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A Lens, un dojo sécurité pour ancrer la prévention sur le chantier

Aborder la sécurité comme un art martial que l’on répète jusqu’à sa maîtrise ? C’est le pari réussi du dojo sécurité installé au cœur du chantier du centre hospitalier de Lens. Un dispositif mis en place collectivement, au contenu adapté aux risques et duplicable, qui vise à ancrer durablement les bons réflexes de prévention.

Date : 13/06/2025

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Goulven Connan

A Lens, un dojo sécurité pour ancrer la prévention sur le chantier

© DR

Sur le chantier du futur hôpital de Lens, un conteneur intrigue les visiteurs : habillé d’un sticker XXL et des logos des entreprises impliquées, il trône au centre de la zone de travaux. Ce n’est pas un simple abri de chantier, mais un dojo sécurité. Inspiré d’un concept créé en 2021 par Mikaël Ballias, animateur HSE chez Vonthron (Vinci Énergies) pour l’accueil des nouveaux arrivants, ce dispositif a été réinterprété par Charline Grosseny, responsable QSE chez Santerne Fluides : d’abord au sein de l’agence de Sequedin (59) puis sur le chantier de l’hôpital lensois, avec l’appui des préventeurs des cinq entreprises du lot électricité de second œuvre et la participation de l’OPPBTP.

L’idée ? Offrir à chaque nouvel arrivant sur le chantier, des compagnons aux encadrants en passant par les personnels de bureau, un passage obligatoire par un parcours de prévention immersif validé par une attestation de formation. En 18 mois, 160 personnes ont été formées. Le dojo est aussi devenu une salle de réunion pour les causeries, la préparation de modes opératoires, le lancement de phases de chantier ou des piqures de rappel sur des risques particuliers observés sur le chantier.

Dojo Sécurité 2

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Une démarche collective adaptée aux risques du chantier

L’accueil sécurité est assuré par les chefs de chantier, chargés d’affaires ou techniciens des cinq entreprises partenaires (Cegelec Belgique, Cegelec Nord Grands Projets, Satelec, Eiffage Énergies Systèmes et Santerne Fluides), tous formés en amont. Le contenu, préparé collectivement, s’articule autour decinq ateliers thématiques, chacun correspondant à un risque majeur du chantier : port des EPI, circulation, protection collective, travail en hauteur et tri des déchets (lire l’encadré en fin d’article).

Le choix du nom «dojo» n’est pas anodin.«Il fait évidemment référence à la salle d’arts martiaux où l’on répète les mêmes gestes pour arriver à maîtriser une technique», précise Charline Grosseny.

Dojo sécurité 3

Un impact mesurable et durable

Aujourd’hui, avec un peu plus d’un an et demi de recul, quel est l’impact de ce dojo sécurité? «Il a beaucoup fait parler au début et a intrigué la maîtrise d’ouvrage car il est installé au cœur du chantier avec un grand sticker «Dojo» , se souvient Charlotte Grosseny. Il y avait déjà une bonne culture sécurité sur le chantier mais aujourd’hui, le dojo est devenu le lieu naturel pour les messages de prévention et de sécurité et fait partie intégrante de la performance globale du chantier». Après 19 mois de chantier, aucun accident notable n’est à déplorer. Le dispositif, dont le coût avoisine 29 000 € sur deux ans (soit moins de 6 000 € par entreprise) s’avère aussi rentable que pertinent. La démarche fait désormais pourrait être dupliquée sur les chantiers à venir des entreprises participantes.

Cinq ateliers pour muscler la prévention sur le chantier

Sur le chantier du centre hospitalier de Lens, le dojo sécurité propose un parcours structuré autour de cinq ateliers clés.

1. EPI : les bons réflexes dès le départ
Présentation des équipements obligatoires et spécifiques selon les tâches. Un jeu de tri entre EPI conformes et non conformes aide à ancrer les bonnes pratiques, avec un focus sur les habilitations (CACES, harnais, électrique…).

2. Circulation : bien connaître les zones de dangers
Lecture du Plan d’Installation de Chantier (PIC), identification des voies, zones de danger, règles de circulation et balisages. Un rappel essentiel pour éviter les collisions et fluidifier les déplacements.

3. Protection collective : voir et corriger les anomalies
Une fausse trémie et des photos d’EPC issues du chantier permettent d’apprendre à reconnaître une protection collective conforme ou défectueuse. L’atelier pousse à la vigilance et encourage les remontées terrain.

4. Travail en hauteur : préparer des interventions en toute sécurité
Montage et utilisation d’un échafaudage et d’une PIRL, sous condition d’autorisation, avec simulation de risque électrique. L’occasion de rappeler les règles de balisage, d’équipement et de vérification avant intervention.

5. Tri des déchets : l’environnement au service de la sécurité
Identification des bennes, localisation des zones dédiées, et rappels sur la propreté comme facteur de sécurité. Un chantier propre est plus fluide, plus efficace et moins accidentogène.

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