271 Dossier TMS Combles d'en France

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    1. L’électrochoc

    « Depuis trois ans, deux piliers de mes équipes, des as dans leur métier, sont en arrêt maladie. L’un d’eux est entré en reconversion pour intégrer le bureau d’études », témoigne Christian Marquis, dirigeant de Combles d’en France, entreprise de trente salariés spécialisée dans l’aménagement des combles. Un véritable électrochoc. « Je ne veux pas être le patron d’une entreprise où les salariés s’abîment. » Les enjeux d’attractivité sont réels, notamment dans le métier de la charpente, qui nécessite des compétences pointues. « En charpente, nous avons besoin des premiers de la classe, intéressés par la trigonométrie, le calcul… Ce corps d’état ne s’apprend pas comme ça. Or, depuis quelques années, nos métiers n’attirent plus. »

    2. La remise en question

    Christian Marquis décide alors de s’attaquer au problème des TMS et d’engager Combles d’en France dans la démarche Adapt-BTP de l’OPPBTP. Un diagnostic est d’abord réalisé sur le terrain par un formateur de l’OPPBTP. Il va ensuite accompagner l’entreprise par groupes de dix personnes, pendant plusieurs jours. Ils vont remettre en question les manières de faire, dans une perspective constructive. « On croyait être au top en matière de sécurité, car nous avons beaucoup investi dans la prévention », souligne le dirigeant. Ses équipes vont découvrir que des améliorations sont souhaitables.

    3. Des pistes d’action

    Christian Marquis se met volontairement à l’écart pour les laisser travailler sur des pistes d’action. Des situations de travail d’autres entreprises sont alors analysées par les équipes qui les critiquent. Puis ils regardent des photos de leurs propres chantiers. Et le constat est implacable : « Chez nous aussi, il y a des choses à redire. Ce travail permet d’identifier les premiers sujets à traiter : quand on fait un aménagement de combles, on installe des dalles de plancher de 30 kg. Au lieu de les mettre à plat sur le camion, on pourrait les déposer sur la tranche, les sangler debout pour pouvoir les glisser et ne pas les lever dans le comble. » Mais cela suppose une organisation différente dès le départ de l’atelier.

    4. Vers une nouvelle organisation

    « Nous allons graduellement transformer la manière dont l’entreprise fonctionne », envisage le dirigeant, qui affine peu à peu son regard sur les process. « Les questions de sécurité et de prévention ne sont pas prises en compte au bon niveau dans la préparation du chantier. C’est perfectible ». La démarche est encore jeune pour évaluer les premiers résultats. Mais d’ores et déjà, Christian Marquis est satisfait de constater l’ouverture des équipes à la démarche Adapt-BTP dans son ensemble et aux changements d’organisation envisagés. « C’est difficile de concevoir par nous-mêmes que l’on peut faire autrement, sans un regard extérieur. »

    Je ne veux pas être le patron d’une entreprise où les salariés s’abîment.

    Christian Marquis, dirigeant de Combles d’en France.

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