En fin de journée, le salarié d'une entreprise de couverture passe chez un client effectuer un métré pour des réparations sur un toit en fibrociment. Il circule sur le toit en positionnant ses pieds au niveau des pannes. La pluie commençant à tomber, le salarié accélère ses déplacements.
    Il pose alors malencontreusement son pied au milieu d'une plaque qui cède sous son poids. Il fait une chute d'environ trois mètres. Il sera évacué par les pompiers et s'en sortira avec une fracture du coude.

    Fiche accident parue dans Prévention n° 267-Novembre 2022

    267 Fiche accident - Chute au travaux d'une plaque de fibrociment

    ©Lipsum

    Pourquoi est-ce arrivé ?

    • Le salarié était obligé de monter sur le toit pour prendre des cotes.
    • Il circulait sur un toit en matériaux fragiles.
    • Il ne disposait d'aucun moyen de protection collective (protection périphérique, protection en sous-face, chemin de circulation…).
    • Il n’était pas muni d’un équipement de protection individuelle contre les chutes.
    • Pour des interventions ponctuelles telles que des métrés, ce mode opératoire est habituel dans l'entreprise.

    Attention aux matériaux fragiles

    Chaque année, de nombreux cas de chutes de hauteur, graves ou mortelles, au travers de toitures fragiles sont recensés. Ces accidents du travail surviennent notamment en raison de toitures fragiles sont constituées de matériaux qui, après vieillissement (UV, intempéries…), ne possèdent plus leurs performances initiales de résistance au choc (plaque de fibrociment, tôles rouillées, plaques en plastique translucide skydomes, lanterneaux…).

    3 pistes pour éviter l'accident

    1. Éviter les risques

    L'idéal est de privilégier une solution permettant de réaliser les métrés à partir du sol.

    • Il est possible que le client dispose encore des plans du bâtiment et de réaliser les métrés à partir de ces documents.
    • Des fabricants proposent aujourd'hui des drones pour réaliser des métrés de couverture. Ces appareils sont équipés d’une caméra qui permet de prendre des photos avec une qualité d'image de très haute définition, et de zoomer sur des détails. Plus besoin de monter sur la toiture : le pilotage du drone se fait depuis le sol, sans risque de chute de hauteur. Un logiciel traite ensuite les données collectées pour la réalisation d’une maquette 3D et la détermination des métrés. L'interface peut également permettre le chiffrage des matériaux nécessaires aux travaux et l’établissement du devis.
    • Il est également possible d'utiliser des télémètres laser qui calculent directement des surfaces ou des cotes indirectes.

    2. Mettre en œuvre des protections collectives ou individuelles

    L'entreprise doit anticiper la mise en œuvre de moyens de protection collective. Par exemple, pour des travaux localisés, une PEMP peut être envisagée. Dans de nombreux cas, outre des protections de rives, de bas de pente et un accès sécurisé, il est nécessaire de mettre en place des chemins de circulation en toiture adaptés et le cas échéant, une protection en sous-face de la toiture.

    Si la mise en œuvre de moyens de protection collective n’est pas réalisable et si la circulation sur le toit est nécessaire, il faudra envisager un équipement de protection individuelle contre les chutes. Avant de choisir cet équipement, s’assurer que le tirant d’air, indiqué sur la notice du fabricant pour le système de liaison, est compatible avec la position de l’opérateur en tout point de la surface des travaux. Les points d’ancrage doivent être définis aux opérateurs par l’encadrement.

    3. Former les salariés à la mise en œuvre de ces protections

    Les dispositifs de protection collective contre les chutes de hauteur, tels que les échafaudages de pied, les échafaudages en console, PEMP, filets de sécurité…, doivent être installés et utilisés par du personnel spécifiquement formé pour le montage ou la pose, la réception et l’utilisation.

    De même, pour utiliser des systèmes d'arrêt de chute, les salariés doivent avoir suivi une formation spécifique, théorique et pratique.

    Solutions et ressources

    ÉQUIPEMENT. Un drone pour effectuer les métrés et les devis

    La réalisation du métré en couverture expose le chef d'entreprise ou le métreur à un risque de chute de hauteur important : méconnaissance du bâtiment, peu de préparation de mise en sécurité, accès difficile, parties cachées… De plus, elle prend souvent du temps et peut-être parfois imprécise ce qui peut impacter le devis. La solution de métré 3D par drone supprime le risque de chute de hauteur puisque c'est le drone qui va réaliser les prises de vues qui seront ensuite transmises dans un logiciel reconstituant la maquette en 3D. Le couvreur se base sur cette maquette 3D d'une précision de l'ordre de 3 cm pour réaliser son métré. Ce logiciel intègre déjà une bibliothèque d'ouvrages et de prix qui peut être incrémentée par le chef d'entreprise pour automatiquement réaliser le devis issu du métré.

    <i>Le drone, couplé à une tablette tactile, effectue les prises de vue du bâtiment, qui sont instantanément transférées à un logiciel de maquettes 3D.</i>

    ÉQUIPEMENTS. Interface d'ancrage

    SecurBac F, mis au point par Securline, sont des ancrages antichute sur fibrociment. Ces interfaces d’ancrage possèdent en tête un ancrage S-One conforme à la norme NF-EN 795 type A. Ces équipements sont adaptés aux toitures fibrociment. L’interface est reprise sur la panne sous-jacente par l’intermédiaire de vis autoforeuses. L’aile de cette poutre métallique doit faire au minimum 3 mm d’épaisseur. Les SecurBac F se mettent en place par l’intermédiaire de douze vis autoforeuses fournies avec la plaque. L’étanchéité est assurée par le joint compensateur. L’installation est réalisée sans intervention en sous-face.

    Interface d'ancrage

    DOCUMENTATION. Dépannage urgent sur toiture

    Cet ouvrage définit les mesures à déployer pour assurer la sécurité des couvreurs lors des interventions de dépannage urgent sur toiture, appelées « corvées ».Il contient une démarche d'analyse des risques qui consiste à : déterminer les modalités pratiques de l'intervention ; préciser les particularités de la formation et du matériel nécessaires ; définir les types de points d'ancrage ; présenter des exemples de fiches d'intervention.Il s'adresse principalement aux entreprises de couverture mais également à d'autres corps d'état tels que l'antenniste, le plombier, le fumiste-ramoneur, le climaticien, l'électricien…

    267 _ fiche AT _ la corvée

    Couvreurs, étancheurs, charpentiers, si vous êtes amenés à circuler sur une toiture en matériau fragile lorsque vous réalisez des travaux de couverture ou des travaux d'entretien, des mesures de prévention simples à mettre en œuvre existent. Découvrez-les sur preventionbtp.fr.

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