Bruit au travail, mieux le connaître pour mieux s’en protéger
La dixième Semaine de la santé auditive au travail se tient depuis le 3 novembre et jusqu'au 8. L’objectif de cette semaine est de maintenir une dynamique de prévention dans les secteurs traditionnellement exposés au bruit et de sensibiliser les autres secteurs.
Date : 04/11/2025
Cendrine Barruyer

Plus d’un actif sur deux (56 %) se dit gêné par le bruit au travail selon le neuvième baromètre réalisé par l’Association nationale de l’audition et présenté à la presse le 3 novembre à l’occasion de l’ouverture de la dixième Semaine de la santé auditive au travail. L’industrie et le BTP sont les secteurs les plus concernés (respectivement 65 % et 60 %) mais d’autres secteurs comme l’administration (61 %) ont rejoint le peloton de tête. La typologie des risques identifiés n’est toutefois pas tout à fait la même selon les métiers. Dans ceux traditionnellement exposés au bruit (Industrie, BTP, agriculture) le risque auditif (surdité, acouphènes, hyperacousie…) est la principale préoccupation des actifs interviewés. Mais à côté de ce risque, le baromètre met en avant d’autres impacts du bruit sur la santé physique et psychique tels que la fatigue, les troubles de la concentration, le stress ou encore l’hypertension artérielle.
Bruit : incidence sur la qualité de vie au travail
Ces effets non auditifs sont un des points importants du nouveau baromètre. « Il y a dix ans nous étions très axés sur la législation et sur les seuils d’exposition sonore à ne pas dépasser », se souvient le Pr Jean-Luc Puel, président de l’Association nationale de l’audition qui organise cette semaine. Le scope est beaucoup plus large désormais avec un focus sur l’incidence du bruit sur la qualité de vie au travail.
Autre aspect intéressant : une modification réglementaire. En préambule de la présentation des résultats du baromètre, Guillaume Coquel, de la Direction générale du travail (DGT), a annoncé une prochaine modification de l’arrêté du 11 décembre 2015 sur le bruit au poste de travail. Il a par ailleurs rappelé que le Plan Santé travail 5 intégrerait une dimension « bruit » avec par exemple le cas des expositions simultanées au bruit et aux produits chimiques.
Par ailleurs, l’INRS mène actuellement une étude sur les effets temporaires du bruit. Dans ce cadre l’institut a lancé une campagne de mesures de l’acuité auditive avant, pendant, à la fin d’une journée de travail et après un temps de « silence ». Objectif : évaluer la « cinétique de récupération » c’est-à-dire le temps nécessaire au système auditif pour recouvrer un fonctionnement optimal après avoir été exposé à un environnement bruyant. L’enquête se poursuivra jusqu’à fin 2026. Les entreprises intéressées pour y participer peuvent contacter Thomas Venet et Benoit Pouyatos, du Département Toxicologie et biométrologie, de l’INRS de Nancy.
Contact : thomas.venet@inrs.fr ou benoit.pouyatos@inrs.fr.
Le coût du bruit au travail est estimé à 147 milliards par an par l’Ademe. 66 % de ce bruit est lié aux transports, 17 % au voisinage et 14 % au travail.
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