268 La mission CSPS, un potentiel  encore à exploiter

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    Comment un maître d’ouvrage a réussi à faire du Coordonnateur de sécurité et de protection de la santé (CSPS) un allié ? Quels en ont été les bénéfices tant pour l’efficacité du chantier que pour la prévention des risques ? C’est l’expérience réussie de la ville de Langres et de la communauté de communes du Grand Langres (Haute-Marne) qui ont su réunir et organiser la concertation avec le CSPS et le maître d’œuvre dès la phase conception du projet. En l’occurrence, le Bâtiment 21, nouveau siège social du Grand Langres, réalisé dans une ancienne caserne. Spécificité : une rénovation qui a eu lieu en partie en site occupé.

    « Dans l’objectif de définir l’organisation de l’opération tant en termes humains que matériels, et afin de nuire le moins possible aux personnes qui occupaient déjà ce site, nous nous sommes concertés, en phase conception, avec le maître d’œuvre et le CSPS, explique Magali Millon, Responsable de service à la Ville de Langres. 

    Construire en commun les solutions pratiques

    Une réunion préalable rendue obligatoire par le maître d’ouvrage pendant les phases de conception a permis d’examiner les contraintes et de construire en commun les solutions pratiques et mutualisées, y compris pour ce qui concerne la constitution du DIUO (dossier d’intervention ultérieure sur l’ouvrage). Tous les prestataires, intervenants de l’équipe de maîtrise d’œuvre et le bureau de contrôle, ainsi que le diagnostiqueur amiante ont été consultés. 

    La concertation fait gagner en performance

    Selon le maître d’ouvrage, ces échanges ont permis d’éviter de construire un plan général de coordination SPS (PGCSPS) qui soit trop généraliste, et d’assurer une meilleure cohérence entre les pièces écrites. De plus, le dialogue ouvert entre les différents acteurs de la conception du projet a permis de trouver des solutions de prévention plus pertinentes (sapines d’accès, gestion des flux, installation d’un treuil pour faciliter les ports de charges…). La concertation instaurée par la maîtrise d’ouvrage a fait gagner en performance l’ensemble de l’opération et a confirmé à ce dernier tout l’intérêt de nommer au plus tôt le coordonnateur SPS dans son opération.

    « Les années précédentes, le CSPS arrivait en fin de conception sur les opérations, peu de temps avant de lancer le dossier de consultation des entreprises et on se retrouvait avec un PGC assez généraliste, atteste Sonia Geiss, chargée d’opérations. Cette situation créait inévitablement des surprises en termes d’installation de chantier, mais également pour les interventions ultérieures sur l’ouvrage qui pouvaient s’avérer difficiles à réaliser. » La responsable a cité par exemple l’installation d’une VMC à 4 mètres de hauteur, sans aucune plateforme d’accès prévue ! Des vitrages impossibles à entretenir à moins de dépenser 5000 euros par an…

    La démarche de prévention est collective et optimisée

    Dès l’amont du projet, afin d’éviter ces désagréments et les coûts inhérents à leur résolution durant l’exploitation de l’ouvrage, le maître d’ouvrage envoie désormais à ses différents conseils (Moe, CSPS, bureau de contrôle, etc), les informations qui permettent à chacun de formuler remarques et propositions. La démarche de prévention est collective et optimisée durant le chantier comme durant toute la vie de l’ouvrage. Ces échanges d’information et réunions sont une déclinaison opérationnelle et performante des modalités pratiques de coopération souvent trop généralistes et peu mises en œuvre. « Les CSPS ont des milliers de chantiers à gérer, observe Sonia Geiss. Lorsqu’ils viennent en réunion et qu’on leur présente le projet, cela est plus marquant pour eux. »

    Magali Millon constate que depuis que ce travail de concertation en amont est réalisé (environ depuis quatre ans), les suggestions des CSPS sont plus pragmatiques et ont une réelle plus-value. Le PGCSPS cible davantage les points critiques ou situations dont les entreprises doivent tenir compte dans l’élaboration de leur PPSPS et donc l’organisation de leurs interventions, la rédaction de leurs modes opératoires, la communication à leurs équipes, etc. C’est toute la chaîne de conception puis de production de l’ouvrage qui bénéficie de ce changement de pratique. 

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