L’humain au cœur de la stratégie d’Est Réseaux

Le brouillard qui enveloppe la région, à la frontière de l’Alsace et de la Moselle, ne donne guère envie de mettre le nez dehors. Pourtant, il flotte comme une ambiance de « gym tonic » sur le parking d’Est Réseaux en ce mois d’octobre. Il n’est pas encore 8 heures et, comme tous les matins, les salariés partagent un réveil musculaire ; quelques minutes d’étirements collectifs, réalisés au siège de l’entreprise mais aussi sur chaque chantier, pour démarrer la journée du bon pied. Si la démarche initiée il y a deux ans, avec l’intervention régulière d’un ergonome et coach LH Coaching (de Phalsbourg) qui partage ses conseils sur les bonnes postures au travail, a suscité quelques résistances à l’origine, elle est aujourd’hui largement acceptée. « Depuis, on constate une forte diminution des maux de dos. Et les compagnons commencent le boulot avec le sourire aux lèvres », se félicite le président François Gasser. Lorsqu’il a racheté Est Réseaux, il y a douze ans, l’entreprise spécialisée dans la pose de réseaux secs, aériens et souterrains (électricité, télécommunications…) employait une trentaine de salariés. Il l’a modernisée et a créé en parallèle Est Signal en 2020, orientée vers la signalisation et l’installation de mobiliers urbains. Aujourd’hui, les deux entités font travailler quatre-vingt-trois personnes, avec une attention particulière portée à la prévention et au bien-être au travail.

Est Réseaux apporte une attention particulière à la signalisation des chantiers et au port des EPI (gants, lunettes, protections auditives…).

Une bienveillance partagée

Pour accompagner la croissance, François Gasser s’est fixé quelques règles avec pour objectif « zéro accident ». Ainsi, pas de chantier au-delà d’une heure de transport. « L’accident routier est notre premier risque », rappelle-t-il. Une vingtaine de véhicules, bridés à 110 km/heure et géolocalisés, assurent le transport des compagnons. Et pour un meilleur confort sur les chantiers, cinq nouvelles roulottes, chauffées et équipées d’une cuisine et de sanitaires, vont s’ajouter aux cinq déjà utilisées. L’entreprise travaille également sur la notion de bienveillance partagée. « Chaque salarié doit se soucier de sa propre sécurité, de celle de ses collègues, ainsi que des riverains et usagers qui côtoient nos chantiers », ajoute François Gasser. Ainsi, une réunion Présentation du chantier, objectifs de la journée, sécurité et technique, et environnement (Poste) est organisée sur site chaque matin. Par ailleurs, les chauffeurs et chefs d’équipe disposent d’une tablette qui, outre le planning de la journée, permet d’effectuer le rapport journalier avec obligation de cinq photos du chantier. « Cela permet d’identifier les difficultés et d’informer le client sur l’avancement des travaux. » L’organisation régulière de journées de sécurité, avec des intervenants extérieurs et de réunions tous les deux mois avec l’ensemble du personnel pour échanger sur les évolutions de l’entreprise, complètent le dispositif. Et, depuis septembre, l’entreprise innove avec, chaque mois, des team building ludiques qui contribuent à renforcer la cohésion.

Une excavatrice-aspiratrice en vedette

La sécurité passe également par des investissements en matériels. « Nous mécanisons de plus en plus les tâches, pour diminuer la pénibilité. Cela contribue également à attirer les plus jeunes, et donne une image moderne et rassurante de l’entreprise », ajoute François Gasser. Au fil des années, Est Réseaux a notamment investi dans une quinzaine de minipelles de 2 à 15 tonnes pour creuser les tranchées, une nacelle à chenille pour des interventions en terrain difficile, plusieurs camions-grues pour lever certains ouvrages, comme les poteaux en béton destinés aux lignes électriques ou encore des pose-poteaux, sorte de gros tracteurs qui creusent et installent les poteaux. En 2020, l’adhésion au programme TMS Pro de l’Assurance maladie pour réduire les troubles musculo-squelettiques a permis de renforcer ce plan d’action, avec l’achat d’engins particuliers. Comme cette excavatrice-aspiratrice adaptée aux chantiers situés dans des zones sensibles ou quand les réseaux enfouis sont nombreux, générant des risques multiples. La machine, qui nécessite un chauffeur-opérateur et un seul ouvrier, intervient sur trois à quatre chantiers chaque jour, renforçant ainsi la sécurité tout en améliorant la productivité. Il a été cofinancé par l’Union européenne dans le cadre du fonds européen de développement régional. L’expérience est concluante, au point qu’Est Réseaux va prochainement la remplacer pour un matériel plus gros.

Dans l’atelier, rangé avec soin, des messages rappellent les mesures de prévention.

Chaque matin, à l’atelier comme sur les chantiers, un réveil musculaire permet de commencer la journée
du bon pied.

L’entreprise a investi dans de nombreux matériels, pelles pour creuser les tranchées, dumpers (moto-basculeurs)…

Sur le parking, les véhicules sont garés en marche arrière et un sens unique a été établi.

Une attention particulière est apportée à la signalisation des chantiers et au port des EPI (gants, lunettes, protections auditives…).

Une excavatrice-aspiratrice, adaptée aux chantiers en zones sensibles, permet de renforcer la sécurité tout en améliorant la productivité.

Avec la sécurité des salariés, Est Réseaux a fait de la protection de l’environnement une priorité. Gros plan sur les principales actions.

Dans le cadre de sa politique RSE, l’entreprise travaille à réduire l’impact environnemental de ses chantiers, améliore constamment son bilan carbone et forme ses salariés aux bonnes pratiques environnementales.

Quelle est votre politique en matière de protection de l’environnement ?
C’est un engagement fort, au sein de l’entreprise comme sur les chantiers. Depuis la formation de nos chauffeurs à l’écoconduite jusqu’au recyclage des eaux de lavage ou la revalorisation des matériaux, comme les gravats, les plastiques ou les ampoules. Nous avons même trois ruches et des moutons pour brouter nos espaces verts !

Cela se traduit par des investissements importants…
En 2023-2024, nous avons investi 1,5 million d'euros pour isoler notre bâtiment regroupant les bureaux et l’atelier, et couvrir le toit de 1 200 panneaux photovoltaïques. La démarche me semblait légitime alors que nous travaillons dans le secteur de l’électricité. 20 % de la production est utilisée pour notre consommation, 80 % sont réinjectés dans le réseau. Nous avons également installé quatre bornes de recharges et acheté huit véhicules légers électriques.

En quoi cette démarche est-elle importante ?
Cela participe au confort de travail, contribue à rendre les salariés fiers de leur entreprise dans le cadre d’une politique RSE affirmée. C’est également une vitrine, car, depuis 2024, l’entreprise possède la certification Qualifelec, qui lui permet de développer une nouvelle activité, avec l’installation de panneaux photovoltaïques. Nous apportons une vraie expertise et un service de qualité. Et pour répondre aux besoins de nos clients – entreprises et collectivités –, nous sommes également agréés pour la pose de bornes électriques de recharges.