La Capeb et le Groupe Théodore aux côtés des artisans peintres
Dans le cadre d'un partenariat signé mi-mai dernier entre la Capeb, l'Iris-ST et le Groupe Théodore, des journées professionnelles à destination des artisans peintres vont être organisées dans les magasins des peintures Théodore dans toute la France. Au programme, présentations des produits du fabricant, élaborés dans le respect de l’environnement et la prévention des risques, et échanges avec les artisans peintres afin de connaître leurs besoins.
Date : 30/06/2025
Hubert Heulot
« J’essaie de toujours travailler sur la prévention. » Sylvain Fornes, président des métiers de la peinture et de la décoration à la Capeb, soucieux de la qualité technique des produits mais aussi de la prévention des risques, n'a pas dérogé à cette règle lorsqu’il a conclu un nouveau partenariat avec le Groupe Théodore (lire encadré), près de Lille, en mai dernier.
Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, aux côtés de Hugo Robardey, co-dirigeant du Groupe Théodore et de Sylvain Fornes, président des Métiers de la peinture et décoration, lors de la signature du partenariat
Signée à la mi-mai, la convention prévoit l’organisation de rencontres professionnelles dans les points de vente du fabricant, en collaboration avec les Capeb locales. Le Groupe Théodore compte quatre-vingt-trois magasins en France, qui commercialisent aussi de l’outillage. « Ce partenariat va contribuer, nous l’espérons, à développer notre réseau, souligne Hugo Robardey, co-dirigeant des peintures Théodore. Nous avons ouvert sept magasins depuis le début janvier, et avons l’ambition d’atteindre le chiffre de 120 d’ici à 2030. C’est à contre-courant, car des surfaces de vente ferment en ce moment dans notre secteur. Mais c’est sur le terrain que les choses se passent. Grâce au partenariat avec la Capeb nous avons l’occasion de rencontrer beaucoup de professionnels avec qui nous voulons coconstruire les solutions dont ils ont besoin. »
Nouvelles peintures, nouveaux risques
Le partenariat, renouvelable, est signé pour trois ans. La Capeb table sur au moins une rencontre dans chacun des quatre-vingt-seize départements de l'Hexagone.
Parmi les nouvelles solutions que Théodore va présenter, il y a ses peintures « allégées ». D’une densité réduite d’un tiers par rapport à l’ordinaire : 0,8 g/cm3 contre 1,4 ou 1,5 g/cm 3. En octobre, un test sera organisé dans un centre de formation des apprentis (CFA) dans le Nord. La demi-journée fait partie du programme conçu avec l’Iris-ST, le troisième signataire du partenariat. « Théodore est très intéressé par la prévention des risques, fait remarquer Pauline Goineau, responsable technique à l’Iris-ST. C’est lui qui nous a alertés sur la tendance des artisans à appuyer davantage sur leurs manchons pleins de ces peintures allégées. Une source de TMS. » Théodore et l’Iris-ST modifieront leurs fiches techniques et les conseils qu’ils donnent aux artisans en fonction du retour des entreprises.
L’approvisionnement des postes de travail
À chaque rencontre départementale, des fiches techniques et des mémos de l'Iris-ST sur l’emploi des matériels, les contraintes physiques, les grands risques du BTP (risque routier, chutes de hauteur, blessures, ports de charge, TMS, risque chimique…) seront largement diffusés.
L’Iris-ST sera présent à certaines rencontres pour inciter les peintres à participer à ses études, comme celle sur l’approvisionnement des postes de travail sur les chantiers, menée avec l'OPPBTP. Car, dans les métiers de la peinture, si la contenance des pots, et donc le poids, a diminué (12 litres, voire 10 litres au lieu de 16 litres de peinture autrefois), il faut toujours les transporter dans les étages. Des manutentions quotidiennes, car dans les appartements des clients, bien souvent la place manque pour pouvoir stocker la peinture nécessaire aux deux ou trois semaines du chantier. L’Iris-ST cherche de nouvelles solutions, appropriées au profil des artisans peintres en France. 40 % des entreprises sont des entreprises individuelles, 95 % ont moins de dix salariés.
Prise en compte du risque chimique
Des nouveaux matériels seront présentés lors de ces rencontres. Certains, destinés à limiter les contraintes physiques, comme les ponceuses à aspiration et à dépression, qui évitent de travailler les bras en l’air, seront particulièrement mis en avant.
Ces journées devraient aussi contribuer à certains changements des collectifs. « Avec 15 000 nouvelles entreprises par an, où l’artisan travaille souvent seul, nous avons besoin de développer une culture de la prévention, car il ne s’en soucie réellement qu’au moment où il embauche un salarié », estime Sylvain Fornes. Les risques chimiques sont à prendre en compte. Même si les solvants des peintures, sont, pour 90 % d'entre elles, de l'eau, la peau doit être protégée. Théodore en fabrique à base d’algues ou, dernièrement, à partir de deux tiers de produits biosourcés et d'un tiers de produits recyclés, mais les jeter reste interdit. Tous les fabricants récupèrent les pots. Mais les peintres ne peuvent pas nettoyer leurs outils dans les lavabos de leurs clients, et rejeter ainsi la peinture aux égouts. Les stations d’épuration ont beaucoup de mal à les traiter.
Réduire la consommation d'eau
Très peu d’artisans le savent. « En France, chaque peintre utilise 7 m3 d’eau par an pour nettoyer ses outils. Pour toute la profession, cela représente la moitié des eaux de toutes les piscines publiques de France. Nous devons changer cela, car même si nous polluons beaucoup moins que d’autres métiers, nous sommes toujours considérés comme des pollueurs », insiste Sylvain Fornes.
Des machines de nettoyage à sec projetant des résidus de céréales ou des stations de nettoyage existent. Elles coûtent entre 3 000 et 7 000 euros l’unité, trop cher pour beaucoup. Une solution sur preventionbtp.fr démontre le gain en prévention et performance d'un tel investissement.
Par ailleurs, des aides peuvent être sollicitées auprès des agences de l’eau de son département. Le nouveau partenariat permettra aussi de faire passer ce genre de message.
Fort de deux cents ans d’histoire, le Groupe Théodore est l’un des grands fabricants français de peinture, derrière le leader américain PPG. Il s’appuie sur quatre activités complémentaires : fabriquer des peintures d’excellence issues du savoir-faire français avec Théolaur Peintures, les distribuer via Théodore Maison de Peinture, connecter les clients à des artisans de confiance grâce à Monsieur Peinture, et intégrer une touche artistique avec Palm et ses fresques urbaines. Résolument engagé pour un avenir durable, le groupe adopte une stratégie bas carbone, répond aux enjeux sociétaux et environnementaux actuels et place le bien-être de ses collaborateurs au cœur de ses priorités.
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