Filtrabox

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    Après huit mois de tests, la société lyonnaise Filtrabio investit le marché du BTP avec un dispositif spécialement conçu pour fournir en continu une eau purifiée aux équipes de chantiers fixes ou mobiles. Créée en 2018, l’entreprise est à l’origine d’une technologie brevetée de dépollution et de filtration basée sur des éléments naturels, déjà commercialisée auprès de particuliers, de restaurateurs et de grandes entreprises de services. Cette expertise a amené MGB Travaux Publics, filiale du groupe Serfim, à la solliciter en vue de se conformer à la loi Agec, qui interdit la distribution gratuite de bouteilles jetables dans le cadre professionnel. Bien qu’une dérogation soit prévue pour les activités du BTP, la PME entend répondre à des enjeux économiques et écologiques : « Nous fournissons chaque année à nos 130 salariés près de 65 000 bouteilles en plastique de 50 cl », explique Philippe Molin, dirigeant de MGB Travaux Publics. De plus, précise-t-il, « nous avons dû nous équiper d’une chambre froide pour stocker des packs d’eau permettant aux compagnons de remplir leurs gourdes isothermes et d’avoir à disposition une eau tempérée pendant les périodes de canicule. »

    Une solution pour s'hydrater tout au long de la journée de travail

    La volonté de mettre fin au gaspillage – près de la moitié de l’eau en bouteille n’étant pas consommée – et à la production de déchets plastiques, tout en améliorant les conditions de travail sur le terrain, a donc été le point de départ de la collaboration entre l’entreprise de travaux routiers et Filtrabio. Une solution adaptée aux chantiers, baptisée Filtrabox, a été mise au point. Il s’agit d’un caisson métallique robuste, compact, facilement transportable et autonome en énergie, équipé d’un raffineur, d’un purificateur et d’un dynamiseur d’eau développés par le spécialiste de la filtration. Doté d'un robinet et de raccords, il peut se connecter à une borne à incendie ou à tout autre point d’eau potable disponible sur le site. « Grâce à notre technologie, l’eau du réseau, qui est déjà potable, bénéficie d’un traitement supplémentaire qui améliore sa qualité, supprime les polluants – pesticides, métaux lourds résidus de médicaments… – et sublime son goût, équivalent à celui des eaux servies sur de grandes tables », détaille Mickaël Ferry, cofondateur et dirigeant de Filtrabio. « De plus, la température de cette eau, fraîche car puisée à plus de 80 cm de profondeur, reste constante. » Les collaborateurs peuvent ainsi facilement remplir leurs gourdes tout au long de la journée. Seul impératif : obtenir l’autorisation de se connecter à une borne incendie.

    Des partenariats avec les opérateurs de gestion de l’eau

    Eau de boisson : les obligations de l’entreprise

    Selon le Code du travail, l’employeur est tenu de mettre à la disposition de ses salariés de l’eau potable et fraîche (article R.4225-2). Lorsque des conditions particulières de travail – selon une liste établie par l'employeur, après avis du médecin du travail et du CSE – conduisent les travailleurs à se désaltérer fréquemment, l'employeur doit mettre gratuitement à leur disposition au moins une boisson non alcoolisée. Sur les chantiers, la quantité d’eau de boisson mise à disposition doit être d’au moins trois litres par jour et par travailleur, davantage en cas de canicule ou de conditions particulières.

    Pour faciliter cette démarche, Filtrabio s’attache à développer des partenariats avec des opérateurs comme Veolia et des syndicats des eaux. Le Mimo (syndicat intercommunal des eaux de la région Millery-Mornant) a ainsi été le premier à valider l’accès à ses prises d’eau. L’équipement peut aussi être branché à la borne fixe du container d’une base vie. « Un caisson peut alimenter en continu un nombre illimité d’utilisateurs avec un débit important. Il permet de remplir jusqu’à 150 000 gourdes d'un litre avant maintenance », précise Mickaël Ferry.

    Après une phase d’appropriation cet hiver par des équipes volontaires, MGB s’apprête à déployer les caissons sur ses chantiers dès l’été prochain. L’équipement a également été mis à l’honneur lors du Challenge Innovation Eurêka du groupe Serfim.

    Le coût d’une Filtrabox s’établit à 3 490 euros hors taxes l’unité, comprenant une utilisation pour quatre ans sans avoir à changer les consommables, la société proposant également une offre locative selon les besoins.

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