En résumé
    • Des savoir-faire associés aux travaux en hauteur.
    • Une volonté managériale d’améliorer la prévention.

    Photo : Entreprise Chevrin Geli d09

    Crédit photo : Frédéric Vielcanet

    Entreprise Chevrin Geli d09

    Début 2023, l’entreprise audoise Chevrin-Geli a entamé la seconde phase de sa démarche de prévention sous forme de contrat d’accompagnement avec l’OPPBTP. Ses trois chefs de chantier ont été formés pour identifier les défauts de sécurité, alerter et transmettre leurs constatations. L’année précédente avait été consacrée au diagnostic et à l’élaboration d’axes d’amélioration. En reprenant l'entreprise familiale dix ans auparavant, Stanislas Chevrin-Geli et son épouse avaient investi dans une unité dédiée à la taille de pierre et dans la modernisation des équipements, notamment des engins de levage. « Nous devions également progresser sur ce sujet incontournable qu’est la sécurité sur les chantiers et à l’atelier », souligne le dirigeant.

    Des travaux et ouvrages sur-mesure

    Parmi les atouts de la PME (45 salariés) basée à Castelnaudary, son atelier est le seul de l’Aude à disposer de la qualification Qualibat 2194, « Restauration pierre de taille et maçonnerie des monuments historiques ». Les savoir-faire principaux de l’entreprise, maçonnerie traditionnelle et taille de pierre, charpente, couverture et zinguerie, sont mis au service de la restauration de bâtiments anciens, classés ou pas, édifices publics ou privés (maisons de caractère, fermes, châteaux, chapelles ou cathédrales) situés dans toute l’Occitanie. « Chaque contexte est différent, les accès, le montage de l’échafaudage en façade, les travaux et ouvrages réalisés sur ces édifices, tout est sur mesure, explique Stanislas Chevrin-Geli. Nos équipes ont suivi une formation au CFPCT* de Toulouse pour mieux anticiper le démarrage du chantier au niveau logistique et sécurité. Les deux sont étroitement liés. »

    Des moyens de manutention et de levage

    Sur chacun de ses savoir-faire, Chevrin-Geli effectue majoritairement ses travaux en hauteur, le plus souvent sur des façades. Une fois l’échafaudage mis en place, les tailleurs de pierre constatent l’état des éléments à remplacer, effectuent un relevé, puis passent au refouillement, ou remplacement en tiroir. Des repérages sont également réalisés à l’aide de drones et de scanners dans les endroits difficiles d’accès. Dans tous les cas, qu’il s’agisse de simples greffes ou du remplacement de pierres conséquentes, l’atelier offre toujours de meilleures conditions de travail que sur site. Un pont roulant (d’une charge maximale de 10 tonnes) permet de déplacer les blocs de pierre découpés et façonnés par une machine-outil montée sur rails. La manutention peut également être assurée par un chariot élévateur frontal. L’approvisionnement sur le chantier dépend quant à lui du contexte. Un camion-poids lourd et sa grue de 17 mètres sont mobilisés pour livrer les éléments de grande taille. « En cœur de ville, où nous travaillons souvent sur de la restauration ou de la réhabilitation, nous utilisons deux petits camions-bennes et des engins télescopiques », complète le dirigeant. Un effort significatif est fait par ailleurs sur les cabines sanitaires et les vestiaires, tractés et installés sur des chantiers qui peuvent durer de quatre semaines à deux ans. « Ce sont des postes au devis et des coûts que les maîtres d’ouvrage ont parfois du mal à accepter mais les mentalités évoluent, explique Stanislas Chevrin-Geli. Nous nous devons de fournir à nos salariés, femmes et hommes, des installations sanitaires adéquates. »

    « Pour la sécurité de chacun »

    En qualité de chargée de prévention, Véronique Chevrin-Geli est très attentive à l’application sur le terrain des mesures prises en concertation avec l’OPPBTP. Elle communique en direct avec les chefs de chantier, le conducteur de travaux ou les compagnons eux-mêmes. « Du fait de notre taille d’entreprise, les changements d’habitude peuvent être contraignants pour certains salariés sur le court terme mais, à plus long terme, tous comprennent que c’est pour la sécurité de chacun », précise-t-elle. Les quarts d’heure sécurité figurent parmi les dernières dispositions mises en place. « Un thème est choisi par trimestre, par exemple les conditions d’accueil d’apprentis ou de nouveaux collaborateurs, et nos chefs de chantier en discutent régulièrement avec les équipes lorsqu’ils passent sur les chantiers. Des vidéos de l’OPPBTP sont montrées pour aborder le sujet et créer une discussion de groupe. »

    *Centre formation permanente conducteurs travaux.

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    Dans l’atelier, la manutention des pierres fait appel à des dispositifs de levage adaptés et régulièrement contrôlés.

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    La préparation du chantier s’effectue à partir de la documentation du projet, grâce aux relevés effectués sur site.

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    Le camion-grue est utilisé pour les approvisionnements et la manutention sur le chantier des matériaux et matériels (ici des éléments d’échafaudage).

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    Préalablement programmée, la débiteuse numérique permet d’enchaîner les coupes en automatique et dans toutes les directions, sans déplacer la tranche. 

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    Sur le chantier, tout apprenti ou nouvel arrivant bénéficie d’un accueil portant sur les accès et autres principaux points de prévention. 

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    Supervisé par un chef de chantier, le montage et démontage de l’échafaudage répond à une méthodologie précise.

    Bilan de performance

    L’entreprise dispose d’un camion-poids lourd équipé d’une grue de 17 mètres pour approvisionner les matériaux sur le chantier, si possible directement sur une plate-forme intégrée dans l’échafaudage. Quand les accès sont compliqués, elle utilise également un ascenseur d’1 x 1 mètre pour monter des personnes et du matériel, y compris à l’intérieur de certains grands édifices (église ou cathédrale).

    Focus

    Un partenariat constructif avec l’OPPBTP

    Le couple de dirigeants a sollicité l’OPPBTP pour engager une démarche associant observation et actions.

    Au moment de reprendre l’entreprise familiale, Stanislas et Véronique Chevrin-Geli ont investi un million d’euros dans un nouveau site plus moderne, mieux équipé. Et puis est venu le sujet de l’amélioration de la sécurité.

    Comment êtes-vous entrés en contact avec l’OPPBTP?
    L’OPPBTP nous a beaucoup accompagnés pendant la crise du Covid et au moment de redémarrer les chantiers, publics comme privés. Nous avons ensuite débuté notre collaboration par un audit sur trois chantiers. Les débriefings, photos à l’appui, nous ont permis de faire ressortir nos points forts/points faibles et d’identifier des axes de progression.

    Sur quels axes précisément travaillez-vous?
    Nous travaillons sur les risques de chute, le port du casque, l’utilisation des outils électroportatifs, les accès, l’échafaudage…, les marges de progression sont plus nombreuses sur le chantier qu’à l’atelier, mais nous avons aussi repris à zéro le document unique. Les aspects réglementaires et administratifs sont lourds à gérer pour une PME, mais cette démarche nous a aidés à faire l’inventaire de notre matériel, par exemple les accessoires de levage, treuils, poulies, ceux qui étaient obsolètes, à remplacer ou pas, quelles étaient les normes et comment progresser dans ce domaine.

    Comment enraciner la démarche dans l’entreprise?
    L’accompagnement de la maîtrise de la sécurité y est pour beaucoup. Les chefs de chantier, une fois formés, ont assimilé le langage de la prévention qui, à force d’être répété, finit par être intégré aussi par les chefs d’équipe. Nous constatons un début d’acculturation. Sans l’OPPBTP, ce langage ne serait pas venu aux oreilles de l’encadrement et n’aurait pas évolué si vite.

    L’accompagnement de la maîtrise de la sécurité fait beaucoup pour enraciner la démarche.

    Véronique et Stanislas Chevrin-Geli, chargée de prévention et directeur de l’entreprise.

    Après avoir vécu et travaillé à l’étranger dans un tout autre domaine, la reprise en 2013 de l’entreprise familiale par Stanislas Chevrin-Geli et son épouse, Véronique, faisait figure de challenge. En investissant massivement dans l’équipement de production et la formation, et en se faisant accompagner par l’OPPBTP, ils sont parvenus à y faire entrer progressivement la culture de la prévention.

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    Crédit photo : Frederic Vielcanet

    La méthodologie appliquée

    ● Chevrin-Geli est équipée de son propre matériel d’échafaudage de classe 4 et 6 (de la marque Entrepose), capables de supporter d’importantes charges au mètre carré. Chaque équipe suit des formations régulières au montage et démontage en sécurité (MDS) et à l’utilisation de l’échafaudage. « En 2020, quand les garde-corps MDS sont sortis, nos compagnons ont suivi une formation chez le fabricant, explique Stanislas Chevrin-Geli. En termes d’investissement, c’est un poste conséquent. »● À l’issue du montage, le chef d’équipe, assisté d’un chef de chantier expérimenté, valide le procès-verbal (PV) de réception de l’échafaudage. Le PV est affiché sur l’équipement de façon que d’autres corps d’état puissent, le cas échéant, le consulter.● « Le chef de chantier apporte un regard externe dans cette procédure de réception de l’équipement, commente Stanislas Chevrin-Geli. Il vérifie le nombre d’amarrages, le contreventement de l’échafaudage et valide le PV avant toute utilisation. »

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