Dispositif de détection engin-piéton

    ©T2S

    « Je ne l’avais pas vu » ou « Je pensais qu’il m’avait vu ». À la suite de ces remontées de presqu’accidents, Eurovia a décidé de tester les gilets connectés Eleksen. Des vêtements nés d’un partenariat réussi. « Protéger l’homme dans son environnement de travail » était l’ambition de T2S, une entreprise stéphanoise de 120 salariés, fondée il y a plus de quarante ans par Pierre Bonnevialle et dirigée par son fils Olivier, lorsqu’elle a marié son savoir-faire dans les vêtements et matériaux haute visibilité à l’innovation digitale de l’Anglais Eleksen.

    Le résultat a donné naissance à la solution Eleksen, une marque placée sous la responsabilité de François Baronnier. Les produits développés misent sur l’anticipation du risque via les nouvelles technologies. T2S a ainsi commencé par intégrer des LED étanches, lavables en machine et alimentées par batterie à ses vêtements, pour les rendre visibles de jour comme de nuit. « L’étape suivante, menée en partenariat avec la start-up britannique, a consisté à y ajouter des capteurs miniaturisés permettant de mesurer le risque auquel est exposé l’utilisateur », explique François Baronnier. La start-up a intégré l’accélérateur Santé Prévention dans le BTP en février 2019.

    Des alertes sur les piétons et dans les engins

    Après le paramétrage d’une distance de sécurité, lorsqu’un engin ou une machine franchit cette zone, l’opérateur équipé d’un vêtement doté d’une alerte bidirectionnelle, est prévenu : le gilet et sa batterie sonnent, vibrent et les onze LED, visibles à 400 mètres, clignotent simultanément. Au même moment, le conducteur du véhicule est également alerté de la proximité du piéton, grâce à un boîtier lumineux et sonore dans la cabine. Ce dernier se fixe par aimant et fonctionne sans fil avec une batterie rechargeable. À l’extérieur, une balise lumineuse et sonore signale également l’engin.

    « Cette vigilance partagée, associée à une individualisation de l’alerte, fait la force de notre solution », souligne le dirigeant. La détection s’exerce en 3D dans un rayon de 360° jusqu’à dix mètres, même derrière un obstacle. Il est étanche à l’eau et à la poussière. Le système, en veille permanente, laisse l’opérateur maître de sa conduite. Via les antennes wifi dont sont équipées les balises et une connexion sécurisée au réseau, le paramétrage peut s’effectuer à l’aide d’un smartphone. « Cette facilité de mise en œuvre permet d’atteindre rapidement un niveau de sécurité supérieur sur un ensemble de machines et de mieux prévenir des risques majeurs : heurts, écrasement de piéton mais aussi collision de machines entre elles », précise-t-il. La solution est déjà déployée depuis 2018 sur des opérations de BTP, dans des carrières et sur des sites industriels et, à l’occasion de Batimat, T2S a signé un partenariat avec Kiloutou et l’OPPBTP .

    Nous avons testé les gilets connectés Eleksen sur un important chantier autoroutier d’une durée de trois semaines, en mars dernier. Quinze piétons, des opérateurs chargés du nettoyage manuel, et quatre balayeuses ont été équipés. Le dispositif a été bien accepté par ses utilisateurs et a démontré son efficacité. Car si nos engins étaient déjà dotés de caméras, de feux de recul, d’un limiteur de vitesse en marche arrière, et nos équipes formées, ces précautions n’empêchaient pas la survenue de presqu’accidents. Or ce qui nous revenait à chaque fois, côté piétons comme côté chauffeurs, c’était : “Je ne l’avais pas vu” ou “Je pensais qu’il m’avait vu”. Avec le système Eleksen, le fait que les deux parties soient alertées permet de grimper d’un cran en matière de vigilance partagée.

    Annick Hombert, chargée de prévention, Eurovia

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