278 Dossier Hygiène_Avis d'expert_Patricia Crespin

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    Les toilettes mobiles cristallisent les défis de l’hygiène sur les chantiers : si leur acceptation a progressé, elles sont encore trop souvent considérées comme accessoires dans le secteur du BTP. La norme EN NF 16194, qui régit leur fourniture et leur usage, vient d’être révisée. L’occasion de faire le point avec Patricia Crespin, animatrice de la commission métiers SUM (sanitaires et unités mobiles) au sein de DLR.


    Où en est la perception par les entreprises du BTP des enjeux liés à l’hygiène ?
    Le Covid a fait évoluer le regard sur les installations sanitaires, et les toilettes mobiles en particulier. Malgré une première campagne de la Cnam et des Carsat sur l’hygiène en 2009-2012, la mise à disposition de matériels adaptés auprès des compagnons restait problématique. En mars 2020, la Cnam a communiqué sur l’utilité de ces installations sanitaires mobiles. Avec l’épidémie, les employeurs se sont rendu compte de l’importance d’améliorer l’hygiène sur les chantiers de tous types et en tous lieux. Cette prise de conscience n’est toutefois pas encore généralisée.


    Comment lever les freins?
    Les chefs d’entreprise ont encore des préjugés sur le coût de ces équipements. Or, une étude que nous avons fait réaliser démontre qu’il est moins cher d’en prévoir que l’inverse. Notamment car cette solution, qui intervient en remplacement ou en complément d’installations fixes, évite des déplacements, avec les risques liés à la mobilité, et des absences prolongées au poste de travail. Au-delà de ces aspects, nous rappelons que c’est une question de dignité pour l’ensemble des travailleurs, et, qu'en plus, le Code du travail prévoit l'obligation, pour l'employeur, de mettre des toilettes à la disposition des salariés sur les chantiers.


    La norme européenne relative à l’utilisation des cabines sanitaires mobiles autonomes a été révisée. Quel impact ce texte peut-il avoir
    sur les pratiques des entreprises ?
    Dès l’arrivée du Covid, la commission SUM de DLR avait rappelé, au sein du guide de préconisations de l’OPPBTP, qu’en matière de sanitaires, il fallait se référer à une norme, la NF EN 16194 : 2012 (intitulée « Cabines sanitaires mobiles autonomes - Exigences relatives aux services et produits, liées à la mise en place des cabines et des produits sanitaires »). Ce texte, d’application volontaire, spécifie les exigences relatives aux cabines et aux produits sanitaires, ainsi que les services sur site et leur fréquence, en tenant compte de l'hygiène, de la santé et de la sécurité. L’engagement à respecter cette norme était d’ores et déjà requis pour adhérer à l’ex-SNPSM (Syndicat national des professionnels du sanitaire mobile). J’ai collaboré, en tant qu’experte de la commission SUM auprès de l'Afnor, à la révision de ce document, entamée il y a deux ans. La nouvelle version fixe un ratio d'une cabine pour sept travailleurs sur les chantiers, contre une pour dix auparavant. Elle prévoit un service sur site assuré par des professionnels formés et équipés, car sans un entretien suffisant, ces installations deviennent vite impraticables. Cet outil réglementaire peut aider les chefs d’entreprise, mais aussi les CSPS pour coordonner les actions en matière d’hygiène dans les PGC (plan général de coordination).

    Une étude que nous avons fait réaliser démontre qu’il est moins cher d’en prévoir que l’inverse.

    Patricia Crespin, animatrice de la commission métiers SUM au sein de DLR

    D'abord comme porte-parole de l’ex-SNPSM et, depuis 2018, en tant qu'animatrice de la commission SUM, qui regroupe les fabricants et les loueurs de cabines sanitaires et de bases vie mobiles chez DLR, Patricia Crespin plaide, de longue date, la cause des cabines autonomes.

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