Artibat : des innovations au service de la prévention et de la sécurité des artisans

Sur le même espace, un autre équipement intéressant : une échelle de couvreurs ergonomique bi-matériaux. Constituée de bois en contact avec les ardoises ou les tuiles, pour protéger la couverture, elle est en aluminium sur le dessus pour assurer sa légèreté. «L'intérêt réside dans ses échelons incurvés, larges et confortables, qui facilitent l'appui du pied, notamment dans les pentes abruptes», souligne Valérie Tournier responsable du domaine enveloppe second-œuvre à l’OPPBTP.

Echelle de couvreurs ergonomique bi-matériaux

Dans le même hall, la société normande Frénéhard & Michaux présente un autre point d’ancrage innovant : il intègre un témoin de sollicitation de chute. Ce système breveté comporte une boucle ronde. Si ce témoin est rompu, le couvreur sait qu’il ne doit pas utiliser le point d’ancrage sans l’avoir vérifié ou remplacé avant toute nouvelle utilisation.

Point d’ancrage innovant avec un témoin de sollicitation de chute.

Un peu plus loin, un produit de la marque italienne «Isotex» suscite la curiosité. Il s'agit d'un parpaing biosourcé composé d’un mélange de fibres de bois et de ciment, pré-isolé avec une couche interne de polystyrène. Légers et pourtant résistants au feu pendant deux heures, ces blocs se coupent facilement avec des scies à ruban, sans laisser beaucoup de déchets. La pose est simplifiée pour les maçons, « un peu comme un jeu de Lego », fait valoir Sébastien Cerclet, son distributeur. « Cela remplace deux tâches par une seule, grâce à la pré-isolation. Les protections collectives des maçons sont installées au fur et à mesure de la construction. Cela permet de gagner en efficacité et en prévention », analyse Manuel Martin, de l’OPPBTP. Les maçons ne changent rien à leur habitude de pose de parpaing.

Parpaing biosourcé d'Isotex

Plus loin, le groupe Saint-Gobain présente une plaque allégée de type BA13 standard avec deux bords amincis : le « Placo Plume ». Commercialisées depuis mai 2024, ces plaques de 3 mètres passent de 28 à 22 kg (soit 6 kg de moins) et réduisent ainsi de 300 kg la charge par palette. « Cela génère pour les artisans, moins de fatigue en fin de journée ; de plus cela évite la surcharge des véhicules et du plancher support, dans le cas des travaux de rénovation », fait valoir Sandrine Coué, déléguée technico-commerciale. Ces plaques sont utilisées pour les murs, cloisons, rampants et plafonds en maisons individuelles ou parties privatives de logements collectifs. Saint-Gobain teste actuellement l’application de cette innovation sur des plaques BA18, plus épaisses et plus lourdes.

Saint-Gobain propose une plaque allégée de type BA13 standard avec deux bords amincis

Ce tour d’Artibat s’achève dans la Collab’Zone : un espace prospectif situé à l’entrée du salon. La start-up française Birdia y présente une solution d’intelligence artificielle pour l'analyse des toits. L’entreprise a rendu conforme au RGPD (règlement général sur la protection des données), l’utilisation d’images ultra haute définition, détenues par l’État. À partir de ces images, elle s’appuie sur un modèle d’intelligence artificielle entraîné par des couvreurs expérimentés, pour reconnaître un revêtement usé et générer un pré-rapport, comme l’explique Sofiane Madani, son CEO. « Cela évite au couvreur de monter sur les toits pour un simple audit ».

La start-up française Birdia présente une solution d’intelligence artificielle pour l'analyse des toits.