Un chantier tout corps d’état bien préparé et encadré

L’opération qui consiste à rassembler des services de police municipale et nationale dans un bâtiment unique est une première en France. Porté par l’État et la Ville de Nice, le nouvel hôtel des polices se profile en plein centre historique de la cité azuréenne, en lieu et place de l’ancien hôpital Saint-Roch. Il va permettre au Centre d’information et de commandement de la police nationale et au Centre d’hypervision urbain et de commandement de la ville de Nice de travailler en synergie. Deux mille personnes sont attendues en fin d’année sur plus de 40 000 m² de surface incluant 484 places de parking dédiées aux véhicules de service.
Attribué à Dumez Côte d’Azur, filiale de Vinci Construction, le marché de conception-construction, exploitation et maintenance porte sur la réhabilitation du carré historique de l’hôpital, avec mise aux normes parasismiques, et la réalisation de nouveaux bâtiments, corps d’état intérieurs compris. Le chantier a débuté en 2023 par d’importants travaux de préparation (désamiantage du site et déconstruction des bâtiments). Les faces avant des bâtiments et toutes les façades du carré historique sont conservées. « Avant de tomber les planchers, un travail d’étançonnement et de butonnage a été effectué sur les façades pour les stabiliser pendant la phase de reconstruction », explique Arthur Puy, préventeur à demeure pour Dumez Côte d’Azur. Mathilde De Mattos est son homologue en charge de la qualité et de l’environnement : « La gestion de la proximité des riverains, notamment par des mesures du bruit, des poussières et des vibrations, fait partie de nos engagements auprès du maître d’ouvrage », explique-t-elle. Du point de vue environnemental, plus de 85 % des déchets du site sont triés et recyclés et la totalité des bétons structurels formulés bas-carbone.

Un chantier programmé et digitalisé

Après le renforcement des sols, la construction des ailes de l’édifice a bénéficié de l’anticipation des tâches. « La préparation en conception a permis à l’entreprise de prendre de l’avance pour travailler aujourd’hui en coactivité et en sécurité avec le second œuvre », témoigne Thierry Guillaume, chef de projet CSPS chez Qualiconsult. La digitalisation contribue aussi à la logistique et à la prévention. Le logiciel Logist gère l’accès au site des compagnons, identifiés par leur badge. Il permet également de réserver des créneaux horaires de livraison depuis un site web propre au chantier et accessible aux sous-traitants. En scannant un QR Code, les compagnons peuvent se procurer des informations techniques mais aussi sur l’accueil sécurité et les procédures d’évacuation d’urgence.

Supervisée par les architectes des bâtiments de France, la conservation des façades a fait l’objet de mesures de prévention particulières. Au fur et à mesure de la démolition des planchers, Dumez Côte d’Azur a procédé au nettoyage des façades et à leur butonnage avec projection de béton sur les parties plus abîmées. Les arches et les voûtes en RDC bas ont été renforcées et les façades emmaillotées dans des filets de façon à prévenir la chute de matériaux mais aussi à éviter la nidification d’oiseaux.

« Ce chantier a bénéficié de la synergie des filiales de Vinci Construction et de l’apport de son bureau méthodes ingénierie, explique Arthur Puy, responsable prévention Dumez Côte d’Azur. Le BMI est notamment intervenu dans la conception d’outils de construction, comme les racks de transport et de levage ainsi que les palonniers déportés, pour résoudre les problématiques de pose des éléments préfabriqués en façade. Cet apport a permis à ces opérations de se dérouler bien avant la fin de la construction, malgré les contraintes de PTE surplombant les supports de réception des éléments. »

Le temps gagné sur l’exécution grâce au travail mené en conception permet à l’entreprise de sortir des plans définitifs avant même d’avoir terminé le gros œuvre et de lancer très tôt les corps d’état secondaires au niveau R-2. Deux niveaux de sécurité sont prévus entre le gros œuvre et les corps d’état secondaires pour laisser aux dalles le temps de sécher et aux compagnons de replier les étais. Avec peu de zones de stockage, les livraisons de matériaux se font à flux tendus.