. Elles sont relevées au fur et à mesure de l’élévation de la maçonnerie.
- Les panneaux grillagés sont manuportables. Selon les fabricants, leurs dimensions varient de 2 m à 3 m en longueur et de 1 m à 1,20 m en hauteur. Leur poids est inférieur à 15 kg. Les supports des panneaux doivent être dotés d’un dispositif antidéboîtement pour empêcher la chute inopinée de la protection.
- Les panneaux monoblocs à filets ou à mailles grillagées métalliques se posent en général sur des supports à fonctions multiples.
Les dispositifs montés sur la plate-forme de travail
La particularité de ces dispositifs est d’être intégralement solidaires de la plate-forme de travail en hauteur. Lorsque la maçonnerie doit être effectuée depuis la dalle haute, la protection ayant servi à la réalisation du plancher doit être utilisée pour sécuriser les compagnons.
Sur le même thème, voir également :
Tables à maçonner à montants de garde-corps type cols de cygne et lisses horizontales.
Réglementation relative aux travaux réalisés à partir d'un plan de travail
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs. A noter, le poste de travail doit permettre une exécution des travaux dans des conditions ergonomiques (article R4323-58 du Code du travail).
La prévention des chutes de hauteur à partir d'un plan de travail doit être assurée :
1° Soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, placés à une hauteur comprise entre un mètre et 1,10 m et comportant au moins :
a) Une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
b) Une main courante ;
c) Une lisse intermédiaire à mi-hauteur ;
2° Soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Si jamais cette prévention ne peut être mise en oeuvre des dispositifs de recueil souples sont installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsque des dispositifs de protection collective ne peuvent être mis en œuvre à partir d'un plan de travail, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute approprié ne permettant pas une chute libre de plus d'un mètre ou limitant dans les mêmes conditions les effets d'une chute de plus grande hauteur (article R4323-61 du Code du travail).
Le Code du travail impose par ailleurs, pour les activités du bâtiment et de génie civil, des prescriptions techniques de protection à respecter durant l'exécution de travaux sur des plates-formes de travail (articles R4534-74 à -80).